Des médecins et soignants en moins bonne santé que le reste des Français

Des médecins et soignants en moins bonne santé que le reste des Français
Des médecins et soignants en moins bonne santé que le reste des Français

Les cordonniers sont définitivement les moins bien chaussés. C’est ce qui ressort du dernier baromètre sur l’état de santé des soignants et du personnel hospitalier en 2024, du Mutuelle nationale des hospitalistes (MNH). « Sur les questions liées à leur santé, la tendance reste la même avec un état de santé des soignants plus préoccupant que la population générale », établit le MNH en préambule. Plus inquiétant, l’état de santé mentale des soignants se dégrade depuis la publication du dernier baromètre. Cette enquête, réalisée via Internet les 2 et 3 octobre, a réuni un échantillon de 1 005 personnes représentatif de la population française, et 1 541 professionnels de santé.

Travail et santé

Dans un premier temps, le MNH s’est attaché à étudier les liens entre travail et santé des professionnels de santé. A 64% (contre 77% pour la population générale), les professionnelles en soins se déclarent satisfaites de leur travail. Une belle hausse puisqu’en 2020, à cause du covid, seuls 38% se déclaraient satisfaits de leur travail.

Cependant, s’ils sont en moyenne moins satisfaits de leur travail que la population générale, cela s’explique entre autres par des conditions de travail plus difficiles : la quantité de travail est trop importante (76 % pour les professionnels de santé contre 51 % pour les professionnels de santé). population générale), les incivilités au travail sont plus fréquentes (45 % contre 30 %), tout comme l’agressivité (31 % contre 27 %). De plus, les soignants travaillent plus souvent la nuit que le reste de la population générale (31 % contre 21 %).

Seul point positif : les relations conflictuelles avec les collègues sont moins fréquentes chez les professionnels de santé que dans la population générale (14 % contre 20 %). La MNH constate également que les infirmiers (59%) et les aides-soignants (63%) sont plus souvent confrontés à des situations conflictuelles et agressives que les médecins (46%). Aussi, moins de médecins et soignants (54%) que le reste des Français (75%) estiment avoir un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée.

Hygiène de vie

Les professionnels de santé sont non seulement confrontés à des situations plus difficiles que la population générale, mais sont également en moins bonne santé : au cours des trois derniers mois, 46 % d’entre eux ont eu un problème de santé contre 28 % dans la population. au total, un écart de 18 points.

Cet écart important s’explique très certainement par un mode de vie moins bon, comme le note l’MNH dans la deuxième partie de son enquête « Sommeil, alimentation et santé ». Ainsi 61% des PS (professionnels de santé) sont confrontés à un problème de sommeil au moins une fois par semaine contre 48% dans la population générale.

La consommation d’alcool, de tabac, de cannabis ou d’anxiolytiques, au moins une fois par semaine, concerne 54 % des PS. Résultat, 22 % d’entre eux se sentent en mauvaise santé, contre 15 % dans la population générale. Et c’est encore plus inquiétant lorsqu’il s’agit de leur santé mentale : 29 % des SP déclarent avoir une mauvaise santé mentale contre 14 % dans la population générale.

Ainsi 58 % des médecins (56 % des infirmiers et 55 % des aides-soignants) ont rencontré au moins un problème de santé mentale contre 41 % des Français.

Enfin, en matière de prévention, le MNH s’est concentré sur le dépistage du cancer du sein. Les résultats ne sont pas en faveur des PS, puisque seulement 53 % d’entre elles ont été dépistées pour un cancer du sein contre 67 % chez les Françaises. « Les soignantes sont plus nombreuses que les Françaises à travailler régulièrement la nuit (31 %) par rapport à la population générale (21 %) et sont donc exposées à un risque de prévalence accrue des cancers. Avec près de 80 % de femmes dans le personnel hospitalier public, le dépistage des cancers dits « féminins » doit être une priorité », selon le MNH. En revanche, note le MNH, les PS pratiquent plus souvent l’autopalpation des seins (79 %) pour déceler d’éventuelles anomalies, que le reste des Françaises (69 %).

PRIVILÈGE

Enquête : quand les médecins sont malades

 
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