L’homme d’affaires Guido Dumarey (65 ans), récemment candidat au rachat du constructeur d’autobus Van Hool, risque en appel une amende de 80 000 euros. À l’époque, il avait acheté une grande ferme en bordure de Laetem, mais avait endommagé une réserve naturelle vulnérable par des interventions illégales, notamment en installant deux bergeries.
Il y a quelques années, en 2015, Dumarey et son épouse ont acheté une ancienne ferme avec des terres agricoles associées le long de la Lys à Sint-Martens-Latem et Deinze. Le site est une réserve naturelle vulnérable. L’homme d’affaires, toujours actif dans l’industrie automobile, affirmait avoir acheté la ferme afin de se lancer éventuellement dans l’agriculture pendant sa retraite. L’ancienne ferme a été transformée en une luxueuse maison avec transats au bord de la Lys.
Deux bergeries ont été installées sur un pâturage sans avoir demandé de permis d’environnement. Il a également fait apporter de la terre végétale par des tracteurs et des grues, endommageant la végétation, et a fait creuser des fossés de drainage dans une prairie historique pour drainer la zone vers un ruisseau adjacent.
Idée différente sur la nature
L’homme d’affaires a été réprimandé et interrogé à plusieurs reprises au sujet des interventions illégales, mais il a toujours affirmé que les changements étaient nécessaires à ses activités agricoles. Il considérait l’installation des bergeries comme un investissement nécessaire pour les poneys et les ânes. Cependant, le tribunal de Gand a jugé que cette affirmation était incroyable. Il n’y avait aucun signe d’activité agricole. Il n’y avait aucune infrastructure pour l’agriculture. Il a été condamné à six mois de prison, dont la moitié avec sursis, et à une amende de 160 000 euros pour atteinte durable à la nature.
«J’ai une idée différente de la nature et de l’environnement que ces gens-là», a répondu l’homme d’affaires peu après le verdict. « Tout le monde verrait que je gère bien les environs de la ferme. J’ai ajouté des zones humides et planté des arbres supplémentaires. D’ailleurs, les marécages absorbent bien mieux le CO2 que les arbres.
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Pas de peine de prison
Dumarey a donc fait appel. «Nous parlons ici de deux bergeries, et non de centaines de mètres carrés de violations de construction.» Il nie avoir porté atteinte à la nature. “J’ai effectivement commis une erreur et été trop négligent dans cette affaire, mais cette sanction est totalement disproportionnée par rapport aux faits.”
Mais ce n’est pas la première fois que l’homme d’affaires doit comparaître devant un tribunal. Il avait déjà été condamné 27 fois pour rejets illégaux et autres délits environnementaux et liés aux déchets. Entre-temps, les écuries ont été supprimées et il espère une sanction plus douce de la part du tribunal. Parce que les écuries ont disparu et que le paysage a été restauré dans son état d’origine, le procureur veut accepter une réduction de peine. Le procureur général n’a plus requis de peine de prison et s’est contenté d’une amende de 80 000 euros.
Verdict le 27 décembre.