Lors d’une conférence de presse ce jeudi 7 novembre au stade Raoul-Barrière, les deux grands noms du rugby, Andrew Mehrtens et Robert Skinstad, deux des repreneurs de l’ASBH, ont présenté leur projet. Sans toutefois entrer dans les détails et développer leurs ambitions. Eddie Jordan, également l’un des acheteurs, était absent. L’Anglais Johnny Howard jouera un rôle de premier plan au sein du club.
L’officialisation de la vente de l’ASBH : le moment était attendu depuis des semaines par les supporters du club rouge et bleu. Ainsi, ce jeudi 7 novembre, dans les locaux de la brasserie du stade Raoul-Barrière, une centaine de personnes se sont rassemblées, dont la majorité des journalistes, des salariés de la structure, des partenaires, des dirigeants et une poignée de supporters… Face à eux , aux côtés de Robert Ménard, le maire de Béziers, Andrew Mehrtens et Robert Skinstad, les repreneurs du club. En revanche, le riche homme d’affaires Eddie Jordan n’était pas non plus présent à la fête. Assis au premier rang, mais pas avec les acheteurs dont il est visiblement très proche, Johnny Howard n’a pas été invité à prendre la parole. L’ancien demi de mêlée britannique était pourtant implicitement au centre du débat.
Projets, ambitions, budget… Les questions se sont poursuivies pendant une bonne heure. Le légendaire ancien ouvreur des All Blacks et l’ancien troisième ligne sud-africain ont pris part à la rencontre. Mais au final, nombreux sont ceux qui ont admis ne pas être satisfaits…
1. La vente : 75% du capital acquis
Après avoir présenté Andrew Mehrtens et Robert Skinstad, Robert Ménard a expliqué comment la vente du club a été actée après “Quatre années de travail”. Il a refusé de fournir des détails financiers sur la transaction. Mais les repreneurs sont devenus actionnaires majoritaires de l’ASBH en acquérant 75% du capital auprès de la Ville. Ce qui représente, selon nos informations, 1,70 M€, une somme qui n’a cependant pas été officiellement communiquée. Ils ont ainsi pris le contrôle de la Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC) que la Ville avait créée pour assurer la destinée du club en 2021. Il a été précisé que “trois membres de la mairie seront dans la SCIC” et qu’Arthur Bachès, le directeur général, « conservera son poste ».
Andrew Mehrtens a reconnu avoir été le premier acteur dans le rachat du club, où il a joué et entraîné, entre 2010 et 2013 : «J’ai vécu ici, se souvient-il avec un sourire. Avec Johnny Howard, nous avons eu l’idée de reprendre le club et j’ai confié le projet à Bob (Robert Skinstad, ndlr) qui nous a rejoint en découvrant l’histoire de ce club. S’adressant au maire, l’ancien huissier a ajouté : « Le rachat d’ASBH a pris des mois. Vous avez été exigeant et finalement, cela nous a rassurés. Reprendre un club comme celui-ci, c’est sérieux… C’est un grand moment pour en faire partie.
« Je suis très excité et enthousiaste de faire partie de cette grande famille, » a déclaré, pour sa part, Robert Skinstad. Nous avons eu des opportunités partout dans le monde de gérer des structures mais c’est à Béziers que c’est le plus passionnant et qu’il y a le plus à faire.
2. Le projet sportif : « On ne va pas tout changer »
Les deux anciens joueurs ont évoqué une remontée en Top 14. Pas tout de suite cependant : “On ne va pas tout changer, a expliqué Andrew Mehrtens. Sportivement, nous ne voulons pas nous mettre la pression. Viser à monter en Top 14 est une chose et puis il faut y rester. Les cycles dans le sport prouvent qu’on peut faire beaucoup en trois ou quatre ans… Nous ne sommes pas là pour créer un club d’étrangers. L’ASBH doit rester biterroise et française. “Notre volonté est de nous concentrer sur Béziers et ce club, assure Robert Skinstad. Nous voulons construire quelque chose de stable et fiable. Lors des négociations de rachat du club, il était difficile de se projeter sur le long terme. Cela pourra désormais être le cas.
3. Finances : « Nous cherchons à augmenter le budget »
Les acheteurs se sont montrés peu bavards sur le sujet financier : « Nous cherchons à augmenter le budgeta assuré l’ancien ouvreur. Il faut prendre le temps de le faire et c’est l’analyse que nous établirons au cours des prochains mois. Nous cherchons à augmenter le budget. Nous utiliserons notre réseau pour approcher d’éventuels partenaires, si des partenaires importants sont nécessaires.
Andrew Mehrtens a également annoncé qu’ils n’avaient pas repris le club dans un but lucratif : « Il y aura un retour qui ne sera pas forcément en termes de profitsassure-t-il. Nous avons des gens passionnés qui croient au projet mais qui ne sont pas là pour obtenir un retour sur investissement.
4. Qui fait quoi ?
Interrogé sur le prochain organigramme du club, Andrew Mehrtens a expliqué qu’avec Robert Skinstad, « ils seront coprésidents ». En revanche, les deux hommes ne seront pas omniprésents au club : « Je continuerai à vivre à Paris, a expliqué l’ex-All Black. J’assisterai aux matchs aussi souvent que possible, à domicile comme à l’extérieur. Bob sera entre Londres et l’Afrique du Sud mais viendra aussi régulièrement à Béziers. Nous ne sommes pas des experts dans l’organisation d’un club. Johnny Howard sera là et travaillera sur plein de choses au quotidien avec les personnes déjà en place au club. Et il y aura aussi des vidéoconférences !
Eddie Jordan ne sera pas non plus très présent à Béziers : «Eddie est un homme d’affaires et de sport et comme nous, son projet repose uniquement sur Béziersa assuré Robert Skinstad. C’est un fan de rugby. Il ne sera pas là tout le temps, mais il a des idées et un formidable réseau à travers le monde.
5. Joueurs et recrutement
Les deux repreneurs assurent que le personnel en place gardera la main sur le recrutement. Toutefois, Andrew Mehrtens précise que « Si en matière de recrutement, pour trouver un joueur, nous devons utiliser notre réseau, nous le ferons. Il faut trouver des personnes en France ou ailleurs qui veulent s’impliquer et faire partie de notre projet.