Après onze semaines d’audience, les deux procureurs généraux ont rendu aujourd’hui leurs premiers réquisitoires. Les poursuites ont débuté avec le principal accusé, Dominique Pelicot. Les réquisitions pourraient durer jusqu’à mercredi.
C’est “la clé de voûte de ce dossier» hors du commun. Ce lundi 25 novembre, le procureur de la République a requis contre Dominique Pelicot, détenu depuis le 4 novembre 2020, 20 ans de prison pour les « viols aggravés » commis sur son ex-épouse Gisèle Pelicot.
Le parquet a ajouté qu’il avait retenu trois circonstances aggravantes : le fait que ces viols aient été commis en réunion, par un conjoint, et, enfin, sous soumission chimique. Les procureurs généraux ont également évoqué des délits liés à ces viols, à savoir la diffusion d’images sexuelles de sa fille Caroline et de ses deux belles-filles.
«Toute souffrance ne trouve pas de traduction juridique»
« Dominique Pelicot est accusé d’un nombre considérable de viols aggravés, mais aussi de délits connexes, notamment sur sa fille et ses belles-filles »a rappelé la conseillère générale Laure Chabaud. «Quand Dominique Pélicot écrit [aux internautes auxquels il envoie les photos de ses belles-filles et de sa fille NDLR] “Je suis entouré de bonnes salopes”, Dominique Pelicot ne répond pas à une impulsion. Il a eu le temps de réfléchir à ce qu’il faisait.a souligné l’avocat général. Avant de continuer : “ce constat montre que la dérive de Dominique Pelicot ne concerne pas que son épouse”.
Concernant les photos prises de sa fille Caroline, ce sont les seuls faits que Dominique Pelicot s’obstine à nier. Face à l’absence d’éléments objectifs et matériels, aucune accusation de viol et de soumission chimique n’a été retenue contre Dominique Pelicot concernant sa fille. “Nous ne minimisons pas nos souffrances, ô combien légitimes, mais toutes souffrances ne trouvent pas de traduction juridique.», a déclaré Laure Chabaud, à propos de la fille du couple Pelicot.