“Je n’ai aucune intention du tout.” pour retirer les banderoles installées au fronton de l’Hôtel de ville de Bordeaux, assure, samedi 9 novembre, sur franceinfo le maire écologiste de Bordeaux Pierre Hurmic. Ces deux banderoles dénoncent les coupes budgétaires de l’État dans les collectivités locales.
Invoquer le « principe de neutralité des services publics »le préfet de Gironde a demandé vendredi au maire de Bordeaux de «respecter la loi le plus rapidement possible », sans quoi “Des mesures judiciaires seraient prises par l’État.”
« L’État coupe le budget communal de Bordeaux de 16,5 millions d’euros, où les trouve-t-on ? » demande la première banderole déployée cette semaine sur le bâtiment. « Préféreriez-vous priver tous les étudiants de cantine ou supprimer la police municipale ? Vous trouvez cela absurde ? Nous aussi, » répond à la seconde.
“Le préfet va saisir le tribunal administratif, on verra comment le tribunal administratif va arbitrer”, déclare Pierre Hurmic. Il indique qu’il veut “laisser cet affichage le plus longtemps possible pour que les Bordelais aient le temps de le lire.”
«Je considère que l’expression qui a été la mienne à travers ces panneaux n’est que le reflet de la position de nombreux maires et de nombreuses autorités locales dans ce pays», explique Pierre Hurmic. « Nous sommes confrontés à un dérapage abyssal des comptes publics, l’un des pires déficits de notre histoire, et au lieu d’assumer les conséquences de ces choix, l’État veut nous faire payer sa gestion désastreuse, qui est non seulement injuste, mais insupportable”continue-t-il.
Le conseiller estime que c’est “la meilleure façon de résister, de dénoncer” le projet de loi de finances 2025, qui prévoit que les collectivités locales contribueront plusieurs milliards d’euros aux économies souhaitées par le gouvernement Barnier. “J’estime qu’il est de mon rôle de dire que l’Etat est en train d’empiéter sur la libre administration des collectivités locales et sur leur pouvoir d’appréciation en matière budgétaire, et, je vous le rappelle, que ce principe a valeur constitutionnelle.”ajoute-t-il. Selon lui, le gouvernement « cherche à retenir » à la fois l’économie de la gestion communautaire, “c’est-à-dire la démocratie locale”mais aussi c’est “liberté d’expression”.
Pierre Hurmic dénonce également le « pression locale » et « une agression extraordinaire » de l’ancien ministre des Comptes publics Thomas Cazenave, élu d’opposition au conseil municipal de Bordeaux et “l’un des deux artisans, avec Bruno Le Maire, de cette gestion désastreuse et de ce déficit insupportable”. « Nous n’avons aucune leçon à tirer de ceux qui ont eux aussi mal géré les finances publiques »ajoute-t-il. « J’ai déjà des dépenses qui augmentent et je garde un budget équilibré. L’État n’en est pas capable. » conclut Pierre Hurmic.