Depuis dimanche 10 novembre, 40 marins sont en course pour remporter le Vendée Globe. Mais ils ne sont pas les seuls, c’est aussi le cas de centaines de milliers d’autres personnes, soit précisément 524 672 skippers dénombrés lundi 11 novembre au soir. Ils naviguent, non pas sur l’eau, mais sur leur tablette, leur smartphone ou leur ordinateur grâce à Virtual Regatta, un jeu de simulation de course au large en temps réel.
Ce phénomène a été créé en octobre 2006 par Philippe Guigné, créateur de jeux en ligne qui jusqu’alors avait un peu de mal. Le Rochelais, passionné de voile, a alors eu l’idée développer une course virtuelle qui se déroulerait en parallèle de la Route du Rhum. De cette première édition, 50 000 joueurs participentdont la plupart n’en savent rien.
La régate virtuelle est accessible à tous. Vous vous inscrivez, on vous donne un bateau et puis tout a été simplifié. L’interface du jeu vous montre votre bateau et vous donne en temps réel les mêmes instructions que de vrais skippers : les conditions météo, la position des autres bateaux, y compris celles des vrais concurrents pour savoir où vous vous trouvez.
De manière extrêmement simple, vous prenez vos décisions. Changement de cap ou pas, changement de voile pour s’adapter au vent. A vous de faire les bons choix, qui sera validé ou non en fonction de votre classement.
Un jeu gratuit avec des options payantes
Virtual Regatta est ce que nous appelons « free to play », un jeu gratuit à jouermais le jeu vous propose, en mettant la main à la poche, des options supplémentaires qui vous permettent d’être plus efficace et surtout plus rapide. Même sans cela, on prend vite le coup du jeu. Evidemment, plus vous y consacrez de temps, plus vous pourrez adapter votre stratégie et gagner des places.
Par exemple, le vainqueur du précédent Vendée Globe VirtuelJean-Claude Goudon, retraité résidant dans la Drôme, régler son réveil tous les jours à 4h55heure à laquelle les premières prévisions météorologiques du jour ont été publiées. Et puis il s’est connecté toutes les deux heures jusqu’à 23 heures
Régate virtuelle C’est réaliste et criant de vérité, on se croit à bord grâce à une vue 3D. De vrais marins professionnels y jouent et s’entraînent, car des courses ont lieu toute l’année. C’est le cas de Franck Gabart ou d’Armel Le Cléac’h. Le plus fou s’est produit en 2008. Loïck Peyron, troisième du Vendée Globe, a abandonné. Il rentre chez lui et appelle Philippe Guigné. Il lui demande de mettre son bateau en Virtual Regatta là où il avait démâté pour qu’il puisse terminer la course.
Si cela vous tente, vous pouvez toujours vous inscrire et prendre le Vendée Globe en route, à une position intermédiaire. Mais attention, c’est addictif et vous vous lancez dans un voyage de trois mois où le plus gros risque est que ce soit votre chéri qui finisse par prendre le large.
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