“Tout le monde se moquait de moi…” Gustave Kervern (Je ne me laisserai plus faire) se confie sur son traumatisme d’enfance qui l’a inspiré pour son téléfilm sur Arte

“Tout le monde se moquait de moi…” Gustave Kervern (Je ne me laisserai plus faire) se confie sur son traumatisme d’enfance qui l’a inspiré pour son téléfilm sur Arte
“Tout le monde se moquait de moi…” Gustave Kervern (Je ne me laisserai plus faire) se confie sur son traumatisme d’enfance qui l’a inspiré pour son téléfilm sur Arte

Attachez vos ceintures et rendez-vous chez Arte ce vendredi 29 novembre. La chaîne diffuse le téléfilm à partir de 20h55. Je ne me laisserai plus faire ça (déjà disponible sur arte.tv), première mise en scène solo de Gustave Kervernsans son alter ego Benoît Delépine avec qui il avait travaillé pour le cinéma Mammouth, La grande soirée ou Louise Michel. Dans ce road movie ludique et surprenant, Yolande Moreau incarne Émilie qui, après avoir enterré son fils, prend une grande décision : fuir l’EHPAD déshumanisant dans lequel elle croupissait. Sa fuite est motivée par un seul objectif : retrouver Cédric (Philippe Duquesne), le garçon qui l’avait agressée des décennies plus tôt, au collège, et se venger. Cet olibrius médiocre n’est que le premier de la liste des personnes qu’Emilie va corriger. Dans cette quête vengeresse, elle est bientôt accompagnée de Linda (Laure Calamy), qui a aussi des comptes à régler ! Un téléfilm plus que réussi, auréolé du Prix de la mise en scène au dernier Festival de Fiction de La Rochelle…

Je ne me laisserai plus faire ça : “On a tous des petites humiliations qui nous collent à la tête”Gustave Kervern explique ce qui l’a inspiré pour ce téléfilm

Télé-Leisure: Je ne me laisserai plus faire ça est votre première production solo et votre première fiction pour la télévision. Ce projet doit avoir une importance particulière pour vous, non ?
Gustave Kervern : Pendant la pandémie, j’ai eu un problème personnel qui m’a amené à écrire ce que je pensais. J’ai ensuite écrit deux scénarios. Le premier, celui-ci, est parti d’une idée très stupide. Quand j’étais petite et que j’essayais de grimper à la corde en cours de sport, je n’y arrivais pas et tout le monde se moquait de moi. En y réfléchissant, j’ai remarqué que nous avons tous des petites humiliations qui nous restent en tête, des choses que nous aurions dû faire et que nous n’avons pas faites. C’est ce qui m’a amené à Je ne me laisserai plus faire ça.

Avez-vous enrichi le scénario avec d’autres anecdotes réelles ?
Oui, par exemple la baignoire pantoufle de l’appartement du personnage d’Emilie, que le propriétaire a refusé de changer. J’ai retiré cela de ce qui est arrivé à mes parents. Cette baignoire est à eux. Mon père est tombé dans cette salle de bain. Aujourd’hui, ma mère de 93 ans doit encore escalader le haut mur pour se laver. Mais elle ne veut pas faire de vagues auprès du propriétaire. Cela me préoccupe. Pourquoi laissons-nous cela se produire ? Le titre vient de là.

Je ne me laisserai plus faire ça : “Quand je vois toutes les bêtises que j’ai faites…”Gustave Kervern s’amuse de sa carrière

Dans ce téléfilm, on retrouve aussi l’apparition hilarante de Gervais Martel, l’ex-président du club de football de Metz. Comment s’est-il impliqué dans ce projet ?
Je suis un fan absolu de football. j’adore Gervais Martelc’est un homme profondément humain, qui a beaucoup d’humour. J’avais envie de le rencontrer alors un jour, je suis allée à The Evening Team, une émission que je regarde presque tous les soirs. C’était comme un cadeau de Noël pour moi. J’ai vu Olivier Ménard [le présentateur de l’émission, ndlr] que j’aime et donc Martel. Je lui ai alors demandé s’il souhaitait faire une petite apparition. Il habite à Lens et comme nous tournions dans le Nord, à Lens et Arras notamment, ce n’était pas loin de chez lui. Et voilà. Cela m’a fait rire et lui aussi.

Votre téléfilm regorge de petits détails cachés dans les plans. Il y a par exemple cette scène où les flics interprétés par Anna Mouglalis et Raphaël Quenard se trouvent devant un distributeur de boissons chaudes et dans laquelle il y a du thé au citron vert, de la verveine… et du fentanyl, une drogue particulièrement puissante. D’où vient cette idée ?
Je ne sais pas ! Avec Benoît Delépine, nous avons pris l’habitude de travailler sur des plans fixes. A partir de là, quelque chose doit se passer dans chaque image. Notre travail consiste à imaginer un détail, une phrase, un son dans chaque plan. Alors quand tu filmes une machine à café, tu te dis “Qu’est-ce que je vais mettre là-dedans ?” [Il rit] C’est la valeur ajoutée ! Ces petits détails sont partout dans le téléfilm. C’est un peu comme la coccinelle Gotlib !

Tu dis souvent que tu cherches des conneries permanentes. Qu’est-ce que cela signifie?
C’est une conception de la vie. La vie peut être un peu dure. Quand je me retourne et que je vois toutes les bêtises que j’ai faites mais aussi les films que j’ai fait, je me dis « Quel rire j’ai eu ! »

 
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