Développés ces dernières années par un institut de recherche russe, ces abris mobiles permettent de protéger contre tous types d’explosions.
La Russie a commencé à produire en masse des abris anti-atomiques mobiles développés ces dernières années pour protéger la population de tout type d’explosion, y compris nucléaire. Conformément à un décret gouvernemental publié au printemps dernier selon l’agence de presse russe RIA Novoski, l’Institut de recherche du ministère des Situations d’urgence a annoncé lundi avoir démarré la production de ces abris, appelés «KUB-M».
L’Institut russe explique sur son site que ces abris peuvent offrir une protection avec une autonomie de 48 heures contre les incendies, les produits chimiques ou les débris de construction résultant d’une explosion, mais aussi contre la radioactivité résultant d’une explosion nucléaire.
Cette annonce intervient quelques jours après que Joe Biden a autorisé l’Ukraine à tirer des missiles Atacms à longue portée sur la Russie. Moscou a critiqué une décision “téméraire” et a promis une réponse sur le champ de bataille. Mais l’Institut officiel de recherche n’a pas fait de lien entre la fabrication de tels abris et le contexte de tensions accrues entre la Russie, l’Ukraine et ses alliés occidentaux.
38 millions de roubles
Le constructeur précise sur son site que le refuge est capable d’accueillir 54 personnes. Ressemblant à un conteneur renforcé, l’abri est divisé en deux modules. L’une sert de logement. L’autre accueille toute la partie technique nécessaire à la protection des réfugiés.
L’Institut de recherche russe précise également sur son site que l’abri est mobile, et donc facilement transportable dans toutes les régions de Russie, y compris les régions froides du nord. Il est également compatible avec les réseaux d’eau potable.
Explosion des demandes en France
Site d’information russe Gazette précise de son côté que si le service de presse de l’Institut n’a pas voulu divulguer le prix d’une telle installation, des abris similaires se vendent sur le marché autour de 38 millions de roubles, soit environ 350 000 euros. « La production prend jusqu’à 240 jours ouvrés, selon vos besoins »a déclaré le fabricant au journal russe. L’agence de presse RIA Novoski, pour sa part, se targue d’un prix « deux fois plus cher » que celle des abris fixes.
En France, dès le début de la guerre en Ukraine, les fabricants de soutes ont été submergés de demandes. « Cela a commencé pendant la crise du Covid, mais la guerre a fait office de détonateurexpliquait un fabricant d’abris antiatomiques en avril 2022. Les demandes viennent de toute la France – et plus seulement des alentours des sites Seveso -, de tous âges et de toutes classes sociales.
Le phénomène a également persisté jusqu’à aujourd’hui, alors que la rhétorique menaçante de Vladimir Poutine ne s’est pas atténuée, comme l’écrit Le Figaro dans une enquête sur le sujet.