Marineland à Antibes, le 17 mars 2016 (AFP / VALERY HACHE)
Le parc aquatique Marineland d’Antibes, au coeur d’une polémique autour de ses orques, les dernières en captivité en France, a annoncé mercredi “son projet de fermeture définitive à partir du 5 janvier 2025”, invoquant la loi de 2021 qui interdit les spectacles de cétacés.
Le projet de fermeture du parc, qui emploie 103 salariés, a été annoncé mercredi matin au Comité social et économique (CSE), a indiqué la direction.
Implanté sur la Côte d’Azur depuis 1970, Marineland, qui se présente comme le premier zoo marin d’Europe, fait l’objet depuis un an de vives protestations après la mort de deux de ses orques. Et la polémique s’est encore renforcée avec le projet de transférer les deux orques restantes, nées en captivité, dans un parc de Kobe, au Japon.
Fin novembre, la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher s’est opposée à ce transfert en raison de la réglementation japonaise sur le « bien-être animal ».
Selon Marineland, ce projet de fermeture du parc est “totalement étranger” au dossier de transfert des orques, qui doit faire l’objet d’une décision de la cour d’appel d’Aix-en-Provence jeudi.
En début d’année, l’association de défense des animaux One Voice a obtenu auprès du tribunal judiciaire de Grasse (Alpes-Maritimes) que les orques ne puissent être transférées jusqu’à ce qu’une expertise judiciaire soit ordonnée en 2023 pour connaître leurs conditions de vie. Ce n’était pas fini. Marineland a fait appel.
Une manifestation devant Marineland à Antibes pour réclamer le transfert des deux dernières orques hébergées dans ce parc vers un « sanctuaire » et non au Japon, à l’appel de 220 associations, dont One Voice, le 10 août 2024 (AFP/Valery HACHE)
“La coïncidence est quand même troublante, car le juge doit prendre sa décision demain sur le départ ou non des orques”, a déclaré à l’AFP la présidente de One Voice, Muriel Arnal.
– 4 000 animaux –
-“Que Marineland ferme ou non, ils doivent assumer la responsabilité de leurs animaux et ne pas les jeter à la poubelle comme des vieilles choses !”, s’insurge-t-elle, rappelant que “Keijo vient d’avoir 11 ans et sa mère Wikie a 23 ans. Ils ont 60 ans d’expérience. l’espérance de vie devant eux !
Dans son communiqué, Marineland se dit « obligé d’envisager une séparation des animaux avant la mise en œuvre de la loi de 2021 contre la maltraitance animale qui interdira les expositions de cétacés en France à partir de décembre 2026 et limitera les possibilités de garder les orques en captivité.
Une représentation de dauphins au Marineland d’Antibes, le 7 décembre 2016 (AFP / VALERY HACHE)
Toutefois, « 90 % des visiteurs choisissent de venir à Marineland pour admirer les représentations d’orques et de dauphins », affirme le parc, qui fait également état de « graves difficultés économiques » dues à une baisse continue de la fréquentation, passée en dix ans de 1,2 million à 425 000 visiteurs par an.
Avec quelque 4 000 animaux de 150 espèces différentes (orques, dauphins, otaries, tortues et de nombreux poissons et coraux), les « objectifs prioritaires » de Marineland sont de « relocaliser l’ensemble de ses animaux dans les meilleures structures existantes à ce jour » et de « négocier en dans les prochaines semaines avec les partenaires sociaux les conséquences sociales de ce projet de fermeture ».
Concernant spécifiquement les cétacés, Marineland se dit « en contact étroit avec les autorités compétentes pour identifier les meilleures solutions » pour les accueillir « dans des structures équivalentes en termes de qualité de soins et de projets pédagogiques, avec pour seule priorité le bien-être des cétacés ». cétacés. animaux ».
Fin novembre, Agnès Pannier-Runacher évoquait la possibilité que les orques soient transférées dans des parcs respectant la « réglementation européenne », comme celui de Tenerife dans l’archipel espagnol des Canaries.
Une solution rejetée par One Voice, dont le président affirme que « le parc en Espagne est le même qu’au Japon », avec « des bassins très petits où se battent les orques ».
Selon Mme Arnal, ce parc espagnol “a perdu quatre orques en quatre ans, dont la dernière il y a dix jours”, et l’association plaide toujours pour que les deux orques d’Antibes trouvent refuge dans un sanctuaire en Nouvelle-Écosse (Est du Canada). ).