C’est une légende de Koh-Lanta qui a tiré sa révérence. Ce mardi 19 novembre 2024, la tribu réunie a décidé d’éliminer Ugo, qui ne pourra pas défendre sa place dans la mythique épreuve d’orientation, à laquelle il a déjà participé à deux reprises, en 2012 et 2021. Déçu mais fair-play, Ugo est revenu, pour Voici.fr, sur cette aventure bien différente de ses deux premières.. Une légende qui a bien mérité son statut.
Voici.fr : Vous avez été éliminé par l’équipe réunie mais vous n’avez pas semblé particulièrement surpris. Aviez-vous accepté l’idée, devant le conseil, de ne pas vous rendre en orientation pour cette troisième participation ?
Ugo : Non, jusqu’à ce qu’on voie son nom sortir, je n’accepte jamais l’idée, je me bats jusqu’au bout. Je savais que ça allait être compliqué mais tout peut arriver très vite dans Ko-Lanta. Je reste concentré jusqu’à ce que Denis Brogniart éteigne mon flambeau.
Regrettez-vous d’avoir donné votre collier à Cassandra, puisqu’il aurait pu vous sauver lors de ce conseil ?
Pas du tout, ça semblait tellement logique de le lui donner. C’est un Ko-Lanta ce qui était très différent des autres pour moi. J’étais capitaine de l’équipe rouge, et il me semble que le capitaine du Titanic a attendu qu’il coule complètement avant de repartir (rires). J’ai préféré avancer en équipe, j’y ai réfléchi au jour le jour et j’ai joué dur. Mon seul regret est de ne pas avoir gagné cette dernière épreuve d’immunité, qui aurait pu me sauver. Mais je ne regretterai jamais d’avoir donné mon collier à Cassandra.
Les ex-jaunes ont réussi à rester soudés jusqu’au bout, contrairement aux ex-rouges. Tenez-vous Gustin pour responsable de la chute de votre équipe ?
Gustin a joué son jeu comme il le voulait, je ne peux pas lui en vouloir. Mais son jeu a fait échouer l’équipe. Nous sommes restés unis mais nous étions en minorité. Nous avons réalisé quelques tirs brillants mais les ex-jaunes ont réussi à prendre le dessus. C’est la conséquence du choix de Gustin d’éliminer une personne plutôt que de rester concentré sur l’équipe. Son jeu a fait qu’on s’est retrouvé en minorité même si on s’est battu pendant vingt jours pour être majoritaire.
Lors de l’épreuve où les proches ont été déplacés, vous avez choisi de handicaper Ilyesse, le condamnant pour l’avenir. Pourquoi ce choix ?
C’était un choix difficile mais Ilyesse, que j’apprécie énormément, avait déjà gagné beaucoup de réconfort. Thibault cherchait du réconfort depuis longtemps. Il est tout simplement incroyable à la pêche. En termes de survie, c’est l’une des personnes qui m’a le plus impressionné. Ko-Lanta confus. Plutôt que de handicaper Ilyesse, je voulais surtout donner un avantage à Thibault.
Votre compagne Lisa est venue vous surprendre sur l’île. Qu’avez-vous ressenti en la voyant ?
C’est une sensation folle, c’est incroyable. J’étais très faible à ce moment-là, cela me mettait beaucoup de pression, je n’étais pas aussi performant que je le souhaitais. On donnerait tout pour expérimenter ce confort à ce moment-là, mais on sait qu’il n’y en aura qu’un et je savais que je prendrais les sacs très vite (rires). J’ai eu beaucoup de pression pour la décevoir et elle était très forte, elle m’a regardé et j’ai compris que ce ne serait pas grave. Cela m’a donné un coup de pouce de l’avoir vu. Pour mon premier Ko-Lantaen 2012, mon frère que je n’avais pas vu depuis trois ans, qui vivait en Nouvelle-Calédonie, est venu me voir sur l’île, ses paroles étaient parfaites. Lisa était parfaite, elle m’a donné de la force, même si je n’ai pas gagné.
Ugo éliminé : “Mon fils est plus fan de manga que de Koh-Lanta”
Le message de votre fils a fait beaucoup rire sur la toile. Que pense-t-il de votre parcours et de votre statut d’aventurier légendaire ?
J’utilise rarement le mot légende, je suis un aventurier comme les autres. Je suis là pour me battre, des fois ça marche, des fois ça ne marche pas, c’est une belle compétition. Mon fils sait que ce qu’on voit à la télé est un résumé. Ko-Lantac’est très compliqué. Je suis très heureux de regarder avec lui, de le rendre fier de ce que j’ai accompli. Il est plus fan de manga que de Ko-Lanta (rires). Il n’a pas vraiment envie de s’inscrire, il trouve ça super que je le fasse, mais quand je lui propose une randonnée de quatre heures, il n’est pas un grand fan (rires).
Vous avez 12 ans de plus que lors de votre première édition. Vous qui êtes sportif dans la vie, avez-vous ressenti une nette différence avec les plus jeunes aventuriers ?
Oui, même s’il y a toujours des épreuves dans lesquelles on peut réussir. Mais sur un parcours du combattant, face à Ilyesse et Gustin, c’est plus compliqué en termes d’explosivité. J’ai quand même vingt ans de plus qu’eux, ils sont plus rapides. Mais au test du cochon suspendu, j’ai réussi à les battre.
On se sent plus épanoui dans cette 3ème aventure. Ce statut de chef d’équipe vous a-t-il donné plus de confiance ?
En fait, j’étais un peu plus détendu. Je me suis dit que ça ne servait à rien d’y aller et de jouer à contrecœur, j’ai joué à fond, j’ai laissé partir les chevaux. C’est pour ça que j’ai donné mon collier à Cassandra, il fallait qu’il soit joué, qu’il parte.
Vous avez préféré une de vos trois participations ?
Je ne suis pas sûr d’avoir une préférence, aucun ne se ressemble. J’ai gagné le premier, je suis sorti premier lors de l’édition Légendes et j’ai quand même réussi à aller au bout. Sur ce troisième, je suis revenu pour lâcher les chevaux, pour être un peu plus stratégique, plus moi-même. Mes trois aventures se complètent, je suis ravi, même si je n’ai pas gagné les trois. j’ai déjà gagné Ko-LantaJ’ai déjà été capitaine, j’ai déjà fait du feu, j’ai été jaune, j’ai été rouge. J’ai coché des listes, un peu comme dans ma vie, avec les choses que je voulais faire. Et là, Ko-Lantail y a pas mal de choses que j’ai déjà faites, c’est incroyable.
Quel est votre meilleur souvenir des trois saisons cumulées ?
Gagner l’orientation en 2021, lors de l’édition des légendes. J’ai réalisé jusqu’où j’étais venu. C’est une sensation que j’ai rarement ressentie, je ne touchais plus terre. C’était l’aboutissement d’un parcours fou.
Après trois Koh-Lantas, est-ce qu’on s’habitue au manque de nourriture et de confort ?
Certainement pas ! On s’habitue à être résilient, je savais que ça allait être dur. Quand les aventuriers me disaient au bout d’une semaine qu’ils n’avaient pas trop faim, je leur disais ‘attends, Coco !‘. Je savais dans quel état mon corps allait passer, que ça allait être terriblement dur. J’ai réussi à me ressaisir mais la difficulté reste la même.
Quelle est la différence entre l’Ugo de 2012 et celui de 2024 ?
Il n’y en a pas ! Je suis encore un enfant, un grand adolescent qui semble parfois un peu plus sage. J’ai toujours envie de jouer, de découvrir des choses. Dans ma tête, je n’ai pas 43 ans !
Vous aviez indiqué lors de précédents entretiens que vous ne gardiez pas forcément contact avec d’anciens aventuriers. Avez-vous entretenu des liens avec les candidats de la tribu maudite ?
Ce n’est pas intentionnel, c’est juste que j’habite loin de tout le monde. Je suis dans le sud de la France à 15 minutes de l’Espagne près de Perpignan. Il y a moins de gens autour de moi qui l’ont fait Ko-Lanta. J’ai déjà peu de temps pour voir mes amis dans la vie, mais je revois beaucoup d’anciens avec grand plaisir, je m’entends très bien avec certains, comme Teheiura ou Claude.
Seriez-vous partant pour un quatrième Koh-Lanta ?
(rires) Je vais regarder dans mon dictionnaire et voir s’il est écrit “Jamais quatre sans trois”.
Avez-vous la même activité professionnelle qu’en 2012 ?
Je suis maintenant guide nature. Je suis passionnée par la nature, les photos nature et les sports de plein air. J’accompagne des sorties, j’organise des cours photo. Tant que je suis dehors, je suis fou !
Êtes-vous parfois reconnu par vos clients ?
Oui, ça arrive très régulièrement (rires). Les gens sont très cool, je n’ai jamais eu de problème avec ça. Comme je suis guide nature, je vous présente des dauphins, et je vous assure qu’un dauphin est bien plus cool à voir qu’Ugo de Ko-Lanta (rires).