Rien ne me prédestinait à me tenir devant toi
Avant la séance de questions, Hadja Lahbib a débuté son discours en rappelant ses modestes origines maghrébines. Son père est arrivé en Europe il y a 77 ans, en provenance d’Algérie, à la recherche d’un emploi. “Rien ne me prédestinait à me tenir devant toi, elle a dit en premier. Je n’étais pas censé servir mon pays en tant que ministre des Affaires étrangères et des Affaires européennes. Mais je l’ai fait« . Et de souligner que son histoire est une histoire qui représente l’Europe et ses valeurs : «égalité, solidarité et opportunités« .
Pour l’interpeller, un député l’interroge : «Quelles garanties donnez-vous pour travailler dans un esprit d’impartialité à l’égard du Moyen-Orient ?« . Hadja Lahbib affirme qu’elle comptera sur le respect du droit international humanitaire violé. Elle en profite pour défendre son bilan en tant que ministre des Affaires étrangères, »Les positions belges ont su rassembler des opinions divergentes« .
Il n’y a pas de plus ou moins de discrimination
Le commissaire désigné défendra-t-il la discrimination, y compris contre les Juifs ? “Il n’y a pas de plus ou moins de discrimination, il n’y a pas de hiérarchie entre eux, tous doivent être traités de la même manière», répond Hadja Lahbib.
Une autre question plus sensible concerne la maternité de substitution. Le candidat répond sans esquiver : «C’est une décision qui appartient à chaque État membre. Mais je veillerai à ce que l’égalité soit respectée. Notamment en ce qui concerne les enfants afin qu’ils aient une légitimité et la possibilité de circuler librement au sein de l’Union« . Et d’avancer l’idée d’un certificat européen de reconnaissance pour ces enfants.
Hadja Lahbib compte aussi interdire les pratiques de thérapies de conversion… Là encore, elle est applaudie.
“Qu’allez-vous faire pour lutter contre les théories du genre, pour protéger les racines chrétiennes propres à l’Europe et pour éviter que les catholiques soient à leur tour discriminés ?», affirme un député anti-réveillé.
Le commissaire désigné évite le piège en insistant sur «valeurs d’égalité et d’humanité dans toute sa diversité« . “Selon l’Unicef, elle ajoute: “il convient d’éduquer nos enfants à comprendre le monde, sans créer un angle mort qui ne réveillerait pas toute la complexité de l’humanité« .
Les problèmes des visas iraniens et du visa russe en Crimée
A plusieurs reprises, certains députés ont cherché à déstabiliser le commissaire désigné. A chaque fois, Hadja Lahbib a su garder son sang-froid. Deux sujets sonnaient à plusieurs reprises comme des casseroles qui claquaient.
Tout d’abord, la question des visas accordés à la délégation iranienne qui avait été invitée au Sommet urbain de Bruxelles en juin 2023. »Vous avez contribué à une résolution visant à abolir la peine de mort. dit un député. “Mais l’Iran est un pays qui pratique la peine de mort. N’est-il pas contradictoire que vous ayez accordé des visas à une délégation iranienne ?« . Le député rappelle que Hadja Lahbib a fait face à trois appels à la démission et regrette que le secrétaire d’Etat bruxellois Pascal Smet ait servi de bouc émissaire.
“Mon bureau avait donné un avis négatif à l’arrivée de cette délégation», » répondit inlassablement le candidat. « Dans cette affaire, le gouvernement et moi avons obtenu un vote de confiance« .
Autre problème, l’affaire des visas qu’Hadja Lahbib a obtenu de Russie pour effectuer un reportage en Crimée, alors qu’elle était encore journaliste à la RTBF. “Une erreur »dit un député. “Vas-tu t’excuser ?», ajoute un autre. “Il ne fait aucun doute que j’ai défendu l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’Ukraine.», a répété le commissaire désigné, qui a tenu à souligner la différence entre les métiers de journaliste et de ministre.
The French MP, François Xavier Bellamy (Les Républicains), insists: “Que ferez-vous pour lutter contre les ingérences étrangères, vous-même qui êtes impliqué dans les questions de visas ? Comment peut-on parler de protection de la démocratie ?« .
La réponse de Hadja Lahbib est toujours applaudie : «L’aide humanitaire n’est pas un luxe, c’est un devoir. Cela fait partie de nos fondamentaux, dans les situations de guerre et de conflit. Je veillerai du début à la fin de la chaîne à ce qu’il y ait la plus grande transparence afin que l’aide parvienne à ceux qui en ont besoin.« . Et d’admettre cependant qu’il n’y a pas «risque zéro“, mais qu’il y en aura”tolérance zéro», promet-elle…