L’interdiction des médicaments contre le rhume en vente libre fait tousser les laboratoires

L’interdiction des médicaments contre le rhume en vente libre fait tousser les laboratoires
L’interdiction des médicaments contre le rhume en vente libre fait tousser les laboratoires

L’année dernière, l’ANSM avait déjà rendu un avis déconseillant l’utilisation de ces comprimés vasoconstricteurs pour décongestionner le nez et soulager les symptômes du rhume. En interdisant leur vente sans ordonnance, l’agence frappe cette fois encore plus fort. “Nous constatons une nouvelle hausse des ventes des laboratoires depuis septembre 2024”, explique-t-elle dans un communiqué publié ce matin. Sur fond de critiques et de polémiques récurrentes, leur consommation a néanmoins été divisée par quatre en 13 ans : de 16 millions de boîtes vendues en 2010, les pharmacies en ont vendu moins de 4 millions l’an dernier.

« Les mesures de réduction des risques que nous avons mises en place, comme l’interdiction de la publicité auprès du grand public, l’information régulière sur les dangers liés aux vasoconstricteurs oraux, ainsi que la mise à disposition de documents pratiques à destination des patients et des pharmaciens, n’ont pas suffisamment réduit les risques. la population exposée au risque d’effets indésirables rares mais graves.estime l’ANSM, énumérant une nouvelle fois les dangers encourus par les patients qui consomment ces médicaments : risques neurologiques, accidents vasculaires cérébraux, infarctus du myocarde, entre autres.

“Des cas de mésusage persistent également : ces médicaments étant disponibles sans ordonnance, les durées maximales de traitement recommandées et les contre-indications ne sont pas toujours respectées”, elle pointe du doigt. En responsabilisant les médecins : « Nous demandons (…) aux prescripteurs d’évaluer soigneusement la balance bénéfice/risque pour chaque patient avant de prescrire un de ces médicaments. »

Si elle était attendue, pour ne pas dire redoutée, l’annonce est un coup dur pour les laboratoires qui commercialisent ces anti-rhumes. Parmi eux, Urgo, Opella (la filiale de Sanofi en cours de cession), Kenvue ou encore Haleon… Par la voix de l’association Nère qui regroupe les spécialistes des médicaments sans ordonnance, ils déplorent une mesure “disproportionné” et sans “aucune justification scientifique récente”.

Selon le lobby, qui a réagi dans un communiqué, « Les vasoconstricteurs à base de pseudoéphédrine sont utilisés depuis des décennies avec un rapport bénéfice-risque favorable reconnu ». Il demande donc à l’ANSM de « reconsidérer cette décision ». A défaut de déposer un recours collectif contre cette interdiction, ce qu’elle ne peut faire à son niveau, nous dit-on, l’association Nère n’exclut pas que les laboratoires le fassent individuellement.

D’autant que, pousse-t-elle, cette mesure aura un impact “concernant l’impact” sur l’accès aux soins, alors que les Français doivent attendre 4 à 7 jours pour obtenir un rendez-vous avec le médecin dans la majorité des départements. « En supprimant aux pharmaciens la possibilité de conseiller et de délivrer ces traitements pour des pathologies bénignes comme le rhume, cette mesure risque de surcharger inutilement les cabinets médicaux, aggravant ainsi les délais d’accès aux soins pour les patients souffrant de pathologies plus graves », insiste NèreS. Pas sûr que cet argument fasse céder les autorités sanitaires, même si l’Ordre des pharmaciens lui-même s’est rangé à la recommandation de l’ANSM de” éviter “ médicaments vasoconstricteurs oraux l’année dernière. Et puis rappelez aux pharmacies que « les rhumes guérissent spontanément en 7 à 10 jours ».

 
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