Les pays du monde entier ont adopté de nouvelles règles de l’ONU pour le marché controversé des crédits carbone le lundi 11 novembre 2024, premier jour de la Cop29, une étape clé pour aider les pays à respecter leurs obligations climatiques.
“C’est extrêmement important”a réagi à Bakou à laAFP Erika Lennon, experte en la matière au Centre de droit international de l’environnement (CIEL), car cela “ouvrir la voie” à un marché du carbone plus établi, destiné à échanger des crédits carbone de qualité, avec des normes soutenues par les Nations Unies.
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Mais, comme plusieurs ONG, elle critique la méthode qu’elle juge peu transparente avec laquelle les textes ont été poussés jusqu’à la conférence de l’ONU sur le climat. Oil Change International a critiqué une décision prise « sans débat ni examen public ».
Ne « déclamez pas la victoire »
D’autres textes officiels devront encore être élaborés pour établir pleinement un marché fiable, mais la décision de lundi mettra en branle un mécanisme attendu depuis l’accord de Paris de 2015 et son article 6.
Cependant, ce n’est pas «possible de revendiquer la victoire»relativise un négociateur européen, regrettant que le texte approuvé lundi laisse en suspens d’autres aspects anciens du mécanisme.
Les crédits carbone sont générés par des activités qui réduisent les émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique, comme la plantation d’arbres, la protection des habitats ou le remplacement du charbon polluant par des éoliennes ou des énergies solaires. Un crédit équivaut à une tonne de dioxyde de carbone empêché de pénétrer ou d’être éliminé de l’atmosphère.
Émissions « compensées »
Les critères adoptés à Bakou régissent la méthodologie de calcul du nombre de crédits qu’un projet donné peut générer et ce qui se passe si le carbone stocké est perdu, par exemple si la forêt affectée brûle.
Les normes proposées concernent principalement les pays – notamment les riches pollueurs – qui cherchent à compenser leurs émissions en achetant des crédits auprès de pays ayant réduit leurs gaz à effet de serre au-delà de ce qu’ils avaient promis. Cela permettra in fine pays à utiliser les crédits carbone achetés auprès d’autres pour réduire, sur le papier, leurs émissions de gaz à effet de serre.
Jusqu’à présent, ce marché s’était développé seul, en dehors de toutes règles internationales, et était principalement utilisé par des entreprises souhaitant “compenser” leurs émissions et revendiquent la neutralité carbone.
Mais plusieurs études ont montré l’inefficacité de nombreux projets, labellisés par des organismes privés laxistes, parfois au détriment des populations locales.