Je suis passionné de football depuis longtemps, tout comme deux de mes frères, Frédéric et Alexandre. Avec mes frères et ma sœur, nous sommes tombés d’accord sur le fait que l’idéal serait de se tourner vers un club qui n’est pas déjà très implanté pour pouvoir construire notre histoire. On a regardé différents dossiers, de loin sans contacter les clubs, comme Reims ou Bordeaux. Et très vite, le projet du Paris FC s’effondre. Il y avait un grand potentiel sportif.
Nous avons une certaine forme d’expertise dans la gestion et l’organisation de maisons de couture, de maroquinerie, de parfumerie cosmétique, de vins et spiritueux, mais dans le management du sport, nous sommes encore assez nouveaux. Nous connaissons, à travers notre partenariat avec la Formule 1 et avec nos marques horlogères, la maison Red Bull qui possède également une réelle expertise en matière de développement de clubs.
Quel a été le regard de Bernard Arnault sur ce choix ?
Nous faisons tout en famille et il y a un chef de famille qui prend la décision finale. Il m’a beaucoup soutenu. Le football, il faut avouer que c’est moins son domaine que le tennis ou le business, mais il aime le sport en général. Homme d’affaires avisé, il réalise que le Paris FC a un potentiel de développement. Il faut reconnaître que nous sommes probablement la seule ville d’Europe à avoir un grand club et non deux ou trois.
Est-ce un investissement inhabituel pour la famille Arnault ?
C’est différent des autres investissements et en même temps, cela ne fait pas vraiment partie des habitudes familiales de gaspiller de l’argent. Nous sommes bien conscients que dans les premières années nous devrons investir et que l’investissement sera important et donc par définition non rentable. Mais l’idée est vraiment d’atteindre une forme d’équilibre économique et de promouvoir le club, de le développer pour qu’il soit un business rentable.
Quels sont vos projets pour le Paris FC ?
Avant même notre arrivée, l’objectif était de monter en Ligue 1 dans les deux prochaines années. Bien sûr, nous préférerions qu’il monte cette année. Nous nous basons sur l’équipe existante et nous n’allons pas arriver en injectant trois stars du football. L’objectif est d’être dans ce long terme qui nous caractérise dans presque tout ce que nous faisons en matière de luxe. La région parisienne constitue le premier vivier de talents du football au monde, à égalité avec Sao Paulo. Nous allons essayer de créer un centre de formation qui permettra à ces jeunes footballeurs de s’épanouir et de jouer assez rapidement dans un bon club.
Le Paris FC va-t-il perdre son aspect populaire ?
Ce n’est pas du tout l’idée d’éliminer le côté populaire, c’est vraiment ça qui fait l’âme de ce club. L’accès gratuit se poursuivra au moins cette année. On aura des tarifs extrêmement attractifs quand on sera en Ligue 1 voire une section gratuite qui perdurera car cela fait partie de l’ADN du club.
Dans quel stade jouer ?