LLes Rochelais connaissent (presque) tous leur skipper local Yannick Bestaven, vainqueur du dernier Vendée Globe. Ils savent aussi certainement que les deux autres skippers Violette Dorange et Antoine Cornic, originaires de Rochefort et de l’Île de Ré, ont des attaches maritimes avec La Rochelle. Ajoutez à cela le directeur de course Hubert Lemonnier, son assistante Claire Renou, ou encore Pierre Daniellot, entraîneur performance du bateau La Mie Câline… Cela fait beaucoup de locaux sur scène et ce n’est pas fini. D’autres Rochelais, un peu plus méconnus, travaillent sur ce Vendée Globe (dont le départ est prévu ce dimanche 10 novembre).
1 Julien Pulvé (39 ans), skipper remplaçant de Yannick Bestaven
Les skippers du Vendée Globe ont tous des remplaçants. Celui de Yannick Bestaven s’appelle Julien Pulvé et est un Rochelais pur beurre. Ce sympathique navigateur, originaire de Paris, vit à La Rochelle depuis trente-deux ans. « J’ai découvert la voile à 7 ou 8 ans au club local. Je me suis vraiment pris au jeu et j’ai commencé à étudier la voile à La Rochelle puis j’ai intégré l’équipe de France pour disputer les championnats internationaux. J’ai ensuite découvert le grand large puis la Mini-Transat », se souvient le marin. Le Rochelais a rencontré son équipier en 2011 sur la course entre Les Sables-d’Olonne et les Açores. « Je courais sur un bateau plus vieux que celui de Yannick (Bestaven), je jouais pour la victoire et je l’ai raté de quelques secondes. J’ai terminé cinquième, il m’a félicité pour la course. » Depuis, les deux skippers ne se sont jamais vraiment quittés et sont devenus amis, à tel point qu’il y a deux ans, Bestaven a proposé à Pulvé de le rejoindre dans le projet Maitre Coq V en tant que second skipper.
Le poste de remplaçant dans la voile est assez particulier. «Je me prépare en tant que non-sub. Je me conditionne du mieux que je peux, je fais semblant de partir. C’est une position qui n’est pas toujours évidente mentalement. Cela me permet de préparer un avenir », souligne Julien. « Avec ces bateaux performants, le confort à bord disparaît et peut engendrer des risques de blessures dus à la vitesse. Avoir deux skippers permet au bateau d’être sûr de participer au Vendée Globe. » La relation est saine entre les deux coéquipiers : « On se soutient et on partage. Nous sommes similaires dans notre façon de faire sur l’eau mais Yannick est plus expérimenté que moi sur le sujet. » Le skipper espère une issue heureuse pour son équipier cette année. « Nous avons tous préparé le bateau pour donner les meilleures performances possibles, nous ne nous priverons pas d’une bonne place, ni même de la meilleure. »
2 Annie Pigny (30 ans), responsable des réseaux sociaux des skippers Thomas Ruyant et Sam Goodchild
Depuis deux ans, la Rochelaise Annie Pigny assure la communication digitale de l’équipe Voile Vulnérable composée des skippers Thomas Ruyant et Sam Goodchild, tous deux au départ ce dimanche. Cette passionnée de voile et de course au large a débuté sa carrière en mer juste en face de sa maison d’enfance, située rue sur les Murs, à proximité des tours de La Rochelle. « J’ai été membre de l’ASPTT, j’ai navigué en Optimist et en 420, puis j’ai obtenu mon brevet de moniteur à l’école de voile de La Rochelle. J’ai toujours été passionnée par le bateau parce que c’était proche de chez moi, je ne suis pas issue d’une famille de marins », raconte-t-elle. Cette vocation l’amène à s’installer après ses études, à l’âge de 18 ans, en Bretagne, haut lieu de la course au large. « J’ai découvert le Vendée Globe, la Route du rhum, la Solitaire du Figaro… J’ai combiné ma passion de la mer et celle de la course au large pour le travail. »
Annie devient ensuite indépendante puis travaille pour diverses compétitions majeures avant de rejoindre l’équipe Vulnérable. Son travail de communicante numérique est très important pour l’équipe. « Notre rôle, à terre, est de relayer toutes les images que peuvent produire les skippers. Ce sont des marins, des météorologues, des sportifs, des bricoleurs mais ils doivent aussi être des communicateurs. Nous avons besoin d’images, de vidéos et de sons pour que les gens sachent ce qui se passe. » La voile étant un sport très technique, il s’agit pour La Rochelaise de vulgariser au maximum les informations qu’elle collecte auprès d’elles. « Nous essayons de divertir avec des termes simples. Il faut raconter de belles histoires, des anecdotes et des contenus authentiques qui peuvent parler à tout le monde. Ce que j’aime faire, c’est créer de l’émotion. »
3 Nicolas Andrieu, 38 ans, responsable technique de l’équipe Charal Sailing
Il a également appris à aimer et à pratiquer la voile à La Rochelle. Aujourd’hui basé à Lorient, Nicolas Andrieu travaille depuis huit ans pour l’équipe Charal Sailing du skipper Jérémie Beyou. Cet ingénieur aéronautique de formation, fils de l’architecte naval rochelais Daniel Andrieu, connu pour avoir conçu le Passeur de La Rochelle, rejoint le monde de la course au large en 2013 dans l’équipe de Vincent Riou (PRB Sailing Team) pour préparer le Vendée Globe 2016. . Puis Nicolas a été recruté dans l’équipe de Jérémie Beyou pour démarrer le projet Charal en 2017. « Nous avons construit et conçu deux bateaux pour le Vendée Globe 2020 et donc 2024. Je suis en charge de la coordination technique du projet. C’est un travail intense, souvent les gens ne voient que les trois semaines du village du Vendée Globe ainsi que la course mais de notre côté, le projet a commencé bien avant”, explique celui qui a posé ses valises à La Rochelle, à l’âge de 10 ans. , avec ses parents, de la capitale.