Les cinq années et demie de restauration du monument parisien ont constitué un projet grandiose. Alors que la cathédrale s’apprête à rouvrir au public, BFMTV.com revient sur les travaux et ses chiffres, à la hauteur du défi de la reconstruction.
Une reconstruction en cinq ans, pari gagné. Ce vendredi 29 novembre, Emmanuel Macron effectue une dernière visite des lieux avant la réouverture de la cathédrale le 7 décembre.
Un projet d’envergure d’où émergent des chiffres impressionnants, à la mesure du travail réalisé depuis l’incendie du monument en 2019.
• Plus de 2 000 jours d’intervention
2 063 joursc’est le temps qu’il a finalement fallu à la cathédrale pour rouvrir après le jour de l’incendie, le 15 avril 2019. Cela correspond à cinq ans, sept mois et 22 jours. Un temps considérable, mais en même temps relativement court pour restaurer le monument parisien.
La sécurisation du site, entamée dès le lendemain de l’incendie, a monopolisé à elle seule près de deux ans et demi de ce temps, ponctué toutefois par deux arrêts de chantier : le premier en août 2019 en raison d’une pollution en plomb, le deuxième en 2020 en raison de la Crise du Covid-19.
• Près de 850 millions d’euros de dons
Après l’incendie de la cathédrale, un important élan de générosité a permis de récolter au total 846 millions d’euros d’engagements pour financer la reconstruction de Notre-Dame de Paris. A ce jour, 98 % de ces promesses ont été concrétisées ou ont donné lieu à des engagements juridiques fermes.
Ces dons proviennent de 340 000 donateurs différents, issus de 150 pays. Si la majorité des dons sont français, 60 millions d’euros proviennent de donateurs étrangers, dont plus de la moitié sont américains.
• Le travail acharné de 2 000 personnes
Au terme de ces cinq années de travaux, l’établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris estime près 2 000 le nombre de personnes qui, depuis le jour de l’incendie, ont œuvré à la restauration de la cathédrale, à Paris et partout ailleurs en France. Cela correspond à près de 250 commerces et ateliers d’art.
Parmi eux, des couvreurs, des maçons, des charpentiers, des facteurs d’orgues ou encore des échafaudeurs. A la mi-novembre, 500 compagnons, artisans et agents de maîtrise travaillent toujours sur le chantier.
• Plus de 1 200 tonnes d’échafaudages
Durant les travaux, plusieurs échafaudages ont dû être montés et démontés au fur et à mesure de l’avancée du chantier. Lors de la sécurisation du bâtiment, plus de 1 200 tonnes d’échafaudages intérieurs ont été construits. Une cathédrale de fer, qui s’élevait parfois jusqu’à 27 mètres de haut.
C’étaient les échafaudages les plus impressionnants. 200 tonnes d’acier a dû être retiré de l’ancien échafaudage qui a fondu lors de l’incendie. 40 000 tubes, complètement déformés par les flammes, dont certains pendaient dans les airs.
• Charpentes reconstruites à partir de 2 000 arbres
Lors des travaux, les charpentes de la nef, du transept, de la flèche et du chœur furent reconstruites. Une opération possible grâce à 2 000 chênes. Environ 1 000 d’entre eux ont servi à construire la flèche d’Eugène Viollet-le-Duc et ses travées adjacentes.
Environ 1 000 autres chênes composent désormais la charpente du chœur et de la nef. C’est France Bois Forêt qui a fait don de la majorité de ces arbres, 1 200, à Notre-Dame.
• 8 000 tuyaux d’orgue nettoyés
Au milieu des décombres après l’incendie de la cathédrale, le Grand Orgue a heureusement survécu. Il était néanmoins recouvert de poussière et de pollution liées à la catastrophe, et certains éléments de l’instrument étaient déformés par la chaleur des flammes.
Ainsi, 8 000 canalisations ont été soigneusement démontées pendant cinq mois, puis nettoyées et remontées une à une à partir de janvier 2023.
L’orgue sera réveillé pour la première fois depuis l’incendie lors de l’inauguration de la cathédrale le 7 décembre, pour marquer le début des célébrations de la réouverture de Notre-Dame de Paris.
• Près de 17 tonnes de cloches
Les huit cloches du beffroi nord de la cathédrale, symbole de Notre-Dame qui pèsent au total près de 17 tonnes, plus précisément 16 752 kilogrammes rentré à la cathédrale.
En détail du plus lourd au plus léger, ce sont les cloches Gabriel (4,162 kg), Anne-Geneviève (3,477 kg), Denis (2,502 kg), Marcel (1,925 kg), Étienne (1,494 kg), Benoit-Joseph (1,309 kg) , Maurice (1 101 kg) et Jean-Marie (782 kg).
Elles ont sonné pour la première fois depuis l’incendie du 8 novembre. Une nouvelle cloche a également rejoint Notre-Dame début novembre, celle présentée au Stade de France lors des Jeux olympiques de Paris 2024. Il sonnera pendant la messe.