L’élu insoumis, qui a eu un échange houleux avec le député RN Philippe Lottiaux dans l’hémicycle fin octobre, a été sanctionné par le bureau de l’Assemblée nationale. Il perdra 25% de son allocation parlementaire et recevra le mois prochain 5.430 euros au lieu de 7.239 euros.
Une altercation verbale qui se termine par une sanction. Le bureau de l’Assemblée nationale réuni ce mercredi 20 novembre a décidé d’imposer au député de La France insoumise Thomas Portes le retrait d’un quart de son indemnité parlementaire pour un mois. Il sera également rappelé à l’ordre avec inscription au procès-verbal.
Des échanges tendus sur la situation humanitaire à Gaza
Le scène pertinente remonte au 30 octobre. En pleine séance de questions avec le gouvernement, la députée LFI Nathalie Oziol prend la parole dans l’hémicycle. Elle interpelle ensuite le gouvernement sur la guerre menée par Israël à Gaza, en réponse à l’attaque du Hamas le 7 octobre.
Selon le compte rendu de la séance, le député RN Julien Odoul ironise alors : « Ah ! Cela fait longtemps.
Nathalie Oziol revient sur l’interdiction des activités en Israël de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine au Moyen-Orient (UNRWA), votée par le Parlement israélien, et sur la situation humanitaire actuelle.
« Ce sont vos amis, les terroristes »
Le député a ensuite averti que “interdire l’UNRWA, c’est condamner à mort le peuple palestinien et les humanitaires de l’UNRWA dans des souffrances abominables”, sous les huées du Rassemblement national et notamment du député RN Philippe Lottiaux.
“Ce sont vos amis, les terroristes !”, lance l’élu du camp de Marine Le Pen.
Réponse de l’insoumis Thomas Portes : « Ferme ta gueule ! Nous prendrons soin de vous, allez-y et sortez. “On va s’expliquer dehors, vous verrez”, a déclaré le député de Seine-Saint-Denis.
“C’est un comportement de racaille, malheureusement courant de ce côté de l’Assemblée”, avait alors dénoncé Philippe Lottiaux, demandant des sanctions.
Un député déjà sanctionné lors de la réforme des retraites
Thomas Portes a été exposé à quatre sanctions allant du simple rappel à l’ordre à l’interdiction de comparaître à la chambre pendant 30 jours de séance et à la privation pendant deux mois de la moitié de l’indemnité parlementaire allouée au député.
Le parlementaire reçoit donc une sanction intermédiaire. Concrètement, il verra une réduction de 1 809 euros de son indemnité et touchera 5 430 euros pour le mois prochain contre 7 239 euros.
Président de l’Observatoire national de l’extrême droite, Thomas Portes est un fervent opposant au RN et affronte régulièrement le mouvement de Marine Le Pen.
En 2023, il a été affiché pied sur un ballon à l’effigie d’Olivier Dussoptalors ministre du Travail, en plein débat sur la réforme des retraites. L’élu avait alors été exclu du Palais-Bourbon et des travaux de l’Assemblée pendant 15 jours de séance.
L’année 2023 a marqué un record : celle du plus grand nombre de députés sanctionné tout au long de la Ve République. Yaël Braun-Pivet avait imposé pas moins de 24 sanctions contre des élus de l’Assemblée. Cette année, 5 sanctions ont été imposées.
Marie-Pierre Bourgeois avec Anthony Lebbos