Rodrigue Petitot, figure de proue des mobilisations en Martinique, était présent dimanche à Paris aux côtés de milliers de personnes pour manifester contre la vie chère aux Antilles et en solidarité avec Kanaky-Nouvelle-Calédonie. Deux jours plus tard, l’homme dénommé « le R » a été placé en garde à vue, mardi 12 novembre, au commissariat central de la capitale de l’île, à Fort-de-France, a appris l’Agence. France Presse du parquet.
Cette arrestation de l’homme à la tête du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC) est une honte pour la secrétaire de ce collectif citoyen, Aude Goussard. « Nous attendons la sortie du R. Je crains ce soir une nouvelle nuit de troubles qui seront de la responsabilité du préfet et du ministre »a-t-elle assuré, au micro de la radio locale RCI.
Suite à l’arrestation du militant très populaire, la colère s’est exprimée de différentes manières. Une centaine de personnes se sont rassemblées devant le commissariat de Fort-de-France pour réclamer sa libération, a constaté un journaliste de l’Agence France Presse mardi vers 20h30.
Par ailleurs, selon la Régie des Transports de Martinique, un barrage enflammé a été érigé sur l’avenue Maurice Bishop dans le quartier Sainte-Thérèse, où le militant affirmait résider. L’autorité a suspendu les transports publics dans le centre de l’île.
L’objectif était d’obtenir un entretien avec le ministre
La veille de son arrestation, Rodrigue Petitot est entré avec trois autres personnes dans la résidence préfectorale du quartier huppé Didier de Fort-de-France. Une intrusion dont l’objectif était d’obtenir un entretien avec le ministre des Outre-mer, François-Noël Buffet, arrivé lundi 11 novembre au soir pour une visite de quatre jours. Il prétendait être « prêt à rencontrer tout le monde » sur l’île, dont les dirigeants du RPPRAC.
Le préfet de Martinique, Jean-Pierre Bouvier, s’est lui-même opposé physiquement à l’entrée du président du RPPRAC dans la résidence. Il a dénoncé l’attitude des dirigeants du collectif qu’il juge « inacceptable, inimaginable, intolérable ». Suite à ces événements, une plainte pour violation de domicile et actes d’intimidation contre des personnes exerçant une fonction publique a été déposée contre Rodrigue Petitot, selon le parquet.
Les prix des denrées alimentaires sont 40% plus chers en Martinique
De son côté, le militant qui a mené la mobilisation contre la vie chère qui s’est emparée de l’île depuis début septembre, est actuellement toujours en garde à vue. Celui qui travaille actuellement comme grutier est bien connu pour son « punchlines » clamé lors des manifestations. Bien qu’il ait été condamné notamment pour trafic de drogue, son passé a souvent été exploité par ses ennemis politiques et certains médias. Désormais, il assure, dans nos colonnes, son « premier combat » est d’essayer de dissuader les jeunes de tomber dans le même “pièges”.
Pendant ce temps, en Martinique, la population continue de souffrir de conditions de vie extrêmement difficiles. Les prix des denrées alimentaires sont 40% plus chers qu’en France. L’île a subi une forte inflation de 3,2% entre juin 2023 et juin 2024. Les habitants mobilisés sont donc déterminés à exiger l’égalité des prix. Quoi qu’il en soit.
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