comment les conservateurs et l’extrême droite font pression sur le ministère pour qu’il refonde le programme

comment les conservateurs et l’extrême droite font pression sur le ministère pour qu’il refonde le programme
comment les conservateurs et l’extrême droite font pression sur le ministère pour qu’il refonde le programme

Alors que les organisations et médias d’extrême droite et d’extrême droite militent contre les mentions liées au genre, Anne Genetet a quelques jours pour valider le texte qui entrera en vigueur l’année prochaine.

Face à l’offensive conservatrice, Anne Genetet va-t-elle reculer ? Alors que le programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et affective doit être présenté mi-décembre au Conseil supérieur de l’éducation (CSE), avant sa publication officielle, le ministère de l’Éducation nationale semble se perdre dans le contenu. du texte promis en 2023 par l’ancien titulaire du poste, Pap Ndiaye. L’objectif est de mettre en œuvre les trois sessions annuelles obligatoires depuis 2001, mais rarement proposées aux étudiants en pratique.

L’actuelle ministre Anne Genetet a insisté, jeudi 28 novembre, sur le fait que «le la théorie du genre n’existe pas, elle n’existe pas non plus dans le programme. Mais son associé Alexandre Portier, délégué à la réussite scolaire, a estimé mercredi que le projet n’était pas viable. « pas acceptable ». Il s’engage à le « théorie du genre » et le “activisme” ne trouve pas « place dans nos écoles », en réponse à l’élu LR Max Brisson qui demandait que le texte soit “expurgé” de “tous traces de wokisme ». Des concepts véhiculés par l’extrême droite et la droite catholique traditionnelle, pourtant dépourvus de tout fondement scientifique.

La « théorie du genre » n’est pas utilisée au hasard par Alexandre Portier. Alors que l’expression vise à dénoncer une supposée idéologie envahissant la société et créant une confusion entre identités et genre, c’est précisément ce que critiquent les associations familiales proches de l’extrême droite et de l’extrême droite dans le texte conçu par le Conseil supérieur des programmes. L’Union familiale (anciennement Manif pour tous) et SOS Éducation ont même lancé des pétitions et récolté des dizaines de milliers de signatures, au moins pour réviser ce programme.

Ludovine de La Rochère, présidente de l’Union familiale, déplore dans la dernière version du texte un «sociologie militante» en relation avec un « vision néo-féministe caricaturale ». Elle cite les stéréotypes de genre évoqués dès le CM1 : « Nous n’avons pas besoin d’être intrusifs sur les représentations mentales des enfants. Bien sûr, il y a des inégalités et il faut agir, mais cela vient d’un point de vue très idéologique.» Le lien entre stéréotypes de genre, inégalités et discrimination est néanmoins reconnu même à l’ONU.

Comme d’autres associations conservatrices, voire réactionnaires, elle juge que l’identité de genre n’a pas sa place dans le programme. “DDe quel droit pouvons-nous entrer dans les salles de classe pour contester l’identité sexuelle des élèves ? » Dans le texte en construction, consulté par franceinfo, il ne s’agit pas d’imposer, mais de “définir”, en cinquième année, « les notions de liberté, de respect et d’égalité en matière de sexe, d’identité de genre et d’orientation sexuelle ». En quatrième année, les élèves se voient également proposer« considérer la sexualité comme un parcours personnel unique et comprendre sa diversité d’expression, y compris à travers l’asexualité ».

Cette tension dans la sphère conservatrice, amplifiée par les propos d’Alexandre Portier, semble provoquer un vent de panique rue de Grenelle. Selon les informations de franceinfo, le ministère envisage de supprimer certaines références à l’identité de genre dans le programme, au nombre de 17 actuellement. LE Le cabinet d’Anne Genetet avait d’ailleurs, dans un premier temps, affirmé mercredi soir que son ministre était « aligné » avec le discours de son collègue chargé de la Réussite Académique, notamment sur la « théorie du genre ».

En déplacement à Marcq-en-Barœul (Nord) jeudi, Anne Genetet a finalement recadré Alexandre Portier. Avant de défendre les enjeux d’un programme « très clair », « progressiste », “adapté à tous les âges”, qui devrait entrer en vigueur en septembre 2025. Selon elle, le texte en préparation « permet d’apprendre des notions fondamentales comme le respect, le consentement, savoir dire non, ce qu’est une fille, ce qu’est un garçon ».

Le ministre a également démenti une rumeur relayée par la sphère conservatrice : “C’est un programme dans lequel on n’apprend pas les pratiques sexuelles, évidemment.” Les syndicats d’enseignants alertent depuis plusieurs semaines sur la distribution de tracts trompeurs autour des écoles, qui prétendent faussement que les élèves apprendront à se masturber.

Désormais, les associations de prévention et l’ensemble des syndicats enseignants attendent d’Anne Genetet qu’elle prenne résolument ses distances avec Alexandre Portier en ne reculant pas pas sur le contenu du programme. “L« L’éveil à la vie affective et sexuelle n’est pas du « militantisme », mais une éducation au respect de soi et au respect des autres »plaide sur X SOS Homophobie. « Le FSU-SNUipp défendra ce projet contre tous les réactionnaires, et le ministre devra le défendre aussi »prévient Guislaine David, porte-parole de ce syndicat primaire, sur le même réseau social.

« À l’heure où une offensive conservatrice, aussi minoritaire que déterminée, orchestre la désinformation et exploite les peurs parentales, et trouve visiblement un puissant écho politique, il est impératif de parler collectivement plus fort »avec un fouet Najat Vallaud-Belkacem, ancien ministre de l’Éducation nationale, dans une tribune publiée par Libération. Cette pression vient aussi des médias appartenant au milliardaire catholique Vincent Bolloré. Exemples sur le plateau de CNews ou à la dernière Une de JDDce qui suggère que les enfants sont “un danger”.

« De toute façon, avec six heures par an, on ne va pas faire un lavage de cerveau à grand monde »ironise Jean-Rémi Girard, président du Snalc. Alors que trois enfants par classe sont victimes d’inceste chaque année en , selon la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles envers les enfants (Ciivise), la syndicaliste rappelle que le programme d’éducation sexuelle est avant tout un outil de prévention. « On voit bien que la violence peut aussi venir de la famille. L’école doit offrir cet espace de discussion.

Reste que ce clivage entre les deux ministres ne surprend pas Claude Lelièvre, historien de l’éducation. “C’est éclairant sur notre situation politique. Alexandre Portier, qui fait partie de l’aile droite du gouvernement, semble subir la pression de l’extrême droite et se sent obligé d’en tenir compte.»analyse le spécialiste.

Il rappelle également que, de la fin des années 1960 au début des années 2010, l’offensive contre les questions de sexualité à l’école venait majoritairement des catholiques. En 2013, au moment de l’ABCD de l’égalité (expérimentation visant à lutter contre les stéréotypes filles-garçons), d’autres franges conservatrices les rejoignent dans leur combat. Une partie de l’UMP et La Manif pour tous, entre autres, avaient alors dénoncé l’enseignement de cette supposée « théorie du genre ». “Il y a eu une campagne diffamatoire”se souvient Claude Lelièvre. En juin 2014, l’Éducation nationale, après un an d’expérimentation, renonça finalement à généraliser l’opération.

Depuis cet épisode, l’historienne constate que l’extrême droite d’Eric Zemmour a fait de cette « théorie du genre » son cheval de bataille à l’école. Sans surprise, Parents Vigilants, association créée par des partisans zemmouristes, dénonce aujourd’hui le programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle.

Vendredi, l’enseignement catholique s’est d’ailleurs officiellement rallié à la cause de ces opposants, appelant à une révision du texte actuel. Dans un communiqué commun, le secrétariat général de l’Enseignement catholique et l’Association des parents d’élèves de l’enseignement libre estiment que le programme doit rester « imperméable à toute influence idéologique » et pas à “remplaçant” à la responsabilité éducative des parents.

Le passage du texte final au CSE à la mi-décembre permettra de voir si, oui ou non, le gouvernement a cédé à ces pressions. Dans un avis rendu en septembre(Nouvelle fenêtre)le Conseil économique, social et environnemental (Cese) a justement pointé le manque d’ambition politique sur l’éducation sexuelle, « en partie à cause d’une certaine réticence des pouvoirs publics qui souhaitent éviter les polémiques ».

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Lucie Castets et Marine Tondelier appellent à une candidature commune de la gauche : Actualités
NEXT Vieille vidéo de Trudeau se moquant de Trump alors qu’ils se rencontrent au milieu d’une menace tarifaire