Il n’y aura donc pas eu de vote sur le projet de loi abrogeant la réforme des retraites. Proposé ce jeudi dans le cadre de la niche parlementaire – qui permet aux oppositions de choisir une fois par an l’ordre du jour de l’Assemblée nationale – de La France insoumise (LFI), ce texte visait à abaisser l’âge légal de départ de 64 à 62 ans. Mais face aux 978 amendements déposés par les députés de la « base commune » (les macronistes, leurs alliés et les Républicains), les députés n’ont pas pu aller jusqu’au vote, la niche parlementaire LFI ayant pris fin à minuit.
De quoi faire enrager le coordinateur du parti et député des Bouches-du-Rhône Manuel Bompard pour qui « les macronistes ont aujourd’hui détruit la notion de niche parlementaire qui est une disposition garantie par la Constitution ». «C’est un événement très grave. Il est grand temps que le gouvernement de Michel Barnier soit censuré », a-t-il déclaré ce jeudi soir sur X (ex-Twitter), affirmant lors d’un discours que le principe de la niche parlementaire était « détruit ». “On continue le combat”, a déclaré sur X la députée LFI du Val-de-Marne Clémence Guetté.
“Fier du groupe parlementaire Insoumis qui s’est battu toute la journée face à l’obstruction grossière du gouvernement et des macronistes pour empêcher l’abrogation de la retraite à 64 ans”, a déclaré la cheffe des députés LFI Mathilde Panot. . « La Macronie est seule, détestée et détestable. Mais le peuple aura le dernier mot, nous réussirons à mettre fin au vol de 2 années de vie volées », a-t-elle ajouté. “A quoi sert cette obstruction gouvernementale”, a demandé le chef du parti Jean-Luc Mélenchon avant le début du débat parlementaire.
« Leur réforme violente finira à la poubelle »
Même irritation pour le député des Bouches-du-Rhône Sébastien Delogu pour qui « ces macronistes de droite ont passé 15 heures à bloquer la journée des débats pour abroger les années 64 ». « Peur du vote, peur du peuple. Leur réforme violente finira tôt ou tard à la poubelle », ajoute-t-il.
Toujours à gauche, le député de la Somme François Ruffin a estimé que « les macronistes » avaient joué « l’obstruction comme les kamikazes ». « Le comportement des députés centristes, macronistes et républicains n’a rien de rassurant. Ça me fait peur”, a-t-il rageé sur BFMTV. « L’obstruction bovine du « socle commun » macroniste nous a interdit de pouvoir voter l’abrogation de la réforme des retraites », a soutenu de son côté le député écologiste et social de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière.
Le premier secrétaire du Parti socialiste (PS) et député de Seine-et-Marne Olivier Faure a déploré la « lamentable obstruction de la macronie ». « La journée de débat sur l’abrogation de la retraite à 64 ans a été l’occasion de voter cette loi qui n’a pas eu lieu l’année dernière. La démocratie n’est pas une option pour les vrais républicains. »
A l’extrême droite, la cheffe des députés du Rassemblement national (RN) Marine Le Pen – favorable à l’abrogation de la réforme des retraites – a estimé que « la macronie l’avait fait ce soir ». (JEUDI) un bras d’honneur au débat démocratique. « La majorité des Français et des députés rejettent la réforme injuste des retraites d’Emmanuel Macron et pourtant les députés du NFP, de LR et du camp présidentiel bloquent son abrogation ! », a ajouté le vice-président du parti Sébastien Chenu.
En réaction, la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a estimé ce vendredi matin sur France 2 que « les députés de la base commune ont défendu leurs convictions en proposant des amendements » « Penser qu’on puisse revenir sur un sujet aussi crucial et sensible ». (que la réforme des retraites) en quelques heures de débat, c’est mentir aux Français”, a-t-elle ajouté. « Il est légitime que les députés déposent des amendements pour défendre leur position. »