Le député Nicolas Turquois « assumera les conséquences » de son action

Le député Nicolas Turquois « assumera les conséquences » de son action
Le député Nicolas Turquois « assumera les conséquences » de son action

Jeudi 28 novembre, en plein débat sur l’abrogation de la réforme des retraites, l’élu Modem de la Vienne a été à l’origine d’une vive altercation contre certains de ses collègues de gauche. Les huissiers durent intervenir et le député finit par quitter la salle.

Il assure rester « à l’entière disposition du bureau de l’Assemblée nationale ». Au lendemain de la vive altercation au Palais Bourbon qu’il a initiée, le député Modem Nicolas Turquois a affirmé ce vendredi 29 novembre qu’il “assume les conséquences” de son acte.

Dans un communiqué, l’élu de Vienne, qui menaçait envers le député socialiste Mickaël Bouloux et Antoine Léaument (LFI) explique cependant que son geste était motivé par des provocations de ses collègues de gauche.

« L’arrestation de mes proches m’a fait perdre mon calme »

« S’il est naturel qu’une personne politiquement engagée soit responsable de ses positions, il est inacceptable dans une démocratie que nos proches soient pris à partie en raison de notre engagement. C’est ce qui m’est arrivé», écrit-il. Il évoque « une altercation (…) avec des collègues députés ». « Les interpellations de mes proches m’ont fait perdre mon calme », explique-t-il.

« Ce comportement, au même titre que la mise en cause de mes proches, n’est pas approprié dans une démocratie. Je demande à tous mes collègues députés de bien vouloir s’excuser”, ajoute-t-il.

Cet incident s’est produit la veille au soir, en plein débat houleux sur l’abrogation de la réforme des retraites. Les huissiers ont dû intervenir avant que l’élu finisse par quitter l’hémicycle.

“J’étais humain”

Plus tôt dans la journée, ce vendredi, Nicolas Turquois a expliqué sur BFMTV les raisons de son action : La insoumise a publié les noms des députés macronistes et de droite qui se sont opposés à l’abrogation de la retraite à 64 ans, en pratiquant l’obstruction au dépôt d’un mille amendements. Le député a dénoncé les « pressions » reçues par ses proches de la part de sympathisants de gauche.

« Le député Bouloux, qui est à côté de moi (dans l’hémicycle, NDLR), connaît personnellement mes proches et je lui ai demandé ce qu’il pensait » des méthodes des députés de La France insoumise. « Il m’a dit : ‘Je ne partage pas ça’. Je lui ai dit : ‘ce serait intéressant de le dire’. Il m’a dit : ‘non, je ne peux pas'”, a raconté l’élu centriste.

« J’ai été humaine, quand les gens attaquent mes proches, je ne le prends pas bien. (…) Devant moi, il y a des charognards qui sont même prêts à faire pression sur mon entourage…», a-t-il encore expliqué.

S’il affirme « regretter » son attitude et qu’il présentera des « excuses » au député socialiste, il a refusé de faire de même avec son collègue insoumis. “Il m’a d’abord insulté alors je suis allé vers lui de manière dynamique, disons ça, pour m’exprimer avec lui”, a-t-il expliqué.

Vers des sanctions ?

Nicolas Turquois sera-t-il sanctionné par l’Assemblée ? A la reprise des débats jeudi, le président de séance Xavier Breton (LR) a annoncé qu’il proposerait à la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet d’évoquer l’incident lors de la prochaine réunion du bureau de l’Assemblée en vue de sanctionner. .

Un appel partagé par les députés de gauche. « Ce n’est pas normal. J’ai été sanctionné pour avoir rappelé que l’extrême droite est l’héritière de Vichy. Et il ne serait pas sanctionné ? Ce n’est pas normal”, a déclaré Antoine Léaument sur notre antenne. La décision revient désormais à Yaël Braun-Pivet, qui peut lancer un simple rappel à l’ordre ou aller jusqu’à l’exclusion temporaire.

 
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