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Pour ceux qui n’ont pas complètement compris l’importance de cette élection, sachez que Mohamed Dkhissicandidat de Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN) et le Maroc, est devenu l’un des hommes les plus importants deInterpol puisqu’il est l’un des trois vice-présidents. Le reste des 13 membres du Comité exécutifoutre le secrétaire général, ont le statut de délégués.
Ni Interpol ni le DGSN n’a pas communiqué le résultat du vote, mais la candidature de Mohamed Dkhissi est passée comme une lettre par la poste contre les Béninois Innocence G. Apovo Monteirocommissaire divisionnaire de police et directeur de la coopération et de l’entraide judiciaire, ainsi qu’au ministre namibien Anne-Marie Naindainspecteur général adjoint chargé de l’administration de la police.
Le haut responsable sécuritaire marocain réussit Garba Baba Umar (Nigéria) pour une durée de trois ans. Il s’agit d’une élection qui arrive à point nommé, au moment où le Maroc devient un acteur incontournable en matière de sécurité sur la scène internationale et où le Royaume se prépare à accueillir le prochain scrutin. Assemblée générale d’Interpol en 2025 à Marrakech.
Tant l’élection de Mohamed Dkhissi que l’organisation de la prochaine Assemblée générale d’Interpol à Marrakech ont été un coup de maître d’Abdellatif Hammouchi qui a soigné chaque détail de A à Z.
Mais qui est Mohamed Dkhissi ?
Une enfance à Oujda
« Qui ne connaît pas le Dkhissi ? C’est la réponse que vous obtenez lorsque vous posez la question à un Oujdi. Et, évidemment, Mohamed Dkhissi est cité en premier, non sans une certaine fierté, parmi les autres Dkhissi qui ont marqué au niveau local ou national.
Mohamed Dkhissi est né dans la capitale de l’Oriental en 1967 où il poursuit ses études jusqu’au baccalauréat, diplôme qu’il a obtenu à l’Université Lycée Omar Ibn Abdelazizl’un des établissements publics prestigieux de la ville. Immédiatement après, il rejoint les rangs de la DGSN comme officier, et est affecté à Fès à la fin de sa formation. C’était en 1990, une année marquée par des événements graves (14 décembre 1990). Au service de la police judiciaire, il s’intéresse principalement aux délinquances économiques et financières.
Depuis, il a gravi les échelons dans différents services et différents postes de responsabilité et toujours dans des « points chauds » : Oujda, Salé, Fès (encore), Nador, Laâyoune et Marrakech (comme préfet dans ces deux dernières villes).
Durant ses pérégrinations à travers les villes du Royaume, Mohamed Dkhissi poursuit ses études. Il est aujourd’hui l’une des éminences grises en matière de science juridique au sein de la DGSN.
Mais ce n’est pas tout : il peut citer de grands écrivains français, des juristes internationaux faisant autorité, ainsi que des théoriciens du salafisme ou de l’extrémisme violent. Le tout entrecoupé de versets de la poésie arabe classique ou de versets coraniques.
L’ennemi des points noirs
Au vu de ces qualités, on lui retrouve beaucoup de ressemblance, dans les rangs de la DGSN, avec Abdellatif Hammouchi, son patron, qui lui a confié le Direction Centrale de la Police Judiciaire en juin 2016.
Car, comme le patron du pôle DGSN-DGST, Mohamed Dkhissi peut parler de longues heures sur les ramifications des réseaux terroristes dans la région, sur les points noirs de l’insécurité au Maroc et citer, de mémoire, les chiffres des saisies de drogue, pour au gramme près, en 2017 ou 2020.
Parlant de points noirs, et depuis son arrivée à la tête de la Direction de la Police Judiciaire, il n’hésite pas à organiser opérations commandos dans différentes villes et passer des semaines entières à traquer des bandits de grands chemins, des maîtres chanteurs ou des barons de la drogue.
Parallèlement à ses missions de chef national de la police judiciaire, il est également chef du Bureau national d’Interpol et chef du Bureau de liaison arabe, un organisme arabe de coordination avec les organisations internationales.
C’est dire qu’il connaît aussi bien les arcanes d’Interpol que ceux de la DGSN. La première organisation paie au suivant, ainsi que sa branche marocaine qui compte parmi les plus actives au monde. Ces dernières années, on ne compte plus le nombre de grands criminels, dont plusieurs ennemis numéro 1 des différentes polices internationales, qui ont été arrêtés par les hommes de Dkhissi dès leur arrivée dans les aéroports de Casablanca, Rabat ou Marrakech.
Le secret ? Lui-même ne s’en cache pas lorsqu’on lui pose la question : une meilleure coordination entre tous les services de sécurité et de renseignement. Quant à lui, il maîtrise aussi bien les questions de sécurité que les travaux de renseignement et d’enquête.
La dignité avant tout
Patriote dans l’âme, Mohamed Dkhissi ne jure que par la dignité dans l’exercice de ses fonctions. Il est jaloux de la dignité de ses hommes et des éléments de la DGSN en général. Et celui des citoyens dans leurs relations avec la police.
Depuis plusieurs années, il coordonne plusieurs programmes de formation d’éléments de la DGSN aux normes internationales des droits de l’homme, dans l’exercice de sa fonction de policier. A ce titre, il se coordonne avec les institutions nationales telles que le Conseil national des droits de l’homme (CNDH).
Aujourd’hui, Mohamed Dkhissi compte plus de trois décennies de carrière dans la police nationale et près d’une décennie d’étroite collaboration avec Interpol, dont il est devenu l’un des poids lourds. A ce titre, il sera l’un des maîtres de cérémonie du grand conclave de l’organisation policière internationale à Marrakech. Mais cela ne veut pas dire qu’il prend la grosse tête. Toujours souriant et bienveillant, il prend le temps d’écouter, d’expliquer et de convaincre. Lorsqu’il a un moment libre, il le consacre à un voyage à Oujda, son autre amour. Comme pour tous les Dkhissi.
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