L’L’Assemblée nationale redevint, le temps d’une soirée, le théâtre d’un triste vaudeville. La journée de jeudi 28 novembre a été consacrée à la niche parlementaire de La France insoumise, au cours de laquelle leurs députés ont pu présenter les textes de leur choix. Ils ont naturellement choisi de soumettre à l’étude de l’Assemblée la proposition d’abrogation de la réforme des retraites.
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Les mille amendements déposés par la droite et le centre, qui ont conduit à ne pas voter le texte, avaient déjà suscité quelques tensions au sein de l’hémicycle avant même le début des débats. Des tensions qui se sont accrues dans la soirée. « Nous ne participerons pas à cette mascarade et à vos amendements clownesques ! » avait fulminé Hadrien Clouet (LFI). Mais c’est son collègue des Insoumis Antoine Léaument qui a vécu l’altercation la plus houleuse.
A LIRE AUSSI Niche LFI sur les retraites : la schizophrénie du PSSelon les premiers éléments, rapportés par les députés, un incident s’est produit hors caméra, lors d’une suspension de séance. Nicolas Turquois, député MoDem, aurait menacé un de ses collègues socialistes et se serait ensuite rapproché des Insoumis. « Je lui ai dit : ‘Si tu es violent, sors.’ Il est descendu et est venu vers moi et m’a dit : « À cause de toi, je suis menacé. » », a déclaré l’élu de l’Essonne.
« Heureusement, monsieur Fesneau, vous étiez là pour le retenir »
Les menaces évoquées par Nicolas Turquois sont liées à l’envoi de mails d’internautes qui ont appelé toute la journée de jeudi les députés macronistes à retirer leurs amendements déposés pour la niche parlementaire Insoumis. Une fois la séance reprise, Antoine Léaument a dénoncé un événement « extrêmement choquant ».
A LIRE AUSSI Censure du gouvernement : un jeu (dangereux) pour les enfantsUne situation corroborée par le président du groupe démocrate, membre du MoDem et ancien ministre, Marc Fesneau. Il a reconnu être intervenu lors de l’altercation et s’être interposé entre les deux hommes. Sur des images partagées par le député de gauche Louis Boyard sur les réseaux sociaux, on voit Marc Fesneau tenir Nicolas Turquois, ce dernier étant escorté hors de l’enceinte parlementaire.
« Heureusement, monsieur Fesneau, vous étiez là pour le retenir. Parce que sinon, je ne suis pas sûr qu’en fin de soirée je n’ai pas pris de beignet”, a réagi Antoine Léaument, qui a déclaré à BFMTV : “Sans l’intervention des huissiers, il m’en aurait donné un. »
Rappel à l’ordre, censure, exclusion temporaire ?
Selon Marc Fesneau, « le député en question s’en expliquera en temps voulu… Il n’y a pas eu d’acte de violence. […] Ce sont des choses qui arrivent », a défendu le président du groupe, même s’il a reconnu que « cela n’excuse pas [son comportement] ».
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« J’ai été sanctionné pour avoir rappelé que l’extrême droite est l’héritière de Vichy. Et il ne serait pas puni ? Ce n’est pas normal”, a déclaré Antoine Léaument. En vertu de l’article 70 du règlement de l’Assemblée nationale, Nicolas Turquois pourrait être sanctionné pour « avoir provoqué une scène tumultueuse » ou « une accusation personnelle ».
Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée, pourrait alors procéder à un rappel à l’ordre ou à un rappel à l’ordre avec inscription au procès-verbal. Voire censure avec exclusion temporaire, sanction vécue en son temps par le rebelle Sébastien Delogu pour avoir brandi un drapeau palestinien dans l’hémicycle.