Entretien
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A 30 ans, la cinéaste signe “Vingt Dieux”, le premier long métrage le plus passionnant de l’année, réalisé avec des acteurs non professionnels, ainsi que ses proches, autour du village où elle a grandi.
Vite, rassurons-nous : Louise Courvoisier est aussi gentille qu’on avait le droit de l’espérer. Auteur de Vingt dieux, Premier film le plus passionnant de l’année, la cinéaste de 30 ans est arrivée sans prévenir à Cannes avec son récit d’apprentissage en pleine campagne (comme diraient les Anglo-Saxons, «difficile à vendre», difficile à vendre sur le papier) entourée de sa troupe d’acteurs non professionnels et de sa famille, qui ont donné un coup de main sur le film et ont fait fondre les petits cœurs desséchés des critiques internationaux. Des mois plus tard, le prix Jean-Vigo en poche et des milliers d’entretiens à son actif, elle se prête à l’exercice du « junket », le jour des entretiens chronométrés, avec la fraîcheur de la débutante qu’elle est de plus. Directe et chaleureuse, mais avec une vraie clairvoyance sur ce qui peut la rendre originale.
Avant même sa sortie, votre film a déjà remporté plusieurs prix et enthousiasmé la presse. Avez-vous réfléchi à la raison pour laquelle il est populaire ?
Je pense que j’ai essayé d’être sincère, quand je faisais le film, parce que c’est ce qui m’a aidé à continuer : un film, c’est long, c’est dur, et ça demande beaucoup d’énergie. Je me suis dit que j’allais essayer de m’empêcher complètement de me poser cette question, de ce qui pourrait me plaire, et plutôt me demander si j’ai aimé le film. Cela m’a donné une grande liberté. J’ai l’impression que c’est ce lieu qui est très intime, qui se sent dans le film et qui