C’était l’un de ses derniers gestes. Avant d’être renversé par l’Assemblée nationale à l’occasion du vote d’une motion de censure, le 4 décembre, le gouvernement de Michel Barnier a publié un décret fixant les modalités d’attribution de MaPrimeRénov’ pour 2025. Cette aide publique permet aux ménages qui le souhaitent de se lancer dans la rénovation énergétique de son logement pour bénéficier d’une somme qui dépend des revenus et de la composition du foyer, mais aussi des travaux envisagés. Ce texte s’appliquera aux demandes déposées à partir du 1er janvier 2025, de sorte que celles opérées jusqu’au 31 décembre 2024 seront soumises à la réglementation en vigueur.
En quête d’économies, l’exécutif a décidé de réduire significativement, de 30 %, les subventions destinées à l’acquisition d’une chaudière, d’un insert ou d’un poêle à bois – sous forme de bûches ou de pellets. Et ce, pour tous les Français. Un arbitrage “équilibre”, juge la désormais ancienne ministre du Logement, Valérie Létard. « Il fallait faire une réduction de 50 %, mais nous avons écouté le secteur (de la rénovation énergétique). Ce n’est pas parfait mais c’est un effort supplémentaire de l’Etat pour continuer à développer une énergie non émettrice de CO2 et peu coûteuse, donc favorable au pouvoir d’achat des ménages »continue-t-elle.
Un ménage très modeste souhaitant acquérir une chaudière à pellets perdra ainsi 2 000 euros, la subvention passant de 7 000 à 5 000 euros. Par ailleurs, le taux maximum de l’avance MaPrimeRénov’ – l’aide est normalement versée à la fin des travaux – pour les ménages aux revenus très modestes est réduit de 70 % à 50 %.
Moins d’aides pour les ménages aisés
Des mesures plus ciblées réduisent également les aides destinées cette fois aux ménages les plus riches. Notamment les packages utilisés pour financer des rénovations de grande ampleur, qui permettent d’acquérir plusieurs classes énergétiques sur le DPE (diagnostic de performance énergétique). Si le bond atteint deux classes, l’aide de l’Etat sera divisée par trois, de 30 % à 10 % du montant hors taxes du travail. Pour les rénovations les plus ambitieuses, entraînant un gain de quatre classes énergétiques, le taux passera de 35 % à 20 %.
L’ordonnance vise également “stabilisateur”selon les mots de Valérie Létard, la réglementation en vigueur. La dernière réforme de MaPrimeRénov’, promulguée en mai 2024, est maintenue pour un an supplémentaire, soit jusqu’au 1er janvier 2026 pour les logements considérés comme passoires thermiques. Ainsi, ces logements énergivores auront toujours accès au processus de rénovation par un seul geste – changement de fenêtres, isolation des murs extérieurs, etc. – en 2025, même si leur diagnostic de performance énergétique atteint les pires notes F ou G. prévoir un DPE à l’entrée pour un simple geste de rénovation est également reporté au 1er janvier 2026.
La société Effy, spécialiste de la rénovation énergétique des logements, “se félicite de cette stabilisation des règles du jeu”. Elle voit là « un gage de confiance dont les Français ont besoin pour pouvoir à nouveau se projeter dans leur travail »a précisé Audrey Zermati, directrice de la stratégie chez Effy, dans un communiqué publié le 5 décembre.
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