EElle n’avait qu’une priorité : relever le niveau. Oui, mais voilà : les résultats des évaluations nationales, annoncés jeudi 7 novembre, une semaine après les résultats déjà médiocres des évaluations du premier degré, ne vont pas dans le bon sens.
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En sixième, en compréhension écrite, « moins d’un élève sur deux a un niveau satisfaisant », annonce le ministère. En mathématiques, 43 % ne savent pas que quatre centièmes font 0,04. En 4eles résultats sont carrément jugés « inquiétants », avec notamment une baisse du français et une augmentation des écarts de niveaux entre filles et garçons. En CE2, enfin, c’est le niveau des filières professionnelles qui inquiète. La différence de niveau entre ces élèves et ceux des filières générale et technologique est de 50 points en français et en mathématiques. “C’est un grand point d’alerte”, a insisté la ministre Anne Genetet, promettant dans la foulée “un acte II du choc de la connaissance”. Autrement dit, la poursuite de cet ensemble de mesures visant à relever le niveau annoncé il y a un an par Gabriel Attal, au lendemain des résultats catastrophiques de la France au classement de Pise.
A LIRE AUSSI Comment les groupes de niveau peuvent sauver les bons étudiants des quartiers populairesLe ministre, qui veut aller « plus loin », en présentera les détails ce mardi 12 novembre au collège Pierre-de-Ronsard de L’Haÿ-les-Roses, à l’académie de Créteil. Mais cet acte II, élaboré au terme d’une concertation expresse d’une vingtaine d’heures, avec les syndicats et la communauté éducative, doit aussi se faire dans un cadre budgétaire limité. Voici ce dont vous devez vous souvenir :
Rien de nouveau en primaire
La plupart des mesures énumérées par le ministre s’ajoutent en réalité à l’agenda de celles annoncées il y a un an par Gabriel Attal, et mises entre parenthèses par la dissolution de l’Assemblée nationale et le changement de gouvernement. C’est le cas des nouveaux programmes de mathématiques et de français de la maternelle à la 6e année.een réalité prêt depuis mars dernier pour les cycles 1 et 2. Idem pour la labellisation des manuels de français et de mathématiques en CP et CE1 et redoublement, sur lesquels les enseignants garderont le dernier mot.
Groupes de niveau pour les 4 anse et 3e
Une mesure aussi emblématique que controversée du « choc de la connaissance » de Gabriel Attal, le besoin de groupes en 6e et en 5een mathématiques et en français, ont vu leur application laissée à la discrétion des chefs d’établissement à la rentrée. Ils sont désormais « obligatoires » et seront maintenus à la rentrée 2025, a précisé Anne Genetet. Ils seront également évalués par l’Inspection générale et la Direction de l’évaluation afin d’identifier les pratiques les plus efficaces.
A LIRE AUSSI Suppression de 4 000 postes d’enseignants : faut-il vraiment crier au loup ? Sans attendre les résultats, le ministre a également décidé d’étendre ce dispositif aux classes de 4e.e et 3een français et en mathématiques. Concrètement, les collégiens garderont donc le même nombre d’heures de cours, mais une heure de leur emploi du temps sera dispensée dans le cadre d’un groupe adapté aux besoins de chaque élève, à raison d’une heure par semaine, en alternance entre mathématiques et français.
Comment, alors que les débats autour du projet de loi de finances pour 2025 font rage à l’Assemblée nationale ? Des moyens supplémentaires, « qui seront définis dans le cadre de la discussion budgétaire », seront mis en place, a promis le ministre, qui les estime à environ « un millier de postes ». Ces ressources seront orientées par les rectorats vers les collèges dans lesquels se trouvent le plus d’étudiants en difficulté.
Programmes élargis de « devoirs faits » et de « vacances d’apprentissage »
En plus des groupes de besoins, la moitié des étudiants en 4e et 3e bénéficiera d’une heure par semaine d’accompagnement sur mesure au travers de « devoirs faits ». Ce dispositif lancé par Jean-Michel Blanquer en 2017, et plutôt bien accueilli par la communauté éducative, restera cependant à la discrétion des chefs d’établissement. Ils sont donc libres de décider de le mettre en œuvre ou non, en fonction des besoins de leurs élèves et de la main d’œuvre disponible dans le cadre du Pacte des enseignants.
Ces mêmes chefs d’établissement pourront également proposer des cours de rattrapage à des collégiens en grande difficulté. Quelque 22 000 collégiens devraient être concernés.
Un brevet qui compte vraiment
Comme l’a annoncé Gabriel Attal, le brevet va progressivement évoluer afin de « garantir sa valeur de diplôme ». La balance entre contrôle continu et examen terminal sera donc revue à 40/60 et le contrôle continu sera basé sur la moyenne des notes de 3.e…mais pas avant la session 2026. Quant au « brevet couperet », qui devait devenir obligatoire en 2025 pour l’entrée en seconde, il ne sera finalement mis en place qu’en 2027, « de manière à ne concerner que les élèves ayant bénéficié du choc des connaissances ».
A LIRE AUSSI De bonnes recettes d’Estonie pour élever le niveau académique des étudiantsLes candidats qui ne l’obtiendront pas pourront entrer en CAP ou intégrer une « prépa secondaire » pendant un an afin de consolider leurs fondamentaux avant d’entrer au lycée. Petite nouveauté cependant : une mention « TB avec félicitations du jury » sera créée pour les étudiants obtenant 18/20 ou plus.
Une épreuve de mathématiques anticipée pour la première année du baccalauréat
Au lycée, le changement le plus important concerne l’instauration d’une épreuve anticipée de mathématiques pour le baccalauréat général et technologique, à partir de juin 2026 pour tous les élèves de première année. Les élèves qui ne bénéficient que de l’heure et demie de mathématiques du tronc commun auront « évidemment » une épreuve différente de ceux ayant opté pour l’option mathématiques expertes (qui auront également une épreuve de mathématiques en dernière année), précise le ministère. , mais tout le monde travaillera sur un test de mathématiques. Objectif : « remplacer la culture scientifique et mathématique […] au cœur du projet scolaire.
Un effort sur le climat scolaire dans les collèges et lycées
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A côté de cette ambition pédagogique, le ministre a souhaité développer un axe autour de l’amélioration du climat scolaire, dont l’impact sur les apprentissages est souvent mis en avant par la recherche. Le recrutement de 150 CPE et 600 AED supplémentaires a été annoncé en janvier pour renforcer les équipes de vie scolaire des collèges et lycées les plus difficiles. Ceci à coût constant, grâce à des « redéploiements » au sein du budget 2025, a fait valoir le ministre. La distribution sera réalisée localement, par les académies.
Pas de nouvelles sur la réforme de la formation initiale des enseignants
Pas de mot en revanche sur la réforme de la formation initiale des enseignants, initiée par le gouvernement Attal pour répondre à la crise du recrutement. Celui-ci prévoyait notamment le passage du concours bac+5 au concours bac+3 et la rémunération pendant le master, mais n’a pu être achevé avec la démission du gouvernement. « Il s’agit d’un projet essentiel pour élever le niveau des étudiants et l’attractivité du métier d’enseignant, auquel je tiens particulièrement », a-t-elle indiqué le 3 octobre, lors d’un discours devant les recteurs. Indispensable, mais probablement trop cher.