L’Union européenne doit soutenir l’Ukraine “aussi longtemps que nécessaire”, trouver des espaces de dialogue avec Donald Trump et se montrer ferme face à la Chine: la future chef de la diplomatie européenne Kaja Kallas a présenté mardi sa vision de sa position.
“Le monde est en feu, nous devons rester unis”, a déclaré Mme Kallas lors d’une audition devant le Parlement européen à Bruxelles.
L’ancien Premier ministre estonien, qui a grandi derrière le “rideau de fer”, a-t-elle rappelé, a été désigné en juin par les 27 chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE pour remplacer l’Espagnol Josep Borrell à la tête de la diplomatie européenne. Il doit encore recevoir l’aval du Parlement européen à l’issue de cette audition mardi, mais le feu vert des députés ne fait guère de doute.
Particulièrement ferme sur la nécessité de ne pas céder face à la Russie, Mme Kallas a jugé essentiel que l’UE ne montre aucun signe de découragement : « Nous devons continuer à travailler chaque jour. Aujourd’hui, demain et aussi longtemps que nécessaire et avec autant d’aide militaire, financière et humanitaire que nécessaire.
L’ancien dirigeant estonien de 47 ans devrait prendre ses fonctions en décembre. Outre les fonctions de chef de la diplomatie européenne, elle a également été nommée vice-présidente de la Commission européenne, comme son prédécesseur. Son mandat, comme celui du reste de la Commission, est de cinq ans.
©AFP La future cheffe de la diplomatie européenne, l’Estonienne Kaja Kallas, lors d’une audition devant le Parlement européen à Bruxelles le 12 novembre 2024 |
« Ce ne seront pas cinq années faciles », a-t-elle admis. « Je vois des coalitions d’autocrates se former autour de nous et menacer de bouleversements géopolitiques à travers le monde. »
« Ne cédez pas à nos valeurs »
“Nous devons être conscients de l’existence d’une menace et réagir de manière appropriée avec nos alliés et partenaires les plus proches, sans rien abandonner sur nos valeurs”, a-t-elle ajouté.
Interrogée sur le retour annoncé à la Maison Blanche de Donald Trump, elle a insisté sur sa volonté de le rencontrer, ainsi que son équipe, pour « élaborer des politiques communes ».
« L’UE et les États-Unis sont plus forts et plus sûrs lorsque nous travaillons ensemble », a-t-elle souligné.
Répondant toute la matinée aux questions de nombreux députés européens, elle s’est souvent montrée prudente, n’élevant le ton qu’une seule fois, face au « récit de Moscou » repris, selon elle, par l’un de ces députés. remettant en question la nécessité de la paix en Ukraine.
©AFP La future cheffe de la diplomatie européenne, l’Estonienne Kaja Kallas, lors d’une audition devant le Parlement européen à Bruxelles le 12 novembre 2024 |
« Je ne connais personne qui soit pour la guerre. Je ne connais aucun Ukrainien qui soit pour la guerre, ils sont pour la paix », a-t-elle déclaré.
Mais, a-t-elle immédiatement ajouté, « nous avons vu que si nous avons des accords qui apportent la paix à court terme, ils ne durent pas, mais conduisent au contraire à de nouvelles guerres ».
La guerre en Ukraine prendra fin “quand la Russie se rendra compte qu’elle a commis une erreur, comme en Afghanistan, lorsqu’elle retirera ses troupes parce qu’elle comprendra qu’elle ne peut pas gagner en Ukraine”, a-t-elle ajouté. a expliqué, ajoutant qu’il était donc essentiel que les Européens soient déterminés à soutenir Kiev.
Concernant le Moyen-Orient, Mme Kallas a rappelé les grands principes qui guident l’Union européenne en la matière. « La sécurité d’Israël doit aller de pair avec l’existence de la Palestine », a-t-elle déclaré.