France INTER – À LA DEMANDE – PODCAST
Inutile de vous dire qu’Eva Bester nous a bluffés ce soir-là. Il faut dire qu’en ce lundi 18 novembre, Vincent Lindon n’est pas d’humeur facile. Mais, et avec un certain sens de la répartie, Eva Bester s’adapte. Rayez la moitié de ses questions. Lancez, lancez encore. « Quels sont tes défauts ? » La liste est longue selon l’acteur, mais rappelons-le : « J’interromps constamment les gens, j’affirme des choses, j’ai des certitudes qui s’effondrent deux minutes plus tard. »
Lire la réunion : Sur France Inter, Eva Bester propose une rupture de mesure et de nuance dans un monde fragmenté
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Egocentrique (dit-il), il ajoute (et on le croit volontiers) qu’il ne s’intéresse qu’aux gens, à la vie des gens. Il parlera de la mort : « La mer gagne, gagne, gagne. Un petit morceau qui s’effrite, une pierre qui tombe. » Mentionnera son père. Alain Delon aussi : « Je lui ai présenté mes excuses pour tout : je l’aimais. » Est ému d’entendre une archive de Robert Badinter, le garde des Sceaux disparu dans la nuit du 8 au 9 février. Pensez à la chance que vous avez d’avoir côtoyé des grands.
Il a dit que tourner était douloureux : “Je suis amoureux de l’idée de faire un film et après, je suis fou de joie à l’idée de l’avoir fait, mais entre “moteur” et “couper”, c’est un événement sadomasochiste, c’est du plaisir et douleur. J’ai peur, j’ai peur d’échouer, j’ai peur, comme au poker, de tout remettre en jeu. À chaque fois, je fais tapis. »
Responsabilité
Il dit qu’il ressemble à son personnageDe l’argent et du sangla série de Xavier Giannoli dans laquelle il se fait remarquer dans le rôle de Simon Weynachter, incorruptible magistrat des douanes enquêtant sur la fraude à la TVA sur les quotas carbone : «C’est l’un des personnages qui m’a le plus hanté. » Surtout qu’il trouve « sublime » le concept de « Tikkoun Olam », qui signifie « réparation du monde ».
Thriller existentialiste, Le choixréalisé par Gilles Bourdos et actuellement en salles, est aussi un film sur la responsabilité. Une valeur essentielle pour Vincent Lindon : « Non seulement je me sens responsable, mais le meilleur compliment quand je ne suis plus là, c’est : ‘Vincent, on pouvait compter sur lui.’ »
«Je sauve ma peau depuis ma naissance», émission «La 20e hour », d’Eva Bester, avec Vincent Lindon, mise en scène Lola Costantini (Fr., 2024, 52 min). Disponible à la demande sur France Inter et sur toutes les plateformes d’écoute habituelles.