Il a été l’un des tout premiers en France à adresser un message à Donald Trump mercredi matin, quelques minutes après l’officialisation de son élection à la présidence des Etats-Unis. A peine le jour, une heure avant Emmanuel Macron, le député niçois Éric Ciotti a félicité le Républicain, voyant en sa victoire “un chemin d’espoir pour l’union des droits en France, […] face aux délires de la gauche. »
Dans son sillage, Éric Zemmour (Reconquête) et Florian Philippot (les Patriotes) s’est félicité du retour de Donald Trump : « Cela donne du courage à ceux qui se battent pour reprendre le contrôle de la France. Vive la France libre. Un domaine sur lequel Marine Le Pen s’est bien gardé de mettre les pieds – diabolisation oblige – se contentant d’appeler « au renforcement des relations franco-américaines. »
Cyril Hanouna, Pascal Praud
Alors que le populisme (surtout à droite) continue de gagner du terrain en France et en Europe, plusieurs de ces dirigeants d’extrême droite rêvent de voir, un jour, un « Donald Trump à la française » s’installer à l’Élysée. Mais est-ce vraiment réaliste ? Selon Philippe Gosselin, député LR de la Manche, les différences de cultures et de populations entre les deux pays, la vie politique française et ses racines ne devraient pas permettre à cette hypothèse de prospérer. « Que la démocratie française nous protège ! » “, » insiste l’élu normand.
« Face à la montée de l’illibéralisme dans les démocraties occidentales, il n’est pas impossible qu’une personnalité similaire à Donald Trump accède au pouvoir en France, pense Arthur Delaporte, député socialiste du Calvados. Heureusement, notre système électoral est adapté pour protéger notre démocratie de ces personnages instables. Mais la progression de l’extrême droite montre l’amincissement des différents garde-fous […]. »
Si les dérives « à la Trump » pourraient probablement ne pas avoir autant d’effet dans le débat politique français, le politologue Rémi Lefebvre n’en reste pas moins frappé par les similitudes qui ont fait prospérer le nouveau président américain et le Rassemblement national : « le refus de l’immigration, la question du pouvoir d’achat, le rejet de la gauche establishment… Il faut donc se garder d’exotiser Donald Trump ». D’autant qu’avec Cyril Hanouna (et ses insultes) et Pascal Praud (et son déni environnemental) à la télé, “Nous avons raison”, insiste Rémi Lefebvre.
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