Que voyez-vous dans les cas de harcèlement ?
Les conséquences sont graves sur le plan psychologique : tentatives de suicide, scarifications, anorexie, dépression… Il faut absolument éviter le repli sur soi, car l’enfant le vit parfois comme une honte, à l’âge où il se développe.
Peut-on contacter directement un avocat en cas de harcèlement scolaire, lorsque la démarche académique est insuffisante ?
Nous sommes dans un métier qui implique beaucoup de « tri ». Nous recommandons toujours de commencer par un accompagnement au niveau de l’établissement. En matière pénale, nous vous demanderons de déposer plainte au commissariat pour remettre les faits de harcèlement de mineurs sur mineurs entre les mains du procureur. Depuis peu, l’avocat peut se charger du dépôt d’une plainte, ou accompagner la victime en soulignant la gravité de la situation, pour que la justice puisse se lancer. Face à un enfant qui se sent vraiment mal, un bon avocat fera ce travail. Jusqu’à présent, cela n’était pas possible. Encore faut-il que des preuves existent, des certificats médicaux décrivant l’état de santé de l’enfant harcelé, notamment s’il a été harcelé physiquement, des messages reçus sur les réseaux sociaux, des captures d’écran. , etc. Le rôle de l’avocat sera de faire pression suffisamment fort sur le procureur, sur la gravité des faits.
Pour quelles conséquences ?
Sur le plan pénal, la réponse répressive est très faible. Ce sont des enfants qui n’ont parfois que 13 ans ! Il n’est pas question de garde pour les mineurs, mais le procureur peut demander au juge des enfants d’ordonner des mesures qui ne peuvent être qu’éducatives mais qui peuvent aller jusqu’au placement. Quand les faits sont graves, quand les tribunaux sont saisis, le juge des enfants fait son travail.
Que pensez-vous du travail de la justice en matière de harcèlement entre mineurs ?
J’ai tendance à travailler sur des affaires criminelles majeures ou des dossiers correctionnels. Certains collègues se sont davantage emparés de cette question, mais je suis sûr d’une chose : en dehors des cas très graves, il n’y a pas beaucoup de mouvement ! A moins que le mineur ne soit poursuivi pour tentative de meurtre, c’est bien différent ! Le diplôme est très compliqué et la justice manque surtout de moyens.
Quelle sanction est la plus efficace pour mettre fin au harcèlement ?
Sans aucun doute, c’est l’exclusion de l’establishment. Les sanctions disciplinaires prises au sein de l’établissement scolaire sont les plus efficaces. Je conseille aux parents de ne pas engager de frais juridiques, et de régler le problème au sein de l’école, du collège ou du lycée. Les poursuites pénales ne devraient être qu’un dernier recours.