Si l’annonce d’aujourd’hui du Bureau de protection financière des consommateurs (CFPB) constitue la dernière escarmouche dans la guerre menée par l’administration Biden contre les « frais indésirables », alors elle marque la fin appropriée d’un ensemble de réglementations économiques peu judicieuses et probablement inefficaces.
Les grandes banques devront plafonner les frais de découvert facturés lorsque les clients tentent de retirer plus d’argent que ce qui est disponible sur leurs comptes, a annoncé jeudi le CFPB. En vertu de la nouvelle règle, en cours d’élaboration depuis le début de cette année, les banques seront autorisées à facturer des frais de découvert au maximum à 5 dollars, ou devront fixer des frais pour s’assurer qu’elles couvrent uniquement les coûts et n’en tirent aucun profit.
Il n’y a actuellement aucune limite sur ces frais, et les frais de découvert moyens sont d’environ 35 $, selon le CFPB. Le bureau estime que la nouvelle règle permettra aux consommateurs d’économiser environ 5 milliards de dollars par an.
Mais ce changement aura certainement des conséquences inattendues, car il arrive chaque fois qu’un contrôle des prix – ce qui est, d’une manière générale, ce à quoi correspond cette règle – soit rendu obligatoire. Plutôt que de facturer des frais de découvert pour couvrir un retrait excessif, les banques pourraient revenir à l’ancienne pratique consistant simplement à refuser ces transactions.
Comme Jon Berlau, chercheur principal au Competitive Enterprise Institute, l’a expliqué au CFPB en 2022, l’introduction de frais de découvert était à l’origine une évolution favorable au consommateur, initialement proposée uniquement aux clients les plus riches des banques, mais qui est finalement devenue monnaie courante.
En effet, de nombreux clients bancaires préféreraient probablement payer des frais nominaux plutôt que d’être frustrés de ne pas pouvoir payer un achat vital. Ce choix pourrait bientôt être supprimé.
“La protection contre les découverts est un service facultatif et facultatif qui permet aux consommateurs de dépenser l’argent qu’ils n’ont pas aux frais de la banque”, a écrit Raison Véronique de Rugy, contributrice, plus tôt cette année, lorsque le CFPB a annoncé son intention de mettre en œuvre cette règle. « Pour les consommateurs à faibles revenus, ce service est parfois vital. Et en effet, les consommateurs déclarent dans une large mesure qu’ils sont heureux que cela existe, même si cela a naturellement un coût.
Comme le reste de la guerre de Biden contre les frais indésirables, le plafonnement des frais de découvert est une idée qui n’a de sens que si l’on prétend que tous les consommateurs ont les mêmes préférences et si l’on suppose également que les bureaucrates fédéraux ont une parfaite connaissance des systèmes qu’ils tentent de réglementer. Je veux dire, pourquoi les frais devraient-ils être plafonnés à 5 $, plutôt que 10 $ ou 2,43 $ ou tout autre chiffre arbitraire ?
Comme le reste de la guerre de Biden contre les frais indésirables, elle sera probablement insignifiante à long terme. D’une part, essayer de contrôler les prix dans une partie de l’économie ne fera que répercuter ces coûts dans d’autres domaines. Plus grave encore : la personne nommée par le président élu Donald Trump pour diriger le CFPB abandonnera probablement cette règle avant qu’elle n’entre en vigueur en octobre 2025, comme le note CNBC. Si cela ne se produit pas, la nouvelle règle risque de faire l’objet d’une contestation judiciaire.
L’administration Trump devrait aller plus loin et abolir purement et simplement le CFPB – comme l’a suggéré le PDG de SpaceX et conseiller non officiel de Trump, Elon Musk. Il s’agit d’une entité constitutionnellement douteuse créée dans le seul but de mettre le nez du gouvernement fédéral là où il n’a pas sa place. La tentative malavisée de plafonner les frais de découvert n’est que le dernier exemple en date.