Grâce aux primeurs, le Beaujolais est devenu le deuxième vin le plus connu au monde derrière le champagne. Le Beaujolais Nouveau représente 30% de la production totale du Beaujolais. 15 millions de bouteilles sont expédiées vers 110 pays, dont deux millions au Japon. Comment a-t-il alors acquis une telle reconnaissance, qu’aveuglés par son succès, certains producteurs ont longtemps privilégié le volume et négligé la qualité, ternissant ainsi la réputation de tout un vignoble ?
Nouvelle génération, autres méthodes. Malgré les craintes de ses parents, Marine Descombe a repris leur domaine de Saint-Étienne-des-Oullières, où elle a végétalisé ses parcelles. « Le soleil, c’est bien, mais il faut aussi de la fraîcheur et c’est une chance que nous avons dans le Beaujolais.elle soutient.
« Nous parvenons, malgré les aléas climatiques, malgré le réchauffement climatique, à faire encore des vins frais. »
Marine Descombe, winemaker in Saint-Étienne-des-Oullièressur franceinfo
« Nous avons planté du trèfle, notamment pour réazoter les sols, explique le vigneron. Cela nous permet aussi de stocker de l’eau, cela nous permet de recréer de l’humus, en fait de régénérer ce qui se trouve sous nos pieds. Garder du végétal sur les parcelles, des haies, des arbres fruitiers, etc. contribue en effet aussi à conserver la fraîcheur du vignoble..
Les Côtes-du-Rhône atteignent souvent les 15 degrés alcooliques en raison du réchauffement, ce qui profite au Beaujolais, au climat plus froid.« Le réchauffement climatique est un problème, mais c’est aussi une belle découverte pour nous puisque nous avons des millésimes qui se succèdent et sont de qualité similaire.defends Arnaud Aucœur, winegrower in Villié-Morgon. C’est à dire des raisins pleins de soleil avec un fort potentiel de terroir, pas trop de problèmes de mildiou. [maladie causée par des champignons]pas trop de problèmes d’oïdium [un champignon qui s’attaque à la vigne] depuis des étés chauds et secs. Et pour nous, c’est quand même quelque chose d’intéressant.
Et les ventes progressent, comme le constate Évelyne Roy, caviste à Lyon. « Les anciens nous disaient qu’ils ne voulaient plus du Beaujolais, que pour eux c’était un petit vin et qu’ils préféraient les vins des Côtes-du-Rhône.
« Les anciennes générations continuent de bouder le Beaujolais alors que les jeunes générations aiment vraiment les découvrir. »
Évelyne Roy, wine merchant in Lyonsur franceinfo
« Je pense qu’ils aiment le Beaujolais pour sa légèreté, son côté facile, son côté délicieux »dit le marchand de vins. Le millésime 2024 est désormais en vente, avec, semble-t-il, des arômes de fruits rouges, fraises, framboises, cassis et griottes.