Top 14 – Récit de la folle semaine des Vannais, de la gifle bordelaise à l’exploit à La Rochelle

Top 14 – Récit de la folle semaine des Vannais, de la gifle bordelaise à l’exploit à La Rochelle
Top 14 – Récit de la folle semaine des Vannais, de la gifle bordelaise à l’exploit à La Rochelle

Une semaine après avoir sombré face à l’UBB en deuxième période, le RC Vannes s’est imposé sur la pelouse du Stade Rochelais. Entre les deux, il y avait eu une vive polémique. Retour sur une semaine folle…

C’est ce que nous appelons une rébellion. En seulement sept jours, les Vannais sont passés de la plus cruelle désillusion de leur saison au plus bel exploit de leur jeune existence en Top 14. De la seconde mi-temps cauchemardesque face à l’UBB, sur la pelouse de La Rabine samedi dernier, à l’impensable : triomphant sur la pelouse du Stade Rochelais et son armada d’internationaux, les Golgoths de ce match qui, il y a tout juste 8 mois, étaient doubles champions d’Europe en titre.

Vannes-UBB, cauchemar à La Rabine

Tout a commencé avec cette rencontre au scénario improbable, il y a sept jours contre Bordeaux-Bègles. A La Rabine, le public fervent de Vannes croyait rêver à la demi-heure de jeu, quand ses protégés ont livré une copie presque parfaite, époustouflante d’intensité. Ils ont ensuite corrigé le récent finaliste du Top 14, l’Union Bordelais-Bègles (29-0). Trop beau pour être vrai ? Peut-être… Dans la suite, cependant, le pire se préparait…

Un essai de Tapuai juste avant la pause permettait aux Girondins de faire semblant d’y croire. C’est surtout au retour des vestiaires que le match a complètement basculé et pris des allures de cauchemar pour les Bretons. Une domination totale de l’UBB, quatre autres essais en sa faveur et une « remontada » retentissante : 29 points remplis, record battu en Top 14 et, pour Vannes, l’impression d’avoir tout gâché avec ce match dont il est finalement sorti sans aucun point dans le classement.

Polémique en conférence de presse

En conférence de presse d’après-match, l’entraîneur vannesois a longuement évoqué les manquements de son équipe en seconde période, et les talents multiples des Girondins et la difficulté d’arrêter leur marche en avant, une fois la machine remise en état de marche. Il a d’ailleurs lâché cette tirade, au sujet de l’arbitrage, qui allait mettre le feu : « Nous arbitreons le statut des clubs. C’est frustrant, tout votre travail de la semaine peut être jeté par terre par là, balayé. On a ce sentiment, un sentiment d’injustice. C’est facile de mettre la tête sous l’eau, on a cette impression que cela n’aura aucune conséquence.» Alors Vannes serait-elle victime d’un complot ourdi par des clubs « historiques » de Top 14 qui adopteraient une vision conservatrice de l’arrivée d’un village breton dans l’Empire ? La polémique était lancée.

Mea culpa et communiqués de presse

C’est ce sujet qui rythmerait le début de la semaine vantoise. Au-delà de quelques réactions indignées, une convocation de la FFR est intervenue mardi : La FFR dénonce fermement les propos tenus par l’entraîneur du RC Vannes à l’encontre de l’arbitre du match entre Vannes et l’Union Bordeaux Bègles ce samedi 23 novembre, ainsi que les accusations allant à l’encontre du processus de formation de l’arbitrage français. […] La FFR a donc pris leun décision de saisir la commission de discipline de la LNR afin que ces accusations déplacées soient examinées.

Une première salve officielle à laquelle le club breton a d’ailleurs choisi de répondre officiellement, le lendemain, à l’aide d’un communiqué en forme de contrition : Le club et son manager seront à la disposition de cette commission pour préciser ces propos. Nous regrettons si ceux-ci ont pu émouvoir ou offenser le monde de l’arbitrage professionnel et amateur. Jean-Noël Spitzer, de par sa position, est pleinement conscient qu’il doit faire preuve de plus de mesure et de retenue. Ces propos ont été tenus avec véhémence après une défaite moralement douloureuse, de par son scénario unique et si cruelle pour le club. Ce n’est pas une excuse mais une partie d’explication. Spitzer a été annoncé lors d’une conférence de presse dans l’après-midi, toujours mercredi. Il est à son tour revenu sur ses propos, en préambule : « J’ai bien conscience, froidement maintenant, qu’il m’a manqué au moins de réserve et peut-être même d’exemplarité et que ce sont des propos qui ne servent ni le rugby, ni le club de Vannes, ni moi, même ailleurs. J’aimerais passer à autre chose car ils ne reflètent pas mes pensées.

L’heure de gloire à La Rochelle

Cette séquence pour le moins chaotique a-t-elle pesé sur la semaine des Bretons ? Dans l’ombre, loin de la tourmente, joueurs et staff préparaient principalement le déplacement à La Rochelle. Sans bruit, non sans ambition, avec l’idée de régler les comptes d’une semaine particulièrement douloureuse pour le club et son image. “L’expérience des derniers matches nous montre que quand on est au meilleur de notre forme, on est au niveau de cette compétition” Spitzer l’a encore répété mercredi. « C’est la recherche de régularité sur quatre-vingts minutes qui doit nous animer. Endurance mentale. On peut faire venir tous les psychologues du monde, ça ne va pas régler le problème, c’est lié au rugby. Il faut affronter l’obstacle, revivre ces expériences, mais le championnat ne le permet pas, il demande de gagner. C’est toute la difficulté de votre première accession.

La suite lui a donné raison. Et Vannes, au prix d’un énorme engagement, a arraché la première victoire à l’extérieur de son histoire sur la pelouse de La Rochelle (23-14). Sur une pelouse où, d’habitude, même les plus grands se mettent à genoux.

 
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