Quatre Italiens. Le 7 décembre, François créera 21 nouveaux cardinaux, dont quatre originaires d’Italie, pays traditionnellement bien représenté dans ce qu’on appelait auparavant le Sacré Collège – le groupe de cardinaux de moins de 80 ans chargé d’élire le pape. en cas de conclave.
Lors de l’Angélus du dimanche 6 octobre, François a annoncé la création comme cardinal du Sicilien Mgr Baldassare Reina, bien connu des Romains, du théologien turinois Roberto Repole – l’un des penseurs d’un thème qui lui est cher, la synodalité – et enfin de l’expert en migration au Vatican, Mgr Fabio Baggio. Le 4 novembre, il a ajouté à la liste de ses futurs proches collaborateurs l’archevêque de Naples engagé dans le domaine social, Mgr Domenico Battaglia, après le retrait de l’évêque indonésien Paskalis Bruno Syukur.
Résultat de ces choix : en cas de conclave après le 7 décembre, les cardinaux électeurs italiens, au nombre de 17, seront aussi nombreux que l’ensemble de leurs homologues du continent africain, renforcés seulement cet hiver par leur entrée au Collège des cardinaux. . des archevêques d’Alger (Algérie) et d’Abidjan (Côte d’Ivoire), Mgr Jean-Paul Vesco et Mgr Ignace Bessi Dogbo.
Surreprésentation du Vieux Continent et des Asiatiques
Le poids des Italiens (12 % des votants) a certes diminué depuis le précédent conclave, en 2013 : ils représentaient alors un quart des votants. Malgré cela, et après plus de dix ans d’un pontificat marqué par une diplomatie orientée vers le Sud, les Européens restent surreprésentés dans le collège des électeurs.
Sur 140 cardinaux électeurs (au 7 décembre), 55 seront européens. Ces derniers représenteront donc 39,3% du collège appelé à se réunir dans la Chapelle Sixtine. Or, au niveau mondial, les catholiques du Vieux Continent, en déclin, ne représentent que 20,6% des 1,3 milliard de catholiques, selon les statistiques de l’Église catholique publiées en 2024 (chiffres 2022).
Côté français, si un conclave était convoqué, cinq pourraient y participer : Mgr Dominique Mamberti, préfet du Tribunal suprême de la signature apostolique, à Rome ; mais aussi Jean-Marc Aveline (Marseille), Philippe Barbarin, François Bustillo (Ajaccio) et Christophe Pierre (nonce aux États-Unis).
Le cardinal Jean-Pierre Ricard, ancien archevêque de Bordeaux, accusé de violences sexuelles sur mineure, a atteint l’âge de 80 ans le 25 septembre, et n’est donc plus électeur. En Europe, les Français représentent le troisième contingent après les Italiens et les Espagnols (six électeurs).
Sous-représentation des continents américain et africain
Cette surreprésentation des Européens se fait principalement au détriment des Américains et des Africains. Dans le monde, près d’un catholique sur deux vit en Amérique latine, aux États-Unis ou au Canada (47,9 %). Or, les cardinaux de ce continent ne représentent même pas un tiers des votants (27,9%).
C’est l’Afrique qui connaît la plus forte augmentation des baptêmes entre 2021 et 2022. Mais malgré cette augmentation de 7,2 millions de fidèles, et le fait qu’ils représentent désormais 19,6% des catholiques dans le monde, leurs cardinaux ne représentent toujours que 12,1% de l’électorat. .
Au contraire, les catholiques asiatiques – également en hausse – ne représentent que 11,1 % des catholiques du monde. Mais 25 cardinaux de moins de 80 ans viennent de ce continent, où François a effectué en septembre le plus long voyage de son pontificat. Ils représentent ainsi 17,9% des votants. Les Océaniens sont également légèrement surreprésentés (0,8% des catholiques, 4% des cardinaux électeurs).
Ces différents niveaux de représentativité ne sont pas uniquement dus au poids du passé. Les cardinaux électeurs créés par Jean-Paul II ne sont plus que six, et ceux créés par Benoît XVI, vingt-quatre. Cela signifie que François aura choisi directement plus des trois quarts (78,6%) des hommes d’Église chargés d’élire son successeur, à la date du 7 décembre. Mais le pape jésuite a sans doute d’autres critères de recrutement que les statistiques.