Les retraités verront leur pension augmentée début 2025. C’est ce qu’a annoncé… le président du groupe Droite républicaine (DR) à l’Assemblée nationale Laurent Wauquiez ce lundi 11 novembre au soir. « Il y aura bel et bien une augmentation des retraites, à partir du 1er janvier, pour toutes les retraites. Ce sera environ la moitié de l’inflation, mais cela concernera tous les retraités”, a-t-il déclaré, invité au journal télévisé de TF1. Le 1er juillet, “une deuxième augmentation aura ensuite lieu, cette fois pour les retraites les plus modestes avec un seul objectif, qui est de les protéger pleinement de l’inflation”, a poursuivi l’élu de Haute-Loire. Ou tous ceux qui perçoivent une pension inférieure au salaire minimum.
Et pour illustrer son propos : pour un ancien soignant bénéficiant d’une pension de 1 000 euros par mois, cela représenterait « un gain de 200 euros » annuel, soit 300 euros pour un ancien commerçant qui toucherait habituellement 1 400 euros. “C’était inacceptable que les retraités soient les boucs émissaires du gaspillage qu’il y avait”, a justifié Laurent Wauquiez.
Des montants qui seraient compensés par des « économies sur la bureaucratie administrative »
Dans un premier temps, le gouvernement avait annoncé le gel temporaire de l’augmentation des retraites, d’abord prévu en janvier puis reporté à juillet. Une manière d’économiser 4 milliards d’euros, alors que Michel Barnier a annoncé devoir trouver 60 milliards d’euros de coupes dans le budget prévu pour 2025. Cette mesure représentait cependant une « ligne rouge » et une « mesure injuste » pour la famille politique. , les Républicains, dont est issu le Premier ministre. Mais aussi pour une partie importante de l’hémicycle, puisqu’il a été combattu aussi par le Rassemblement national mais aussi les macronistes, et en premier lieu, le leader du groupe EPR Gabriel Attal.
Mardi dernier, le ministre du Budget Laurent Saint-Martin avait déjà laissé entendre que le gouvernement était prêt à agir sur le sujet. “Nous voulons protéger les petites retraites”, assure-t-il, “c’est-à-dire qu’il y aura une discussion pour se prémunir contre ce retard de six mois ou une indemnisation au mois de juillet pour qu’il n’y ait pas de perte de pouvoir d’achat sur l’année 2025. » Le Premier ministre s’est également déclaré prêt à annuler le gel des retraites, à condition que les députés trouvent d’autres moyens de réaliser ces économies.
Selon les déclarations de Laurent Wauquiez, ce lundi, le geste en faveur des retraités coûterait entre « 500 millions et un milliard d’euros », qui serait contrebalancé par « des économies sur la bureaucratie administrative », citant la suppression d’agences comme le Haut-Commissariat au Plan. . “Il y a un milliard d’euros à débloquer”, a-t-il déclaré.
Une mesure de compensation surprenante. D’abord parce que Michel Barnier lui-même envisage déjà de faire des économies en regroupant un certain nombre d’agences jugées en surnombre. Deuxièmement, un tel niveau d’économie prend du temps.
Une manière d’exister politiquement à droite
Mais accepter qu’un président de groupe à l’Assemblée nationale fasse une annonce d’une telle ampleur à la place d’un ministre reste inédit. Même si Matignon affirme avoir « échangé » avec l’élu LR. C’est l’une des obsessions de Laurent Wauquiez : réussir à revendiquer des victoires concrètes des Français, qui peuvent être mises au crédit de LR. Une manière d’exister politiquement à droite pour lui, alors que le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau est de plus en plus mis en avant. Et pour ne pas donner l’impression que les LR se sont dissous dans leur alliance de circonstance avec les macronistes. Cette annonce permet en tout cas au député de la Haute-Loire de s’afficher en défenseur de l’électorat retraité, traditionnellement si cher à la droite.
Elle intervient également à la veille du vote solennel des députés sur la première partie du projet de loi de finances pour 2025, relatif à ses recettes, prévu ce mardi après-midi. Il est possible qu’il ne soit pas voté ; cette partie du budget serait ensuite renvoyée mercredi au Sénat, où la droite et le centre sont majoritaires, mais dans la version initiale du gouvernement. Avec la promesse, cette fois, que les retraités seront épargnés dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Un cadeau politique de Matignon dont la droite se frotte déjà les mains.
