quels pays ont déjà expulsé la avant le Tchad et le Sénégal ?

quels pays ont déjà expulsé la avant le Tchad et le Sénégal ?
quels pays ont déjà expulsé la France avant le Tchad et le Sénégal ?

C’est un nouveau revers pour la diplomatie française. Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, avait à peine quitté le Tchad que le gouvernement tchadien a brusquement annoncé la fin des accords de coopération militaire avec Paris. ” La doit considérer que le Tchad a grandi […] et que c’est un Etat très jaloux de sa souveraineté », a déclaré N’Djamena à l’issue d’un entretien entre le ministre français et le président Mahamat Idriss Déby Itno, qui dirige le pays depuis la mort de son père en 2021. Même si le ministre tchadien des Affaires étrangères a cherché à nuancer cette décision en affirmant qu’elle Il ne s’agissait pas d’une rupture totale, la France se voyait néanmoins marginalisée par un régime qu’elle soutenait pourtant depuis des décennies.

Cette décision marque surtout la perte du dernier point d’appui militaire de la France au Sahel, où elle entretenait encore une base aérienne et près d’un millier de soldats. Même si la date de retrait des troupes n’a pas encore été précisée, RFI rapporte que“il y a une certaine effervescence dans les bureaux parisiens”selon plusieurs officiers. En réalité, « la présidence, la primature, l’état-major des armées et les services de renseignement sont en ébullition ce vendredi matin, avec une réunion de crise et un conseil de défense organisés en urgence à l’Élysée pour comprendre l’origine de ce revers ».

Quelques heures avant cette annonce, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye avait également déclaré vouloir mettre fin à la présence militaire française, même si Paris envisageait déjà de réduire progressivement ses effectifs, actuellement de 350 soldats. ” La souveraineté ne s’accommode pas de la présence de bases militaires », a-t-il affirmé, insistant sur la nécessité pour la France d’envisager des partenariats dénués de dimension militaire, à l’image de ceux conclus avec des puissances comme la Chine. Cette décision s’inscrit dans la politique de renforcement de l’indépendance nationale, érigée en priorité depuis son élection en mai 2024.

Ces annonces s’inscrivent dans une tendance de fond : depuis 2022, plusieurs pays africains ont décidé de tourner la page de la coopération militaire avec la France, souvent sur fond de rejet de son influence historique. Tout a commencé au Mali, où Paris était perçu comme un allié indispensable contre les groupes jihadistes lors des opérations Serval et Barkhane. Accueillies avec enthousiasme en 2013, ces interventions ont néanmoins fini par cristalliser les tensions entre Paris et Bamako.

Une série de départs à partir de 2022

Près de neuf ans après l’arrivée des troupes françaises, les 5 000 militaires encore présents au Mali quittent finalement le pays en 2022, chassés par une junte militaire arrivée au pouvoir. Ce départ intervient six mois seulement après l’arrivée des paramilitaires russes du groupe Wagner, marquant un changement d’allégeance de la part des autorités maliennes.

La suite après cette annonce

Quelques mois plus tard, la France quittait elle aussi la Centrafrique. Dans ce pays où elle avait déployé plus d’un millier de soldats en 2013 dans le cadre de l’opération Sangaris, les troupes françaises se retirent en 2022, là encore officieusement remplacées par des instructeurs russes, alors que le pays cherche à inverser la tendance. retour à son ancienne puissance coloniale.

En février 2023, c’est au tour du Burkina Faso de demander le départ des forces françaises, présentes depuis 2009 sous le nom de Force Sabre, dans le cadre de la lutte contre les jihadistes. Sous la houlette du capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir après un double coup d’État, le gouvernement burkinabè a soudainement accordé 30 jours à la France pour plier bagage, dénonçant les accords militaires en vigueur.

Un désenchantement aux racines multiples

Toujours en 2023, en août, c’est au Niger, bien que longtemps considéré comme un allié fidèle, que se produit la rupture. La junte au pouvoir exige le retrait de 1 500 soldats français, dénonçant les accords de coopération en matière de sécurité. Le colonel major Amadou Abdramane, porte-parole du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), dénonce une attitude jugée « occasionnel » venu de France, mettant fin à une présence de plus de dix ans dans le pays.

Le rejet croissant de la présence militaire française peut s’expliquer par plusieurs facteurs. L’histoire coloniale de la France sur le continent continue de peser sur son image, alimentée par une perception d’ingérence persistante et parfois exagérée par la désinformation circulant sur les réseaux sociaux. Selon Caroline Roussy, directrice de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), « l’argument anti-français devient un levier politique » pour certains dirigeants, qui misent sur un sentiment de souverainisme pour renforcer leur popularité.

Au Mali, l’échec perçu de la mission Barkhane a cristallisé ce désenchantement. Si l’opération Serval a permis de rétablir en quelques mois l’autorité de l’État sur une grande partie du territoire, la mission Barkhane, bien plus longue, n’a pas réussi à stabiliser durablement la région. Après près de dix ans de présence française, la population malienne n’a constaté aucune amélioration significative de sa sécurité, alimentant frustration et méfiance.

Enfin, la France doit désormais faire face à une concurrence étrangère croissante. La Russie, à travers le groupe Wagner, et la Chine, avec ses partenariats économiques dépourvus de dimension militaire, intensifient leur influence en Afrique. Pour des régimes souvent désireux de démontrer leur souveraineté, ces alliances offrent une alternative plus neutre que celle de la France, encore marquée par le souvenir de la colonisation.

Ainsi, plus de soixante ans après les indépendances, la présence militaire française, autrefois perçue comme un gage de stabilité, est aujourd’hui rejetée par les pays qui souhaitent redéfinir leurs relations internationales et tourner définitivement la page de leur passé colonial.

 
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