Le JDD. Jeudi 7 novembre, une dizaine de supporters israéliens ont été agressés à Amsterdam. Quelle est votre réaction ?
Gilles-William Goldnadel. Le mot qui me vient immédiatement à l’esprit est « pogrom ». Les Juifs ont été pourchassés dans la rue, certains ont été forcés de crier « Palestine libre », d’autres ont été forcés de nier leur judéité et les derniers ont été jetés à l’eau. Hier soir, un pogrom a eu lieu dans la ville d’Anne Frank. Amsterdam est un lieu très chargé dans la mémoire juive. Il y a eu des blessures et des traumatismes. Pour ma part, je ressens de la colère, de la tristesse, de l’amertume. Mon combat contre l’immigration clandestine et invasive s’inscrit dans cette démarche. Au-delà même du destin juif en Europe et dans le monde, il y a le destin des Européens eux-mêmes. Les agressions contre les jeunes Français dans les campagnes ne sont pas d’une nature extrêmement différente. Je n’ai jamais dissocié aujourd’hui la haine du Juif de la haine du Blanc. C’est mon analyse depuis 20 ans. Les événements tragiques d’Amsterdam renforcent cette analyse.
Cet événement aurait-il pu avoir lieu en France ?
Évidemment. Pensez-vous qu’il y ait une pénurie d’islamistes haineux en France ? Pensez-vous que le président français qui n’a pas voulu marcher contre l’antisémitisme est particulièrement armé pour résister à cette haine ? Voilà, en plus, une extrême gauche antisémite incarnée par La France insoumise qui réclame ouvertement dans la bouche de Louis Boyard l’annulation du match France Israël la semaine prochaine. Je pense même que la situation en France est pire qu’en Hollande.
Bruno Retailleau a annoncé ce vendredi 8 novembre que ce match France Israël aurait lieu au Stade de France le 14 novembre. Etes-vous inquiet ?
La suite après cette annonce
Bien sûr. Comment peux-tu ne pas l’être ? Bruno Retailleau fait tout ce qu’il peut dans le cadre de ses responsabilités, mais il n’est pas responsable de la situation générale. Annuler ce match aurait été une capitulation devant l’islamisme et la France insoumise. La Belgique, qui est la France mais pire, a déjà cédé à ces pressions en organisant le match Belgique-Israël hors de son territoire. Personne à gauche ne comprend cette situation. Ce matin encore, Raphaël Glucksmann expliquait sur France Inter que le danger, c’était Trump. Lui-même s’est allié à La France insoumise.
Considérez-vous que le tifo déployé au Parc des Princes mercredi soir lors du match PSG-Atlético est antisémite ? Antisioniste ?
J’ai longtemps considéré qu’il n’y avait plus de différence entre l’antisionisme et l’antisémitisme d’aujourd’hui. Ceux qui se disent « antisionistes » sont souvent les premiers à ne pas cacher leur haine du Juif. Cette haine est visible partout : dans les rues de Paris ou d’Amsterdam, jusque sur les campus américains où les étudiants ne cachent plus cette haine. Ce tifo n’est pas un simple symbole de soutien aux Palestiniens, c’est une glorification des guerriers palestiniens. Il n’y a pas seulement « Palestine libre » écrit sur ce tifo qui n’est en aucun cas un appel à la paix. Le Paris Saint-Germain, aujourd’hui, n’est plus le club des Parisiens, c’est celui du Qatar. Je ne crois en aucun cas à la fable dans laquelle ce tifo arrivait seul. Cet événement montre à quel point une partie de la jeunesse immigrée est corrompue par un « palestinisme » qui est loin de prôner le vivre ensemble.
Le mot qui me vient immédiatement à l’esprit est « pogrom ».
Comment expliquez-vous l’importance du conflit au Moyen-Orient dans le monde du football ?
Le monde du football est lui-même en partie incarné par les jeunes issus des banlieues. Il n’est pas surprenant que cet environnement soit imprégné de haine envers Israël et les Juifs. De plus, les fans de football ne se caractérisent généralement pas par leur finesse et leur subtilité. C’est dans le football qu’on retrouve des expressions de violence qu’on ne voit pas forcément ailleurs. Si vous recherchez une manifestation de haine, vous aurez plus de chance de la voir dans les tribunes d’un stade que lors d’une compétition de pêche à la ligne. C’est une réalité sociologique qu’il ne faut pas ignorer.