“On n’est pas bon au rugby et on ne connecte pas les cerveaux”, s’exaspère Nathan Decron

“On n’est pas bon au rugby et on ne connecte pas les cerveaux”, s’exaspère Nathan Decron
“On n’est pas bon au rugby et on ne connecte pas les cerveaux”, s’exaspère Nathan Decron

On a honte, on a montré une image ridicule de la Section, du début… jusqu’à la fin (rires nerveux), enfin la fin aussi donc il n’y a pas grand chose à ajouter. Il n’y a pas d’autres mots qui peuvent sortir de nos bouches ce soir.

Justement, quels ont été les propos tenus dans le vestiaire ?

Il y a eu surtout débat sur cette dernière action. Même si c’est anecdotique, vous donnez 5 points à l’adversaire donc c’est ridicule. On s’est dit qu’il fallait bien connecter nos cerveaux parce qu’on n’est pas bon au rugby et en plus on n’arrive pas à réfléchir ensemble. C’est donc impossible de gagner à ce niveau.

A la fin la sirène retentit, vous avez le ballon, vous jouez et vous le perdez. Montpellier marque et prend le bonus. Ce qui s’est passé?

Je ne suis pas au sol. Je pense que les nouvelles vont mal mais il faut être un peu lucide. C’est 23-3, on n’a rien à gagner, à part peut-être baiser un gars… ou lui donner le bonus offensif. Et c’est ce que nous avons fait. (Ironique) Tellement bien joué… bravo !

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Plus inquiétant, vous n’avez rien montré dans le jeu…

Nous avons été ridicules en termes de rugby, de la tête jusqu’au bout. C’est donc une énorme gifle : on n’arrive jamais à les mettre en difficulté. Quand on va chez eux, c’est un penalty contre nous sur une mêlée à 5 mètres de leur ligne, même si c’est le seul moment où on peut s’inquiéter. On n’est jamais dangereux, on ne fait pas trois rucks d’affilée. Il va falloir se mettre au travail très vite et les choses vont changer, sinon ce sera compliqué.

Il aurait déjà dû y avoir des évolutions avec la trêve, le stage à Soustons. Ce n’est pas l’impression donnée…

Ah oui, il n’y a pas d’amélioration par rapport aux derniers matches. Et c’est encore pire car face au Racing 92, nous avons fait une meilleure performance que ça. Défensivement, on perd toutes les collisions, tous les ballons hauts sont pour eux, en mêlée on prend beaucoup de pénalités et on a des touches volées. Donc on ne peut pas espérer mieux que… Franchement, 16-3, c’était très bien par rapport à notre match… On peut même encore marquer vers la 70-75ème minute sur une remise en jeu des 5 mètres qu’on arrive quand même à perdre. Donc 16-3, c’était bien. Tu es ridicule mais au moins l’écart est petit. Là, tu en prends 30 et tu donnes 5 points au classement avec le bonus à Montpellier qui était juste devant toi au classement. Ça me fait mal à la tête !

Avez-vous ressenti des signes de cela au cours de la semaine ?

Je ne sais pas, peut-être mercredi. A l’entraînement on est là sans y être. Vous devez arrêter de vous cacher et d’attendre que l’autre personne d’à côté fasse le travail à votre place. Il faut se remettre en question, pour que chacun donne le meilleur de lui-même individuellement. Ensuite, collectivement, ce sera plus facile.

Quel est le problème : la peur de l’erreur, du dilettantisme ?

Ce n’est pas la peur de mal faire, parce qu’on s’était justement dit qu’il ne fallait pas l’avoir, qu’il fallait s’amuser, qu’il fallait l’avoir, qu’il fallait qu’il y ait des joueurs ou des joueurs dans le match. Nous ne l’avons jamais été parce que nous étions incapables de garder le ballon. Chaque fois que nous avons une mêlée, nous organisons un concours. A partir de là, tu peux dire ce que tu veux, si tu n’es pas performant sur le terrain au rugby, tu ne peux pas jouer. C’était notre focus (pendant l’intersaison, NDLR) mais on ne les fait toujours pas bien. La mêlée n’est pas mon domaine mais nous avons été dominés, c’est sûr.

Honnêtement, si on recommence le week-end prochain, il faudra arrêter le rugby : tu rentres chez toi, c’est parce que tu n’as pas envie !

Vous sembliez impuissant, parfois perdu. Comment l’avez-vous perçu ?

Je ne sais pas si nous étions perdus mais ce qui est sûr c’est que nous ne sommes ni acteurs, ni vivants. On ne vit pas le match, ça passe et on n’est pas là, pas sur le terrain. On ne prend pas d’initiatives et si quelqu’un en prend une, il n’y a personne derrière et on fait un turnover pour finir à 70 mètres derrière.

Quelle réaction doit-il y avoir ?

C’est embêtant, on a été humiliés donc j’espère qu’individuellement on va tous se remettre en question un à un. Parce que nous avons tous une énorme marge de progression et nous ne sommes pas à notre niveau. Il faut prendre dimanche pour comprendre ce qui ne va pas et dès lundi travailler collectivement pour être efficaces. Parce qu’on reçoit Lyon (samedi à 16h30, NDLR) donc… je pense qu’on n’a pas d’autre choix que de gagner le week-end prochain.

Avez-vous peur que cette défaite soit difficile à digérer ?

C’est dur à encaisser mais j’espère que cela nous servira plus qu’il ne laissera de trace. A nous de l’utiliser pour prendre la colère que nous avons et la reporter au prochain match. Toutes les réunions sont importantes mais celle-ci l’est encore plus. Après une déception comme celle-là, nous allons nous retrouver au Hameau face à nos supporters. Et honnêtement, si on recommence, il faudra arrêter le rugby : tu rentres chez toi, c’est parce que tu ne veux pas ! Alors j’espère que nous aurons… Non, nous aurons un visage différent samedi prochain !

 
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