Après avoir largement décimé la flotte russe en mer Noire, les drones de surface navals ukrainiens commençaient à s’ennuyer un peu. Heureusement, la marine de Kiev leur a trouvé une nouvelle activité : détruire les plateformes offshore russes qui siphonnent illégalement les réserves de gaz naturel ukrainiennes, au large des côtes de Crimée occupées depuis 2014 par la Russie, rapporte le magazine américain Newsweek. Une nouvelle mission pour des engins emblématiques des progrès technologiques militaires réalisés par l’Ukraine depuis son agression par son voisin russe.
« La chasse à l’ennemi en mer Noire continuea publié samedi 7 décembre le commandement de la Marine des Forces armées ukrainiennes sur Facebook, vidéo à l’appui (voir ci-dessous). Les drones navals ont effectué des frappes précises sur des cibles russes. Les systèmes de surveillance ennemis situés sur les plates-formes gazières capturées près de la côte de Crimée temporairement occupée ont été détruits. Les occupants ne resteront pas sur notre territoire, nous en aurons partout.» Le message est passé.
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Dans la vidéo qui accompagne les publications sur les réseaux sociaux, on peut voir des drones maritimes ukrainiens, télépilotés et chargés d’explosifs, en route vers des plateformes gazières offshore en mer Noire, puis de fortes explosions qui provoquent l’incendie d’au moins une de ces plateformes. . Pour la première fois, on voit également un drone aérien décoller d’un des drones navals de surface et poursuivre deux individus présents sur la plateforme, avant que l’image ne se coupe, vraisemblablement après son explosion.
La bataille navale se diversifie
Les drones navals de la vidéo ressemblent beaucoup à des appareils de type « Sea Baby », développés à l’initiative du Service de sécurité ukrainien (SBU, agence de renseignement intérieure), peu après l’invasion russe de février 2022. En mars 2024, le SBU a annoncé arrivée de « Sea Baby 2024 », « un drone nouvelle génération, amélioré et encore plus meurtrier pour l’ennemi ». Massivement utilisés contre la flotte russe de la mer Noire, les derniers modèles seraient capables de transporter jusqu’à une tonne d’explosifs avec une portée d’environ 1.000 kilomètres, selon le média spécialisé ukrainien Defence Express.
Il semblerait que les versions les plus récentes des drones de surface navals ukrainiens soient donc capables de servir de base à des drones aériens légers, mais aussi de mener de nouveaux types de combats, comme l’explique également le média en ligne ukrainien The Kyiv Independent. Une vidéo partagée par le SBU lundi 9 décembre montre une opération ukrainienne menée quelques jours plus tôt près du détroit de Kertch (dans l’est de la Crimée), au cours de laquelle des engins maritimes ont tenté de repousser un hélicoptère qui attaquait des Russes en leur tirant dessus, à l’aide d’un tir à l’arc. -arme automatique de bord.
« Dans la nuit du 5 au 6 décembre, un groupe de drones maritimes du SBU a engagé des combats avec des hélicoptères, des avions et des patrouilleurs russes de la classe Raptor tentant de les intercepter.précise le ministère ukrainien de la Défense sur X (anciennement Twitter). Les drones « Sea Baby » étaient équipés de mitrailleuses de gros calibre dotées de programmes balistiques pour des capacités de ciblage et de verrouillage automatiques.
Dans une déclaration faite le 9 mai 2024, Andriy Yusov, porte-parole de la Direction générale des renseignements du ministère de la Défense de l’Ukraine (HUR MOU), a affirmé que les drones de surface navals ukrainiens avaient déjà causé au moins 500 millions de dollars (environ 475 millions d’euros) en dommages à la Russie. Citant pour l’occasion la version Magura V5, tout aussi redoutable en mer Noire, le responsable ukrainien l’a qualifié de «l’arme principale et la meilleure dont dispose l’Ukraine pour combattre la flotte russe».
Plusieurs centaines de kilomètres plus à l’est et pourtant sans accès direct depuis l’Ukraine, les drones maritimes de Kiev auraient également touché la flotte russe… au bord de la mer Caspienne. Début novembre, certains auraient réussi à atteindre le port de Kaspiysk, situé dans la république du Daghestan (sud-ouest de la Russie), et auraient endommagé les navires lance-missiles. Daghestan et Tatarstan– selon les communiqués officiels ukrainiens, forcément à prendre avec des pincettes.