LA LISTE DU MATIN
En fin d’année, les spectateurs pourront découvrir la comédie réjouissante de Louise Courvoisier, Vingt dieuxle film de vacances « indépendant » de l’Américain Tyler Taormina, Noël à Miller’s Pointou la chronique féministe de Noémie Merlant, Femmes au balcon. De son côté, Antonio Fischetti, membre de la rédaction de Charlie Hebdo, livre une sorte de journal intime en Je ne veux plus y aller maman.
A ne pas manquer
« Noël à Miller’s Point » : peinture d’ambiance
Noël à Miller’s Point nous transporte une fois de plus dans ce pays cher au cœur du cinéaste américain Tyler Taormina : celui des banlieues bourgeoises, celui de la nuit qui nous réinvente, celui de l’enfance dont il est toujours trop tôt pour sortir. Ici, une famille italo-américaine de Long Island, célébrant son dernier réveillon de Noël sous le même toit, que l’affaiblissement de la vieille mère rend inévitable. Producteur et réalisateur de Jambon sur Rye (2021), film d’apprentissage, le - d’une longue fête à Long Island, et La comète de Happer (2022), Tyler Taormina s’affirme comme un peintre d’ambiance exquis. Transformer une intrigue sur un timbre-poste (qu’allons-nous faire de l’ancêtre ?) en une élégie du - qui passe et une forme d’Americana discrète. La dinde. L’arbre. La chaleur du foyer. La tendre hystérie de l’amour familial.
Lire aussi | Article réservé à nos abonnés « Noël à Miller’s Point », un dernier réveillon en famille
Lire plus tard
Voilà, rien d’autre en fait. Oui, ces jeunes qui s’enfuient, en pleine nuit, pour hypothéquer leur avenir à deux pas de chez eux. Ils errent en groupe dans le désert enneigé d’une ville de province où rien ne pourrait jamais arriver, sous l’œil attentif de deux flics locaux, parmi lesquels on reconnaît l’acteur Michael Cera. Il faisait partie de ces adolescents obsédés par SuperGrave (2007), de Greg Mottola, émanation de la galaxie Judd Apatow, alors pape de la nouvelle comédie made in USA. J.Ma.
Film américain de Tyler Taormina. Avec Matilda Fleming, Michael Cera, Francesca Scorsese (1 h 46).
« Vingt Dieux » : comédie olé olé au lait cru
Peut-on faire un film délicieux, jouissif et libérateur, sur fond de détresse sociale, sans tomber dans le pathos ou la vulgarité ? Louise Courvoisier, cinéaste jurassienne née en 1994, le prouve avec Vingt dieuxpremier long métrage, dévoilé en mai à Cannes (Un certain regard) et tourné dans sa région natale. Totone (Clément Faveau), 18 ans, une cigarette au bec, est l’archétype du fainéant, arpentant les fêtes de village. Il se retrouve soudain orphelin, avec sa petite sœur, après la mort de son père – rien sur la mère, et pas de cadre photo en larmes pour l’évoquer. Pour s’en sortir financièrement, le garçon se lance dans la fabrication de fromage du comté. Il rêve ! Mais ses deux meilleurs amis sont prêts à l’aider.
Il vous reste 73,46% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.