« Si quelqu’un m’avait dit il y a un an que je serais là devant vous pour parler du Paris FC, je ne vous aurais pas cru »a admis Antoine Arnault lors de la conférence de presse. Entre curiosités, questions et attentes, cette première prise de parole a été scrutée. L’actuel président du Paris FC Pierre Ferracci et le futur propriétaire du club, Antoine Arnault, ont tenu une conférence de presse ce mercredi 20 novembre dans l’après-midi pour présenter les contours du nouveau projet de reprise du club francilien avec le assistance de la marque de boisson énergisante Red Bull à son siège à Orly (Val-de-Marne). Voici ce qu’il faut retenir de la conférence de presse d’Antoine Arnault et du président du Paris FC, Pierre Ferracci.
Le rachat approuvé « vers le 29 novembre »
La cinquième fortune mondiale – estimée à 156 milliards d’euros selon le classement Bloomberg au 20 novembre – s’apprête à racheter le Paris FC. Bernard Arnault, l’homme le plus riche de France et qui a donné son aval à ce projet, a bâti son empire dans le secteur de la mode et de la maroquinerie. Il est à la tête du groupe de sociétés LVMH, qui possède Louis Vuitton, Dior, L’Oréal et Givenchy.
Après de premières discussions le 20 avril entre le fils de Bernard Arnault, Antoine, et le président du Paris FC, Pierre Ferracci, un accord a été trouvé entre les différentes parties en juin. Mardi 12 novembre, la DNCG (Direction nationale du contrôle et de la gestion) de la Ligue (LFP), le gendarme du football français, a validé le projet de rachat du Paris FC par la famille Arnault. Ce mercredi, Pierre Ferracci a précisé que la signature de l’accord final est « imminent » et devrait intervenir «vers le 29 novembre» lors de l’Assemblée Générale du club, avec la présentation d’un nouveau conseil d’administration. Dans un premier temps, son futur propriétaire, Antoine Arnault, via sa holding Financière Agache, rachètera 52% des actions du Paris FC, la marque de boisson énergisante Red Bull 11%, Alter Paris détenue par Pierre Ferracci, l’actuel propriétaire, 30% BRI. Holding sportif, 11 %. Pierre Ferracci a rappelé avoir prévu de céder ses parts à la famille Arnault en 2027, qui détiendra alors 80% du capital du club francilien.
Si le projet d’acheter un club n’avait rien “évidemment”Antoine Arnault a détaillé les raisons qui ont poussé sa famille à investir au Paris FC. « Je suis passionné de football depuis longtemps, deux de mes frères aussi, Frédéric et Alexandrea indiqué ce supporter du Paris Saint-Germain. Avec mes frères et ma sœur, nous sommes tombés d’accord sur le fait que l’idéal serait de se tourner vers un club qui n’est pas déjà très implanté pour pouvoir construire notre histoire. Et très vite, le projet du Paris FC s’effondre. Il y avait un grand potentiel sportif. »
Et d’ajouter : « Nous voulions faire quelque chose de positif autour du sport. Nous avons été très marqués par les JO de Paris 2024. C’est évidemment un projet qui aura un but et un caractère économique. On va essayer de faire les choses au départ avec un investissement important et promouvoir le club pour qu’il atteigne l’équilibre. En ayant une gestion saine, j’espère que nous pourrons y parvenir. La perspective de développer une marque compte beaucoup. C’est une opportunité que nous saurons saisir. »
« Un engagement pour au moins dix ans » pour ne pas faire de saut en avant
Pour ce faire, l’administrateur du groupe LVMH a promis un engagement à long terme auprès du PFC, soit “au moins dix ans”. « On laisse le temps aux équipes de se structurer, de créer une magie qui peut exister, d’essayer de créer de l’enthousiasme autour de ce club, il y a de la place pour un autre club à Paris qui aura sa propre philosophie et qui réussira avec ce temps et pression positive» a développé Antoine Arnault. Nous n’avons pas de vision sur un ou deux ans. » Alors que le Paris FC occupe actuellement 1concernant place en Ligue 2, les nouveaux propriétaires du club francilien ne veulent pas se précipiter, et ont insisté sur le fait qu’ils ne visent pas à tout prix l’élite en fin de saison : « C’est un projet ambitieux sans être irréaliste avec un partenaire ultra solide. Le club est très solide. C’est un grand club de L2 et on va essayer d’en faire un bon club de L1. »
Un projet avec la formation « au centre de notre identité »
La famille Arnault veut construire son projet pour le Paris FC autour de la formation. « Le bassin parisien est le premier au monde et avec l’aide de Red Bull, il sera au cœur de notre stratégie pour construire le meilleur centre de formation des jeunes footballeurs en France, à Paris et dans le bassin. Parisien, continues Antoine Arnault. Aujourd’hui, nous avons trop de talents qui traversent Paris et s’installent ailleurs. Je crois qu’il n’y a pas encore d’infrastructure. Nous voulons construire un club dans lequel à terme nous aurons cinq, six, sept, voire huit joueurs issus du centre de formation. » Pour ce faire, elle entend s’appuyer sur l’expertise de la galaxie Red Bull, spécialiste du développement de jeunes à fort potentiel au sein de ses différentes structures.
Red Bull : Mario Gomez et Jürgen Klopp « excités par le projet »
Avec cette acquisition, Red Bull, qui possède notamment le RB Leipzig (Allemagne), le RB Salzbourg et le FC Liefering (Autriche), les Red Bulls de New York (États-Unis) et le RB Bragantino (Brésil), poursuivra sa stratégie d’expansion dans le monde du football. le football s’attaque désormais à l’autre club de la capitale française. « Nous pourrons nous appuyer sur la formule Red Bull, faire jouer les jeunes, leur faire confiance, les faire grandir, et quand ils auront pris de la valeur, les revendre. Nous n’hésiterons pas à lâcher prise à nos pépites et à les laisser voler toutes seules. Ce sera au centre de notre identité. »
Le Paris FC pourra notamment bénéficier de l’oeil de son nouveau patron mondial du football à partir de janvier 2025, Jürgen Klopp. « J’ai déjà parlé avec Mario Gomez et Jürgen Klopp qui sont très enthousiasmés par le projet. Red Bull dispose d’outils et de données révolutionnaires qui vont nous aider dans la partie repérage. »
Le futur stade : « L’équipe et les supporters sont attachés à Charléty »
Enfin, la question autour du futur stade occupé par le Paris FC demeure. La possibilité de jouer au stade Jean-Bouin, gazon synthétique et domicile du club de rugby du Stade Français, ou de rénover le stade Charléty vétuste ont été évoquées les semaines précédentes. « Les deux options existentconfessed Antoine Arnault and Pierre Ferracci. Nous déciderons dans les mois à venir si c’est le meilleur. Chaque chose en son temps. » Le réaménagement du stade du 13e arrondissement de Paris semble nécessaire. Si l’administrateur du groupe LVMH a notamment rappelé sa vétusté sur plusieurs points, comme le fait qu’il n’est pas idéal pour accueillir des matchs de football en raison de sa piste d’athlétisme, il a également reconnu que “l’équipe et les supporters sont attachés à Charléty”.
Le président du PFC Pierre Ferracci a quant à lui affiché sa préférence pour aller à Jean-Bouin pendant que Charléty se réaménage. Des discussions sont en cours avec le Stade Français pour trouver une solution.