Après la large victoire des Bleus face aux Brave Blossoms (52-12), découvrez ce qui a retenu l’attention de nos journalistes présents au Stade de France.
PRÉFÉRÉ
Le grand huit des Bleus
La rentrée scolaire est une réussite. Un an après la déception subie face aux Springboks en quart de finale de “à” Coupe du monde, le XV de France a déambulé dans son jardin à Saint-Denis. Avec huit essais et un match plié en première mi-temps (31-0). “Je ne suis pas sûr que nous marquerons huit essais lors des prochains matches, mais cela ressemble à notre feuille de route, à ce que nous recherchons dans la rotation”, apprécie Fabien Galthié. Les promesses d’une nouvelle offensive, centrée sur l’extérieur et avec plus de possession de balle (plus “dépossession” !), a commencé à fleurir ce samedi. Antoine Dupont retient le positif : « On a été pragmatiques en début de match, on a joué des balles de turnover. On avait tous de l’appétit, l’envie d’envoyer du jeu. Il y a eu un peu de gaspillage, mais la copie était positive, évidemment. Il est cependant difficile d’en tirer de véritables enseignements tant le niveau de ce Japon était très bas. Louis Bielle-Biarrey, particulièrement en vue et auteur d’un doublé, sait pertinemment que la marche sera plus haute face aux All Blacks samedi prochain : « Avec les nouvelles directives d’arbitrage, nous avons un jeu plus axé sur l’offensive. Nous avons un peu modifié notre système de jeu en attaque et en défense. On a plutôt bien fait contre le Japon mais il faudra que ce soit encore mieux dans une semaine car ce sera un cran au-dessus. Nous n’aurons pas autant d’occasions la semaine prochaine.
La spectaculaire cérémonie d’avant-match
Pour le retour des Bleus au Stade de France, la FFR a élaboré une scénographie vibrante pour lancer la rencontre. Un spectacle lumineux et pyrotechnique qui a retenu l’attention. D’abord, sur grand écran, une présentation enfin animée des joueurs. Puis des flammes, des lasers, tandis que l’enceinte plonge dans l’obscurité et s’éclaire en bleu-blanc-rouge. Un gros nuage de fumée blanche pour l’entrée des gladiateurs. Pleins feux sur les joueurs à l’heure de l’hymne. C’était grandiose et spectaculaire. Pas sûr que ce soit aussi vivant et vibrant, jeudi prochain, pour un football France-Israël sous tension maximale…
Mauvaka était partout pendant 80 minutes
La performance XXL du Toulousain est d’autant plus remarquable compte tenu des aléas. Un match a débuté à sa position habituelle de talonneur. Puis une dernière demi-heure au troisième rang. Et 80 minutes sur le pré. Sans baisse de vitesse. Peato Mauvaka a marqué un essai sur une combinaison filoule en touche avec son capitaine, Antoine Dupont. Il a failli marquer une seconde au poste d’ailier. “Mais il ne voulait pas marquer”rit Dupont. Il a surtout accompli un travail de titanesque. Meilleur plaqueur du match (24) ; 55 mètres parcourus ballon en main (meilleur total pour un attaquant) ; trois défenseurs battus, 2 centres. Une copie quasiment irréprochable (6 plaquages manqués) qui lui vaut les éloges de son coach. « Il est très, très en forme ! On le voit à l’entraînement. C’est un très bon leader de performance pour nous.a salué Fabien Galthié, avouant qu’il aimerait que ses coéquipiers “s’en inspirent” en termes de performance sportive.
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COUPS DE GRIFFES
Souffrez moins, soyez plus discipliné
Au débriefing de ce beau succès, les Bleus étaient d’accord sur un point : tout n’était pas parfait et il va vite falloir régler quelques problèmes avant de défier les All Blacks samedi dernier. “On a eu du gaspillage, on n’est pas non plus satisfaits de tout ce qu’on a produit”a confirmé Fabien Galthié. Parmi les points à revoir : la discipline. Dans un match qu’ils ont dominé de la tête et des épaules, Antoine Dupont et son équipe ont été sanctionnés à 11 reprises, ce qui n’est pas énorme au niveau international, mais en revanche les Japonais ne l’ont pas été. seulement 7 fois. Les Bleus n’ont pas eu l’avantage de la possession (46% contre 54%) et ont donc dû peiner en défense (234 plaquages contre 106 pour les adversaires). Contre les Néo-Zélandais, on n’aura pas à souffrir autant, les dégâts seront bien plus importants. « Il faudra moins défendre, confirme Alexandre Roumat, car contre une des meilleures équipes du monde, ce ne sera pas facile… »
Japon, soleil couchant
Un niveau très bas. En 2015, les Japonais avaient créé la surprise lors de la Coupe du monde en Angleterre en battant l’Afrique du Sud. Quatre ans plus tard, les Brave Blossoms confirment leur montée en puissance en se qualifiant pour la première fois pour les quarts de finale, après avoir battu l’Irlande et l’Écosse. Une montée en puissance qui ne se confirme pas… La génération actuelle du XV japonais a affiché d’énormes lacunes au Stade de France. Balayé à l’entrée et immergé pendant 80 minutes. « En première mi-temps, nous avons explosé face à la puissance physique de la France. Nous ne pouvions pas faire face à leur pouvoir. n’a pu voir que l’entraîneur japonais Eddie Jones. Pour son retour au pays du Soleil Levant, l’ancien mentor de l’Angleterre a annoncé vouloir faire monter son équipe « dans le top 4 mondial » d’ici la Coupe du monde 2027. Le travail semble énorme. Voire même impossible. “Cette équipe est jeune, et maintenant nous devons nous améliorer physiquement” poursuit Eddie Jones. Il n’y a pas que le physique que les Japonais doivent améliorer s’ils veulent rivaliser avec les meilleurs…
Il n’y avait personne à la réunion
Certes, l’affiche n’était pas des plus prestigieuses. Mais on pourrait penser qu’après 391 jours passés loin du Stade de France – pour cause des JO, les Bleus ont joué trois fois en province depuis le maudit quart de finale de la Coupe du monde – que les spectateurs auraient hâte de voir le Encore du Blues, pour admirer Antoine Dupont qui, lui aussi, faisait son retour. Mais il n’y avait pas “quoi” 50 000 spectateurs pour ces retrouvailles. Selon les commentaires des supporters sur les réseaux sociaux, la politique tarifaire de la FFR, qui n’a pas proposé de tarifs réduits pour ce match face au Japon, a eu raison de l’envie de certains. Même si le troisième niveau a été fermé, pour des raisons d’économie, cela n’a pas empêché les personnes présentes de créer une ambiance dans le stade. Beaucoup d’encouragements, des milliers de petits drapeaux tricolores agités frénétiquement. Le public a chanté, applaudi, s’est amusé. Et la fête était toujours là. “J’attendais ce moment, ça faisait plaisir de revoir le public, le Stade de France avec un match comme ça. Nous avons hâte de vous voir la semaine prochaine», a apprécié Antoine Dupont.