Depuis: [–>Alessandro Grandesso (da Parigi)
Plus qu’un stade, un bunker. Plus qu’une allumette, une sorte de trench. Tout cela est aussi France-Israël, un match de football de Ligue des Nations, mais surtout un événement à haut risque, après les événements d’Amsterdam, avec les affrontements entre hooligans locaux et israéliens, qui ont dégénéré en chasse aux juifs en marge d’un match de Ligue Europa entre l’Ajax et le Maccabi Tel Aviv. Des événements qui ont poussé les plus hautes autorités françaises, présentes dans les tribunes aujourd’hui (jeudi) soir, à verrouiller le match et à le maintenir au Stade de France, en banlieue nord de Paris, donnant un signal fort contre l’antisémitisme, malgré les tensions induites par le conflit au Moyen-Orient.
Le plan prévoit ainsi le déploiement de 4 000 policiers et gendarmes. Non seulement dans les transports publics et autour du stade, mais aussi à l’intérieur, en marge. Un choix inhabituel pour réduire au maximum les risques dans une salle de 80 000 places, où sont pourtant attendus ce soir moins de 20 000 spectateurs et un peu moins de 200 Israéliens. Un bilan négatif pour un match de la France, conditionné toutefois par le fort climat d’hostilité qui s’est manifesté ces derniers jours également avec une banderole en faveur d’une Palestine libre déployée par les supporters du Paris Saint-Germain au Parc des Princes. Ce soir en revanche, ce qui inquiète, c’est une manifestation pro-palestinienne organisée par la gauche radicale dans le centre de Saint Denis, à moins de deux kilomètres du stade. Quoi qu’il en soit, pour accéder au Stade de France il faudra passer un double périmètre de sécurité également géré par une partie des 2 500 agents de sécurité privés embauchés aux frais de la Fédération qui s’attend à une perte de 3,5 millions.
Dans la tribune officielle, il y aura le président de la République, Emmanuel Macron, flanqué du Premier ministre Michel Barnier et de l’ambassadeur d’Israël, malgré les récentes tensions diplomatiques entre les deux pays. En effet, ces derniers jours, lors de la visite du ministre français des Affaires étrangères à Jérusalem, la police locale a arrêté deux gendarmes français, chargés de la sécurité d’un site appartenant à Paris. Le mois dernier, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a qualifié de « honte » la menace de l’Elysée de bloquer les ventes d’armes à son pays.
Sur le terrain ce soir, un match nul contre Israël avec zéro point suffira pour accéder aux quarts de finale. Mais ce n’est qu’un détail.
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