Grève SNCF, fret, aides à la SNCF, Pass Rail, autoroutes : François Durovray répond aux questions de Jean-Jacques Bourdin.
« La SNCF est une entreprise qui, une fois de plus, fait des bénéfices »
La question est sur toutes les lèvres des Français : les trains circuleront-ils à Noël ? “Oui», assure François Durovray. “Il y a un mouvement social qui est en marche aujourd’hui mais qui aura très peu d’impact. Il y a eu un mois de décembre sombre qui a été annoncé», admet-il. Cela a généré un «grande inquiétude pour les Français« . “Nous avons discuté avec les syndicats pour expliquer notre politique en matière de fret», explique François Durovray. Il assure avoir trouvé un accord avec «deux syndicats sur quatre“.
Une des causes de la grève à la SNCF était que «le fret était menacé d’un remboursement d’aides de 2,5 milliards d’euros qui l’aurait tué», reconnaît François Durovray, qui tempère. “Nous avons un projet majeur de développement du fret. Je suis ravi que les cheminots qui travaillent dans le secteur du fret aient des opportunités d’évolution.« Quant aux augmentations de salaire »Ce sont des négociations salariales qui se font au niveau de l’entreprise et c’est normal. L’année prochaine, les salaires des Français augmenteront en moyenne de 2,5 %. Nous sommes dans la moyenne« . “La SNCF est une entreprise qui, une fois de plus, fait des bénéfices, il est tout à fait normal que les salariés puissent en bénéficier.« Et les 20 milliards d’euros de subventions ? Pour François Durovray, il faut être précis.»Dans les 20 milliards, il est mentionné 7 milliards qui sont accordés par les régions, cela correspond aux péages, à chaque fois qu’on passe un péage, il est payé. Il s’agit simplement de l’utilisation des rails. En régions, ce sont 6 milliards d’euros liés à des politiques tarifaires particulièrement avantageuses. C’est le choix de la région, ce n’est pas la SNCF.“
«On imagine très bien nationaliser les autoroutes»
Pour améliorer la mobilité des Français, François Durovray a travaillé sur plusieurs projets, notamment des autocars express. “Il y a dix millions de Français qui n’ont pas d’autre choix que la voiture. Le train ne peut pas desservir tous les territoires, plutôt que de mettre des trains quand il n’y a pas de voie ferrée, je propose des autocars express, il y a un plan qui a été construit avec les régions.“C’est un”proposition de pouvoir d’achat” voiture “nous divisons l’impact de la mobilité par dix« . Les autocars express permettent également à leurs usagers de se reposer. Le Rail Pass fait également partie des sujets. “Les présidents de région m’ont demandé de faire le point», annonce François Durovray. L’avion est aussi important car «nous aurons toujours besoin de l’avion« . “Les aéroports régionaux sont importants, les régions accordent des aides aux aéroports qui peuvent être déficitaires», explique-t-il, affirmant toutefois qu’il y a «pas de subventions.»
Alors que les contrats des sociétés autoroutières approchent de leur fin, François Durovray rappelle que «les autoroutes appartiennent aux Français, le rôle du ministre des Transports est que les Français soient entendus. Mon travail c’est de faire en sorte que les contrats se terminent bien, on veille à ce que les autoroutes reviennent à l’Etat en bon état. La question est de savoir quel sera le futur modèle ; on imagine très bien nationaliser les autoroutes.» L’objectif est d’avoir «des autoroutes en bon état, un système de mobilité efficace, que nous sommes en mesure d’assurer un bon niveau pour toutes nos infrastructures.“ François Durovray regrette notamment que les routes soient dans un état bien pire que les autoroutes. Enfin, les automobilistes devront regretter le remboursement des transports en commun par l’employeur à hauteur de 75 % à partir de janvier. “Il y a toujours le remboursement à 50%, il y avait la possibilité pour les entreprises de le monter à 75%, c’est fini, c’est une des conséquences de la censure, ceux qui ont voté pour auraient dû considérer toutes les conséquences.»
-Véhicules électriques : « Il faut stimuler la demande »
Pendant que les Français attendent un nouveau Premier ministre, François Durovray espère que le gouvernement parviendra à la stabilité. “J’ai fait le pas d’entrer dans un gouvernement même si je n’ai jamais appartenu à la majorité présidentielle. Un des défis si l’on veut stabiliser, c’est qu’un certain nombre d’élus responsables soient capables d’avoir un pacte.” Aujourd’hui, “on ne peut plus avancer. J’ai le sentiment que les Français sont en colère, je suis encore très régulièrement sur le terrain, nos concitoyens sont inquiets de la situation. Ils attendent des élus, des solutions, un gouvernement qui avance.“
Les Français sont également très inquiets pour leur pouvoir d’achat. Pourtant, François Durovray «assume tout ce qui figurait dans le projet de loi de finances« . “Concernant le malus, pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre, il faut avoir des véhicules qui soient plus légers, avec les années il y a un malus qui augmente« . “Nous sommes dans un moment où il y a une course contre la montre contre les Chinois, il faut dire aux constructeurs automobiles qu’il faut accélérer, accélérer, accélérer, il y a un constructeur qui a dit au Président : « tu sais, nous sommes dans la Vallée de la Mort ». Les constructeurs automobiles doivent pouvoir aller plus vite.” Ou, “les objectifs ne sont pas atteints car la demande est inférieure aux autres, il faut donc stimuler la demande, inciter les entreprises à acheter des véhicules, proposer des aides aux particuliers.“
Retrouvez « L’invité politique » tous les jours à 8h30 sur Radio Grand Matin Sud avec Jean-Jacques Bourdin
Cliquez ici pour écouter « L’invité politique »
Toutes les fréquences de Radio Sud sont là !