EXPLORER – SUR DEMANDE – DOCUMENTAIRE
Dimanche 9 juin. En ce jour de l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, c’est l’étonnement dans la rédaction de Franceinfo, chaîne d’information en continu du service public. A l’inquiétude pour l’avenir politique du pays – selon les sondages, en cas d’élections législatives, le Rassemblement national (RN) peut l’emporter – s’ajoute celle du personnel : Marine Le Pen (RN) est favorable à la privatisation. du service public audiovisuel.
Mais une autre priorité s’impose dans les bureaux installés dans l’imposant bâtiment rond de la Maison de la radio et de la Musique, à Paris – qui abrite également France Inter, France Culture, France Musique, France Bleu (rebaptisé « Ici » à partir de janvier 6 janvier 2025), FIP et Mouv’ : chacun doit se mettre en ordre de bataille pour couvrir la période inédite qui s’ouvre.
En filmant les coulisses, les coréalisateurs Mouloud Achour, journaliste et présentateur de « Clique », sur Canal+, et Salhia Brakhlia, co-présentatrice de la matinale de Franceinfo, offrent au téléspectateur l’occasion rare de découvrir cette usine à actualités. Sans préjuger de ce qu’il en pensera.
Questions de maquillage
Salhia Brakhlia l’est, de par sa fonction, à presque tous les niveaux. Cela donne l’occasion au téléspectateur d’observer sa technique : poser des questions à l’invité de la veille en amont, lors du maquillage, dans le couloir, y compris sur le plateau juste avant le passage à l’antenne. Pour le déstabiliser ? Ainsi, avec Gabriel Attal, premier ministre en sursis, qui arrive découragé au lendemain de la dissolution. « Est-il vrai que vous avez été prévenus de la dissolution après Pascal Praud ? [journaliste à Europe 1] ? »demande le journaliste, qui insiste : « Il [Emmanuel Macron] je t’ai un peu sacrifié. »
Un autre matin, Salhia Brakhlia évoque avec Olivier Faure la création du Nouveau Front populaire : « Vous voulez dire que c’est Radio France qui a construit l’union de la gauche ? » « Mais bien sûr »répond le leader socialiste.
Dans les couloirs, Jean-Philippe Baille, alors directeur de l’information, a également tenté d’obtenir des informations (informations que le journaliste gardait pour lui, a priori). Certains ne se laissent pas duper, comme Bruno Le Maire. « Sur le terrain, qu’est-ce qu’on vous dit ? »demande le journaliste. « Je vais vous le dire. Mais comme Madame filme, je ne peux rien dire. »répond le ministre du Budget en désignant la caméra hors champ. D’autres posent leurs conditions, comme Manuel Bompard (La France insoumise, LFI), qui veut s’assurer, avant de s’exprimer, que le film tourné sera passé “après la campagne”.
Lire aussi | Tout comprendre sur la dissolution de l’Assemblée nationale : conditions, précédents, conséquences…
-Lire plus tard
Plurality obliges, personalities from all sides parade: Eric Zemmour (Reconquête!), very happy, Jean-François Copé (Les Républicains), closed: « Ce qu’il [Macron] ce qu’il a fait est impardonnable. » Plus tard, ce seront Gérald Darmanin, Clément Beaune, Manon Aubry et l’inévitable François Hollande… A l’extérieur, la caméra suit également le tournage informatif d’un sujet sur François Ruffin, qui fait du porte à porte…
Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Elections législatives 2024 : une campagne sous pression pour un scrutin à haut risque
Lire plus tard
Le second tour se vit principalement à travers les réactions d’Aurélie Trouvé (LFI), invitée de Franceinfo, et de sa collaboratrice, toutes deux très émues. Malgré un travail acharné, personne ne semble avoir anticipé que le RN arriverait à la troisième place.
Service public 2 : fronts contre frontsdocumentaire de Salhia Brakhlia et Mouloud Achour (Fr., 2024, 52 min). Également sur Apple TV+, sur Prime vidéo et sur LCP lundi 30 décembre à 20h30