Il y a deux ans, tout son monde s’effondrait. Alors qu’elle avait une chronique récurrente dans la matinale de France 2, une blague n’est pas passée. Le procès sur l’attentat de Nice, survenu le 14 juillet 2016 sur la Promenade des Anglais et ayant causé la mort de 86 personnes s’ouvre. L’humoriste, qui a carte blanche, choisit de rebondir face à l’actualité. Mais sa préférence assumée pour l’humour noir et le second degré sur un sujet aussi sensible que les attentats choque le public. Celui qui décrit le terroriste comme « Ricky Martin de la Côte d’Azur », affirmant (sous couvert d’humour bien sûr) que s’il a frappé sa femme, c’est parce qu’« elle l’avait peut-être cherché », ou plaisantant sur la zoophilie, choque les téléspectateurs et les internautes.
Ni une, ni deux, la fonction publique s’exécute et présente ses plus sincères excuses à la population, regrettant “qu’une chronique humoristique a, à juste titre, offensé de nombreux téléspectateurs.” Alexandra Pizzagali perd sa place dans l’émission présenté à l’époque par Julia Vignali et Thomas Sotto. Suite à ce « bad buzz », l’actrice a également été désavouée par France Inter, a perdu le soutien de son attachée de presse, et celui du public qui s’est peu à peu détourné d’elle. Sur Internet, elle est victime d’une lourde campagne de harcèlement. Dans un portrait réalisé par Le Parisien ce dimanche 24 novembre 2024elle se souvient des années sombres qui se sont écoulées depuis le jour où elle a tout perdu.
La descente aux enfers d’Alexandra Pizzagali
« C’était tellement ressassé que j’ai fini par y croire. Nous parlons de cinq blessures majeures chez l’être humain : l’humiliation, la trahison, le rejet, l’abandon, l’injustice. Cinq en un, comme un shampoing, je les ai tous eus d’un coup”, » admet-elle, faisant référence aux critiques sur son supposé manque de talent formulées sur les réseaux sociaux. Des propos qui impactent toute sa vie : nos confrères en parlent crises d’angoisse, annulations de rendez-vous, pensées suicidaires. « Quand les gens me demandent comment je vais, je fais des blagues sur des blagues, je ne réalise pas à quel point cela m’affecte. C’est très pernicieux”précise la jeune femme. À tel point qu’elle envisage de mettre fin à ses jours pour régler la situation. “Je n’ai vu aucune perspective heureuse en une semaine, un an, dix ans. Je me dis : Eurêka, je l’ai trouvé. Comme je crois à la réincarnation, je Je vais arrêter cette vie et passer à la suivante», se souvient-elle. Seule la pensée de ses parents l’empêche de commettre l’irréparable : « Je n’ai pas trouvé le moyen pour qu’ils ne soient pas tristes. Leur douleur potentielle m’a sauvé. Les gens qui passent à l’acte, ce n’est pas qu’ils n’ont pas d’empathie, c’est juste qu’ils sont allés un peu plus loin en termes de souffrance., explique l’actrice qui remonte sur scène ce lundi 25 novembre 2024, à l’Atelier, à Paris. “Même si la salle n’est pas encore pleine, j’ai le sentiment que ce rendez-vous sera sympa”, annonce celle qui a retrouvé l’espoir d’une vie meilleure, avec, au centre, toujours son envie d’écrire. Nos confrères parlent d’un deuxième spectacle, déjà en préparation, qui s’intitulera, en écho à sa vie, Douceur infinie des lendemains plaintifs.