Gisèle Pelicot dépeint le « procès de la lâcheté » pour sa dernière prise de parole

Gisèle Pelicot dépeint le « procès de la lâcheté » pour sa dernière prise de parole
Gisèle Pelicot dépeint le « procès de la lâcheté » pour sa dernière prise de parole
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MIGUEL MEDINA / AFP Gisèle Pelicot a eu l’occasion de s’exprimer une dernière fois lors du procès pour viol de Mazan, dont elle était la principale victime.

MIGUEL MEDINA / AFP

Gisèle Pelicot a eu l’occasion de s’exprimer une dernière fois lors du procès pour viol de Mazan, dont elle était la principale victime.

JUSTICE – Une 48e journée d’audience particulièrement attendue. A Avignon, c’est une journée pleine d’émotion qui attendait le tribunal correctionnel du Vaucluse, chargé d’entendre Gisèle Pelicot pour la toute dernière fois dans ce procès.

Ce mardi 19 novembre, la principale victime des viols de Mazan est passée à la barre pour un ultime témoignage, après que tous les accusés ont comparu devant le tribunal. Et c’est dans une salle d’audience pleine à craquer que le septuagénaire a évoqué le procès dans des termes peu élogieux. « Pour moi, c’est l’épreuve de la lâcheté. Le procès de Gisèle Pelicot est le procès de la lâcheté (…) Il est grand temps que la société machiste, patriarcale, qui banalise le viol, change. Il est temps de changer notre façon de considérer le viol.dit la septuagénaire, qui a fait sienne ce combat.

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Elle s’adresse alors directement à l’accusé : « À quel moment, lorsque vous êtes entré dans cette pièce, Mme Pelicot vous a-t-elle donné son accord ? A quel moment, quand on voit le corps inerte, ne se dit-on pas qu’il se passe quelque chose d’inhabituel sans cette pièce ? ? ».

« J’ai entendu : ‘J’ai été télécommandé, j’ai été drogué, j’ai pris du Zolpidem’. On se dit : mais quand n’ont-ils pas frappé ? Pourquoi ne sont-ils pas allés dénoncer tout cela ? »elle a également interrogé à la barre.

Échange d’armes avec la défense

Et après onze semaines d’un procès plus qu’éprouvant, elle a fini par admettre que « la fatigue se fait sentir. « Depuis le début de ce procès, j’ai entendu beaucoup de choses inaudibles, inacceptables, mais c’est comme ça que ce procès était censé se dérouler : je savais à quoi j’allais m’exposer en refusant le huis clos. “, a-t-elle poursuivi, expliquant qu’elle ” beaucoup de problèmes » entendre « que c’est pratiquement une banalité d’avoir violé Madame Pélicot ».

Le discours de Gisèle Pelicot s’est ensuite transformé en escarmouche entre la défense et la partie civile, lorsque plusieurs avocats de la défense, dont Me Nadia El Bouroumi, ont interrogé le septuagénaire avec une certaine forme d’agressivité. Notamment lorsque la partie civile était accusée d’être plus docile avec Dominique Pelicot qu’avec le reste des accusés. Accusant même Gisèle Pelicot d’être absente alors que son ex-mari l’est aussi.

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« Après ce qu’il t’a fait, tu n’as pas un seul gros mot ? »lui a notamment dit l’avocat. “ Étiez-vous là lorsque j’ai déposé votre dossier ? J’ai parlé à M. Pelicot. Je lui ai dit que j’avais été trahi.a répondu Gisèle Pelicot, visiblement surprise par la question. Avant de rappeler à l’avocat qu’au début du procès, « J’étais pas vraiment une victime (à tes yeux), tu as même dit que j’étais complice ».

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Un climat de tension qui devrait logiquement s’apaiser avant la reprise des débats mercredi, où la partie civile pourra « commencer les plaidoiries de la partie civile », comme l’a indiqué le président du tribunal Roger Arata avant d’entendre une dernière fois Gisèle Pelicot.

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