Comment reconnaître l’arrivée des vacances de Noël ? Aux sapins, aux guirlandes lumineuses qui envahissent les centres-villes et aux innombrables préavis de grève à la SNCF ! Bonne vieille tradition française rivalisant avec la dinde aux marrons et la bûche au chocolat qui plonge des millions de Français dans l’inquiétude de ne pas pouvoir retrouver leur famille.
Les syndicats appellent à une grève illimitée à partir du 11 décembre pour réclamer un moratoire contre le démantèlement de Fret SNCF, qui renaîtra en deux nouvelles entreprises, avec 10 % de postes en moins. Les cheminots se battent pour préserver leurs précieux emplois, après avoir obtenu une augmentation de 17 % de leur salaire entre 2022 et 2024. De quoi faire rêver les autres salariés, qui savent que le Père Noël existe, mais seulement à la SNCF !
La cocotte minute France
Rappelons que l’État n’a cessé de combler le manque dans la filiale Fret en injectant près de 5 milliards d’euros entre 2005 et 2019. Des aides jugées illégales par la Commission européenne depuis l’ouverture à la concurrence en 2006. Les Français freinent encore la grève des contrôleurs qui a laissé 150 000 personnes bloquées pendant les vacances de février dernier. Ou celle de Noël 2022, avec ses centaines de trains annulés et tant d’usagers agacés d’être les dindes de la plaisanterie et de voir toujours les mêmes personnes tirer les marrons du feu.
Les mêmes syndicats de la SNCF ont travaillé dur pour refuser la campagne d’affichage du livre de Jordan Bardella
Reste le refrain de la privatisation – même partielle – de la SNCF pour renflouer les caisses de l’État. « Bonne chance à ceux qui veulent privatiser »prédit Jean-Pierre Farandou, qui va bientôt quitter ses fonctions. Message reçu 5 sur 5. L’idée même d’un pays à bout de souffle et complètement bloqué, comme en 1995, donne de la vapeur à ceux qui nous dirigent. Nous les comprenons. La cocotte minute française est prête à exploser et quiconque touchera l’un des derniers joyaux de notre pays n’embrassera pas tranquillement sa famille sous le gui pour la nouvelle année.
« Ce calendrier [de grèves], nous ne l’avons pas choisi», jurent sans sourciller Sud-Rail et d’autres. Au bon moment, cingle David Lisnard, président de l’Association des Maires de France : « C’est le petit Jésus qui a choisi. Il ne pensait pas que sa naissance tomberait pendant les grèves à la SNCF ! » Un peu d’humour dans une avalanche de cynisme et d’aveuglement. A noter que les mêmes syndicats de la SNCF se sont mobilisés pour refuser la campagne d’affichage du livre du président du Rassemblement National, Jordan Bardella, Ce que je recherche. Décision contestée en justice, au nom de la liberté d’expression, par la maison d’édition Fayard (propriété du groupe Lagardère).
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Le courage ne manque pas, nos maires qui sont en première ligne pour lutter contre les maux de la société. La fin de l’année ne sera pas facile pour ces courageux édiles qui depuis des années tirent la sonnette d’alarme face à un train qui roule à toute vitesse : la bureaucratisation excessive de l’État et la montée de la violence de leurs administrés. Hommage à ces véritables héros du quotidien.