La centrale nucléaire de Beznau est arrivée en fin de vie. Même beaucoup d’argent n’aurait pas donné une seconde vie aux réacteurs vieillissants. Cette réalité met aujourd’hui la Suisse sous pression à plusieurs titres. Tout d’abord, le secteur énergétique lui-même : avec Beznau, une quantité importante d’électricité sera perdue à moyen terme et devra être remplacée.
Quoi qu’il en soit, une nouvelle centrale nucléaire ne comblera pas l’écart aussi rapidement. La planification et la construction d’une telle installation prendraient probablement, au mieux, 20 ans. À condition que la population veuille à nouveau autoriser cette technologie en Suisse. Selon la législation en vigueur, les nouvelles constructions ne sont pas autorisées.
Le potentiel du secteur solaire n’est pas épuisé
Par conséquent, la quantité d’électricité doit provenir d’autres sources : le vent, l’eau et le soleil. Dans le secteur solaire, l’expansion se déroule bien, mais elle devra se poursuivre au même rythme à l’avenir. En outre, la technologie est incontestable et le potentiel existant en Suisse est loin d’être épuisé. Et avec les grands systèmes de stockage, de nouvelles options sont désormais disponibles pour compenser les fluctuations ainsi que les pics de production et la demande.
La construction de nouveaux parcs éoliens s’annonce probablement plus difficile. Les éoliennes ne sont pas les bienvenues dans certains endroits. Il faut beaucoup de persuasion de la part des initiateurs. En matière d’hydroélectricité, les possibilités de nouveaux et grands systèmes dans les Alpes sont limitées.
Les gens soutiennent l’expansion
Ce qui est également positif, c’est que la population a exprimé son soutien à cette expansion lors de plusieurs votes ; au niveau national, à un niveau très fondamental avec la loi sur l’énergie et au niveau local, parfois sur des projets spécifiques comme les systèmes solaires alpins.
La décision d’Axpo met désormais tous les fournisseurs d’énergie sous pression pour qu’ils réalisent des projets en Suisse rapidement, sérieusement et avec le tact nécessaire.
La décision crée du - et de l’espace
Mais la fin de Beznau met également la pression sur les politiques : les centrales nucléaires de Leibstadt et de Gösgen sont les deux centrales nucléaires les plus grandes et les plus jeunes de Suisse. Mais ils ont aussi plusieurs décennies d’activité à leur actif. La question se posera également ici de savoir si et à quel prix leur durée de vie peut et doit être prolongée.
-Les propriétaires continuent d’investir parce qu’ils gagnent de l’argent. Mais que se passe-t-il si le calcul ne correspond plus ? Le secteur public doit-il alors intervenir ? Les hommes politiques devraient clarifier ces questions le plus tôt possible.
La décision de fermer Beznau fin 2033 crée du - et de l’espace, mais il faut l’utiliser.
Matthias Heim
Rédacteur d’affaires
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Matthias Heim a étudié l’histoire économique. Il travaille à Radio SRF depuis 2007 et est rédacteur économique depuis 2016. Ses domaines de compétence sont l’aviation, le tourisme, les transports, le commerce de détail et l’énergie.