“Cette soif de victoires ne s’arrête jamais”, assure Jack Willis, l’Anglais du Stade Toulousain.

UNArrivé au Stade Toulousain il y a deux ans après la liquidation des Wasps, le troisième ligne anglais Jack Willis est devenu un incontournable des champions de . Au point d’en devenir l’un des capitaines cet automne

Toulouse occupe la première place du Top 14 sans donner le sentiment de mettre son talent à rude épreuve. La Champions Cup vous obligera-t-elle à élever votre niveau ?

Notre début de saison n’a pas été si simple. On a perdu à domicile contre Bordeaux, on a été battu deux fois en déplacement [Bayonne et Castres, NDLR]. Mais nous avons travaillé dur. On sait qu’après la saison qu’on a eu en 2024, on a un objectif sur le dos. Le but est de revenir à ce niveau et de le faire rapidement car cette compétition rassemble les meilleures équipes.

Le Stade Toulousain a-t-il encore faim après son doublé ?

Oui, absolument. Et c’est ce que j’aime dans cette équipe. Elle veut toujours gagner des matchs, des trophées. Cette soif de victoires ne s’arrête jamais. Nous voulons écrire l’histoire. Au printemps dernier, nous avons créé des souvenirs incroyables. Je veux seulement revivre ça. Je sais à quel point c’est bien sur le terrain. Je me souviens aussi à quel point les festivités ont été formidables.

Si vous n’êtes pas au Stade Toulousain pour gagner, vous ne tiendrez pas longtemps.

Comment ce club entretient-il cet appétit de victoire ?

Il y a une culture incroyable au Stade Toulousain et je crois qu’elle vient d’en haut. Du président, des entraîneurs et du staff, des joueurs. Nous sommes plongés dans cette envie de gagner. Et si vous n’êtes pas au Stade Toulousain pour gagner, vous ne tiendrez pas longtemps.

Toulouse possède le meilleur palmarès du rugby français, mais avez-vous le sentiment de jouer avec une génération particulière ?

Je pense qu’il y a ici certains des joueurs les plus talentueux de l’histoire du rugby. Non seulement l’histoire du rugby français mais aussi du rugby mondial. Il y a bien sûr notre numéro 9, Antoine (Dupont). C’est un joueur incroyable et c’est génial de jouer à ses côtés. Mais il y en a d’autres. Jusqu’à mon arrivée à Toulouse et mon travail quotidien avec eux, je ne me rendais pas compte du talent de ces gars-là. Emmanuel Meafou, Thomas Ramos, Peato Mauvaka, Julien Marchand, François Cros, Anthony Jelonch, Thibaud Flament. Je pourrais tous les nommer.

La concurrence est-elle rude à l’entraînement, notamment pour vous avec les jeunes Mathis Castro-Ferreira et Léo Banos ?

Oui. Et c’est aussi ce que j’aime dans ce club. Nous développons le potentiel de jeunes talents qui comprennent le style de jeu toulousain. Ils vous mettent au défi pendant l’entraînement. Il y a un bon cocktail entre jeunesse et expérience et c’est stimulant.

Votre jeu a-t-il beaucoup évolué depuis votre arrivée ?

J’ai dû améliorer mes qualités techniques, en attaque notamment. La façon dont nous attaquons ici est très différente de ce que j’ai connu en Angleterre. Ce qu’on a fait, c’est simple et structuré alors qu’ici, même s’il y a de la structure dans notre jeu, il faut saisir les opportunités quand on les voit. Cela m’a obligé à progresser dans ma vision du jeu mais aussi dans mon bagage technique.

Ugo Mola vous a nommé capitaine lors des tests de novembre. Vous y attendiez-vous ?

Honnêtement non. J’ai adoré l’expérience. C’est tout un défi pour mon français. C’est un immense honneur d’avoir le rôle de capitaine dans un club comme celui-ci et avec ce groupe de joueurs. C’est aussi une sacrée responsabilité. J’ai essayé de montrer l’exemple à travers mon jeu en me concentrant sur ce que j’avais à faire sans me soucier du reste. Avec l’envie de profiter de ces jolis moments.

Parlez-vous « Toulouse » ?

(Rires) J’essaie.

Jouer pour les Lions a toujours été un de mes rêves.

On t’a vu rire avec Ugo Mola en marge du Racing 92. Tu avais l’air d’un joueur heureux !

Je suis. Je me sens bien ici avec toute ma famille. Je suis content de la façon dont je joue. Je me pousse à être encore meilleur. C’est mon objectif. Parce que si tu l’oublies, tu ne resteras pas très longtemps dans cette équipe. Mais ce que j’ai appris, c’est qu’une carrière ne dure pas très longtemps et qu’il faut en profiter chaque jour.

Lorsque vous avez quitté les Wasps après la liquidation du club, vous avez dit qu’il serait difficile de jouer séparé de votre frère Tom et de vos amis de toujours. Avez-vous trouvé de nouveaux frères d’armes ?

Oui. J’aurai toujours ce pincement au cœur mais j’ai réalisé à quel point j’étais le bienvenu ici. Je me suis fait de très bons amis.

A-t-il été difficile de renoncer à jouer en équipe d’Angleterre en choisissant de rester à Toulouse ?

Cela reste une décision difficile. J’ai toujours rêvé de jouer pour l’Angleterre. Mais il y a d’autres facteurs. Et avec Toulouse je savais que j’étais dans un très bon club ce qui m’oblige à jouer mon meilleur rugby. Et ce, semaine après semaine. Les règles en Angleterre sont ce qu’elles sont. C’est triste mais je ne regrette pas ma décision.

En fin de saison, il y a la tournée des British Lions en Australie. Rien ne vous empêche d’être sélectionné.

Jouer pour les Lions a toujours été un de mes rêves. Mais je ne me concentre pas là-dessus. Si cela se produit, ce sera fantastique mais je dois d’abord me concentrer sur le travail que je dois faire à Toulouse.

Le premier match des Lions aura lieu le 28 juin, jour de la finale du Top 14. En avez-vous parlé avec Ugo Mola ?

Non.

 
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